Cahors: Le quartier des Soubirous rénové

Ce quartier de Cahors recèle de nombreux palais et édifices exceptionnels, mémoire du riche passé de la ville.

Au nord de la ville le quartier est dominé par les tours de l’église nommée à l’origine St Etienne des Soubirous, nom dû à une position surélevée (en latin superioribus), tout le quartier prendra le nom des Soubirous. C’est une église catholique, où fut baptisé le futur pape Jean XXII. En 1320, il impulse sa reconstruction et elle passera sous le patronage de St Barthélémy. L’édifice gothique méridional, avec un imposant clocher porche à 3 rangs superposé de baies en arc baisé, sera intégré à l’intérieur des murs protecteurs de Cahors. L’entrée principale se situe à l’Ouest. À l’intérieur le style épuré, très austère, sans transition entre la nef et le chœur, facilite le prêche. Valérie Noyer, la guide du Patrimoine, attire l’attention « sur la chaire en noyer de 1663 due au maître menuisier cadurcien Bertrand Rouzières, puis sur un enfeu de la première moitié du XIVe siècle simple et coloré, un programme iconographique, un jugement dernier, un couronnement de la Vierge et un Christ en Croix et pour finir dans la sacristie une gravure du jugement dernier, une eau-forte du XVIIe siècle en excellent état ».

Le palais Duèze

Au XIIe siècle, une oligarchie de marchands (les Cahorsins) propriétaires de comptoirs en Flandres, dans le sud de l’Angleterre, à Gênes, en Sicile, à Bordeaux et La Rochelle sont de véritables businessmen. Des familles comme les Duèze sont riches, puissants et préteurs mais chrétiens. Ils échangent la livre caorsienne (2/3 de cuivre, 1/3 d’argent) contre la livre tournoi (monnaie royale) dont les proportions sont l’inverse. Ainsi, le salut de leur âme (et de leur portefeuille) est assuré ! Le fils Jacques deviendra pape à la faveur de l’installation et du décès en Avignon de Clément V. Le conclave pense que choisir Jacques Duèze, alors âgé de 72 ans, leur permettra de parfaire les alliances sauf que Jean XXII va vivre plus longtemps qu’espéré par les cardinaux. Il va réprimer très violemment la croisade des pastoraux, exproprier les juifs du Comtat Venaissin, bannir la musique des jeunes, et lutter contre les franciscains. Les charges à acheter vont alors tomber comme à Gravelotte, ce sera l’apogée de Cahors ! La bourgeoisie roturière va construire un nouveau type d’habitat à l’image de la maison romaine mais avec des arcades marchandes au rez-de-chaussée ! La Tour de 30 m dont la première porte est à 6 m de hauteur n’a aucune vocation de défense et aucun confort, c’est de l’ostentation pure.

Place de la Citadelle et rue du Four

À chaque paroisse, son four avec l’obligation d’y cuire son pain et d’y payer « la banalité », impôt fixé par celui qui a acheté la charge. En descendant la rue (à gauche après l’ensemble scolaire) des témoignages du logis des Gontaud Cabreret, portes et embrasures de fenêtres fin XVe début XVIe siècle. Cette famille militante du protestantisme fut exterminée en 1563 par une bande haineuse (extrémiste catholique ?) armée de couteaux.

L’ancien Hôpital de Grossia

Au décès du maître, son épouse fonde l’hôpital de Grossia dans cette très grande maison pour le salut de l’âme du défunt. L’hôpital est un lieu d’hospitalité en auto gestion avec ses boutiques qui sont louées.

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Palais de Via

À l’origine, le palais de Via est la très belle maison de la famille Monpezat, qui fut accusée d’hérésie et spoliée de tous ses biens. Pierre De Via, beau-frère de Jean XXII, s’y installe en 1337. Remanié au XVIIe siècle, le palais fut transformé en prison au XIXe siècle et le restera jusqu’en 2012, date à laquelle le bâtiment sera fermé pour cause de grande vétusté. Une de ses plus célèbres pensionnaires fut Mme Claude.

D’autres visites guidées de ce quartier seront organisées par l’Office du tourisme. Pour plus d’information, contacter le 05 65 53 20 65.

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