Montfaucon: Le service de réadaptation cardiaque de la Roseraie va fermer

Un rassemblement est prévu ce lundi 24 août.

« Le service de réadaptation cardiaque de la Roseraie va fermer le vendredi 28 août. On nous l’a annoncé le 31 juillet… 4 infirmières, 9 aides-soignantes, 1 kiné… sont concernés. La raison invoquée par la direction est un manque d’infirmières à partir du 1er septembre. C’est vrai que les cardiologues partent à la retraite d’ici quelques mois mais le service tourne bien… et le pire c’est qu’ils ferment pour fermer car derrière il n’y a aucun projet. En cardiologie, les besoins sont importants. Les patients sont envoyés par Limoges, Toulouse, Bordeaux, Montauban, Brive, les séjours hospitaliers sont de plus en plus courts, et sans cet accompagnement solide, le taux de mortalité de ces patients à moyen terme se trouvera forcément augmenté. Nous demandons le maintien de ce service et que des discussions s’ouvrent avec le conseil d’administration afin de trouver des solutions » explique Nelly Dufour, infirmière du service et secrétaire du CSE. La mobilisation s’organise… une pétition en ligne a ainsi été lancée sur le site Mesopinions.com et a recueilli plus de 23 000 signatures et un rassemblement est organisé ce lundi 24 août, à 14 h, devant l’établissement. « Nous invitons le plus grand nombre à venir nous soutenir » conclut l’infirmière.

Marie Piqué, vice-présidente de la Région Occitanie : « C’est avec stupéfaction que j’ai appris la menace imminente qui pèse sur la cardiologie du centre de Montfaucon. Les pathologies cardiovasculaires sont la seconde cause de mortalité en France ! La disparition de ces 35 lits contraindra les Lotois à attendre de plus en plus longtemps pour aller se faire soigner de plus en plus loin. Le déploiement des soins ambulatoires réduit la durée des hospitalisations. Après une intervention cardiaque ou un infarctus, les malades peuvent suivre à Montfaucon un programme de réadaptation qui diminue significativement la mortalité à 3 ans. Grâce à une équipe pluri-professionnelle compétente, les patients y apprennent à être acteurs de leur santé. L’annonce brutale de cette fermeture est en totale contradiction avec le Plan Régional de Santé de l’Agence Régionale de Santé Occitanie qui a inscrit l’éducation thérapeutique comme une de ses priorités. Elle est néanmoins une conséquence logique des conclusions du Ségur de la santé, où les soignants qui demandaient des moyens matériels et humains à hauteur des besoins n’ont pas été entendus. Les politiques de santé austéritaires menées depuis des années ont dégradé considérablement les conditions de travail. A l’hôpital public, les postes ne sont pas attractifs en terme de pénibilité et de salaire. Les gouvernements successifs ont créé et entretenu une crise de recrutement. Face à la pénurie de praticiens, le recours à l’intérim qui pénalise le budget des hôpitaux est devenu incontournable. Au terme du Ségur, la déception est grande chez les soignants. Elle risque d’aggraver la fuite de personnels qui entretient la spirale infernale du manque d’effectifs et permet de justifier la fermeture de nouveaux lits. Il est urgent d’enrayer l’hémorragie et de mettre un terme à la fermeture de services entiers qui, comme celui de Montfaucon, répondent à des besoins de la population locale. Seul un plan massif de formation et d’embauche pourra donner un nouveau souffle à l’hôpital public et permettre un accès aux soins publics de qualité, particulièrement indispensables au cœur des territoires ruraux comme le nôtre. »

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