Cahors Conseil municipal

Le complexe cinématographique se fera. Le plan de financement a été bouclé grâce à l’obtention d’une subvention de 1,40 M€ de l’État. La nouvelle annoncée en conseil municipal n’a pas réjoui l’opposition.

La séance du conseil municipal, mercredi soir, aurait pu être celle des bonnes nouvelles. Quelques minutes avant la réunion des édiles, Jean-Marc Vayssouze annonçait devant la presse que la ville accordait à partir de juin, une demi-heure gratuite de stationnement (lire notre édition d’hier). La décision de l’État d’accompagner substantiellement le projet de complexe cinématographique, permettait aussi au maire de confirmer que le financement du projet était désormais bouclé. Le fait de diminuer le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties pour l’année 2018 de 0,50 % «pour la première fois de l’histoire de la ville» indiquait Jean-Marc Vayssouze, même ce coup de pouce confirmant l’inversion de la tendance fiscale, n’a pas fait consensus.

La séance est restée tendue, l’opposition de droite comme si nous étions déjà à la veille d’une élection municipale, a lâché ses coups. La majorité a fait front et l’on a vu repasser entre deux échanges, le téléphérique de Roland Hureaux…

Donc le multiplex se fera. Le bouclage du financement annoncé par le maire avec une satisfaction non dissimulée concrétise davantage le projet. L’État s’engage dans le montage financier pour 1,40 M€, la région subventionne à hauteur de 1 M€, le département apporte 400 000 €. Le futur exploitant privé investira 2,30 M€. Le coût global du complexe cinématographique est estimé à 7,80 M€. «Un niveau de subventionnement de 51 %, c’est exceptionnel», redira Jean-Marc Vayssouze, taclant au passage «ceux qui ont voulu faire peur aux Cadurciens». Dans le viseur, l’opposition de droite et de gauche.

Jean-Luc Maffre (LR) va répliquer : «Ces 1,40 M€, c’est du gaspillage de l’État, de l’argent public.» Les célèbres travaux que les Pharaons n’auraient pu imaginer, vont refaire surface. Serge Munte jouera les artilleurs : «Chaque fois qu’il y a un dossier structurant, vous êtes contre, le parking souterrain, le complexe aquatique, le multiplex alors que quand vous étiez en campagne avec Roland Hureaux, vous défendiez l’idée d’un téléphérique jusqu’au mont Saint-Cyr et d’un hôtel flottant sur le Lot.»

Christophe Tillie (Cahors à Gauche) n’est pas franchement convaincu : «L’objectif de 1 000 fauteuils pour notre ville, c’est un peu beaucoup.» «Regardez, c’est 200 000 entrées à Auch», lui a répondu le maire. Stéphane Castang (Cahors l’humain d’abord), sans contester l’existence d’un multiplex, s’étonnera qu’autant d’argent public aille dans un projet privé.

Le multiplex est financé, «un financement des plus limpides», Jean-Marc Vayssouze est maintenant certain qu’en 2019, il y aura un happy end pour ce projet.


Le film : «Destination danger»

Est-ce Michel Grinfeder, l’élu d’opposition ou l’actionnaire du cinéma ABC qui parlait l’autre soir pour «tirer la sonnette d’alarme». Lui l’assure : «Le multiplex de Cahors aura les plus grandes difficultés à survivre et a toutes les chances de finir dans l’escarcelle d’un grand groupe privé.» Il prédit le danger d’une hausse massive du prix des places : «8 €, peut-être 9 € et 10 €, c’est le prix qu’il faudra payer à Cahors». «Nous essayons d’apporter des réponses quand vous, vous êtes résignés», répliquera Jean-Marc Vayssouze.


Le chiffre : 5,5

M€ > Investissement public. C’est la part relative de l’investissement public dans le coût du multiplex.


Budget , commerce, train, Ehpad

La dernière séance a été celle des interventions, tribunes ou vœu. Il y a eu celle, liminaire, de Brigitte Rivière (LR) pour s’inquiéter «de l’élargissement des zones commerciales périphériques sur la ZAC de Pradines, au détriment des commerçants du centre-ville.» Jean-Luc Maffre est monté au créneau pour corriger la copie budgétaire que venait de rapporter Vincent Bouillaguet, adjoint aux finances. L’élu (LR) a dénoncé le «trop d’endettement» qui serait selon lui 50 % supérieur à la moyenne des villes de la même strate, des investissements «onéreux et de façade» minimisant au passage la baisse de la taxe foncière : «3 € par habitant». «Vous parlez d’endettement, mais la faute à qui, lui rétorque le maire. L’épargne nette n’a jamais été aussi importante avec 12 % de moins d’endettement.» Réplique de J-L. Maffre : «Mais vous êtes aux affaires depuis dix ans !»

Moins polémique, Christophe Tillie a plaidé pour l’amélioration des conditions de travail dans les Ehpad : «La fréquence des accidents du travail en Ehpad est deux fois supérieure à la moyenne, toutes activités confondues. La gestion d’entreprise imposée laisse de moins en moins de place à l’humain. On économise sur tout, la durée des toilettes, les temps d’animation et aussi sur les repas.» Le conflit à la SNCF s’est enfin invité au conseil avec le manifeste de Stéphane Castang contre la réforme du Service public ferroviaire. Il souhaitait que l’assemblée émette un vœu, ce ne fut qu’une déclaration simple.