Cahors: Conférence du Grand Orient de France

Philippe Foussier a terminé son mandat de Grand maître du Grand Orient de France en 2018. Invité par la loge de Cahors, il donnera une conférence vendredi 27 septembre à l’espace Clément-Marot avec la participation de la députée Valérie Rabault.

La franc-maçonnerie reste pour beaucoup une organisation entourée de mystère. On lui prête beaucoup d’influence, de pouvoir dans la société en usant de ses réseaux. La réalité décrite par Philippe Foussier, ancien Grand maître du Grand Orient de France est différente. Celui qui dirigeait la principale obédience en France jusqu’en 2018 (Jean-Philippe Hubsch en est l’actuel Grand maître) donnera une conférence publique vendredi à Cahors.

Quelle est l’importance du Grand Orient de France ?

Sur la dizaine d’obédiences principales qui existent en France, le Grand Orient est la plus importante avec 53 000 membres, frères et sœurs, et 1 350 loges en métropole, Outre-Mer et à l’étranger. C’est l’obédience la plus ancienne, créée en 1773. Elle intervient dans le débat social et contrairement à d’autres qui sont sur la réserve et ne s’expriment pas publiquement.

Le Grand Orient a-t-il un positionnement politique ?

Au début de la IIIe République, le Grand Orient était proche du Parti radical. Il s’est engagé en 1924 pour la victoire du cartel de gauche. Depuis, nous ne nous exprimons que lors d’une confrontation avec l’extrême droite, à l’occasion d’une présidentielle. Ce fut le cas en 2017 comme en 2002. Aujourd’hui, on retrouve, au Grand Orient, l’ensemble des sensibilités du champ républicain, toute la palette des partis politique à l’exception de l’extrême droite.

Le grand public est intrigué par le secret qui entoure la franc-maçonnerie. Avez-vous le goût du secret ?

Pour expliquer ce «secret» que vous évoquez, il y a deux raisons principales. Les francs-maçons, pour travailler sur les sujets qu’ils choisissent, ont besoin de se mettre en retrait de la vie quotidienne. Ils ont besoin de mettre une distance. L’autre raison tient à l’histoire de la franc-maçonnerie qui a très souvent évolué en milieu hostile face au pouvoir politique et religieux particulièrement durant les années sombres de la guerre avec la collaboration et Vichy.

La franc-maçonnerie est-elle un «club» dans lequel, les membres pourraient trouver les bons appuis pour réussir professionnellement ?

Il y a une entraide entre francs-maçons comme dans tous les groupes affinitaires. Là-dessus, il n’y a pas de singularité. Contrairement à d’autres obédiences à l’étranger, le Grand Orient n’est pas élitiste. Il y a chez nous des notaires, médecins, instits mais aussi des gens au chômage. Le brassage social est très fort. La franc-maçonnerie n’est pas un accélérateur de carrière.

Votre conférence est intitulée : «Etre franc-maçon au XXIe siècle». On a envie de vous demander : est-ce que la franc-maçonnerie est toujours d’actualité ?

C’est une évidence. On est dans un monde où de plus en plus de repères sont brouillés. Où l’on voit certains créer des séparations, des archipels ethniques, religieux ou sociaux… La franc-maçonnerie est un espace dans lequel des hommes et des femmes prennent quelques heures par mois pour réfléchir et essayer d’améliorer l’homme et la société. Nos effectifs continuent de progresser, des jeunes nous rejoignent. L’institution continue d’être utile trois siècles après sa création.


Conférence à deux voix

C’est à l’invitation des membres de la loge de Cahors de la «Parfaite union retrouvée» et de celle de Caussade-Septfonds «Espoir et cosmos», que Philippe Foussier interviendra vendredi 27 septembre à 21 heures à l’espace Clément-Marot à Cahors. Il ne sera pas seul en tribune : Valérie Rabault, députée de Tarn-et-Garonne, présidente du groupe socialiste à l’assemblée nationale, traitera du thème «Vers une République sociale et laïque».

Entrée libre.

Propos recueillis par Jean-Michel Fabre La Dépêche