A Cahors, « La Fenaison » d’Henri Martin va enfin retrouver la pleine lumière

Préservée 25 ans dans les réserves du musée Henri Martin, « La Fenaison » va occuper une place de choix dans le nouveau musée en 2020. Remarquable, cette toile actuellement en restauration, sera remarquée.

Ce mardi 28 janvier, ce sera l’une des dernières réunions du conseil municipal de Cahors. Pour ce rendez-vous de fin de mandat, les élus auront à délibérer sur un ordre du jour plutôt classique, avec un point cependant qui devrait focaliser toutes les attentions. Il s’agit de celui ayant trait à la restauration du tableau « La Fenaison » d’Henri Martin.
L’œuvre est remarquable à plus d’un titre. D’une part, parce qu’elle s’inscrit au rang des œuvres majeures du peintre toulousain, témoin de la beauté des paysages lotois qui n’ont cessé d’inspirer sa créativité. Pour preuve, cette pièce montre le travail des champs dans un fond de vallée typique de Labastide-du-Vert où il s’était installé et vécu jusqu’à sa mort en 1943.

Les Faucheurs (1903), Capitole de Toulouse.
Les Faucheurs (1903), Capitole de Toulouse. – DR.

Elle renvoie à une autre toile « Les Faucheurs » ; à ceci près que si cette dernière est déjà célèbre, car exposée aux yeux des visiteurs au Capitole ; « La Fenaison » n’a pas connu la même popularité, sûrement du fait de ses dimensions particulièrement généreuses. Avec ses plus de 7 mètres de long et ses 3,76 m de hauteur, cette toile singulière car d’un unique tenant n’a pas trouvé de murs et de cimaises suffisamment larges pour pouvoir s’exposer dans l’ancien musée Henri-Martin à Cahors. Elle est donc restée conditionnée sur son rouleau, dans les réserves du musée cadurcien, durant 25 ans !

Cette scène constituera l’une des pièces maîtresse du nouveau musée en 2020

Propriété de l’Etat depuis 1910, l’œuvre se trouvait initialement au Musée du Luxembourg. Dès 1933, elle est confiée à nos voisins corréziens qui l’installent jusqu’en 1992 à la Chambre de commerce et d’industrie de Brive-la-Gaillarde.
C’est donc en 1995 que la toile retrouve le Lot, mise en dépôt par le Musée d’Orsay auprès de la ville de Cahors.
Cette scène immortalisée par Henri-Martin est appelée aujourd’hui à une fabuleuse mise en lumière, car elle constituera l’une des pièces maîtresse du nouveau musée consacré à l’artiste qui doit rouvrir courant 2020.

La peinture est à Marseille pour y être restaurée

Pour l’heure, l’œuvre a été transférée au Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine à Marseille qui devra procéder au fixage de la couche picturale, au nettoyage de la surface, à l’enlèvement des repeints et au conditionnement sur rouleau.

Participez à sa restauration ?

La ville de Cahors va faire de la restauration de cette œuvre monumentale de l’artiste post-impressionniste le temps fort de la réouverture du Musée. Ces interventions prévues sur l’œuvre révéleront son caractère exceptionnel.
C’est dans ce contexte que la ville a engagé une opération de mécénat auprès des entreprises du territoire. Ce dispositif permet de bénéficier d’une réduction d’impôts de 60 % pour la société mécène qui pourra obtenir également des contreparties comme des visites privées pour ses salariés ou ses clients, des entrées gratuites au Musée ou encore la privatisation des espaces du musée, etc.
Renseignement auprès de la direction du Musée au 05 65 20 88 66.

Le protocole de restauration ne se limitera pas à cela, puisque de retour à Cahors, « La Fenaison » trouvera sa place dans la grande galerie, nouvelle aile du futur musée où la 2e étape de sa restauration, dont une réintégration des couleurs, pourra s’engager, devant les visiteurs du Musée. Une opération qui devrait nécessiter trois mois de travail et qui devrait étonner et subjuguer le public.

Laetitia Bertoni