Cahors: ne pas tondre, jusqu’à fin juin

Les espaces verts de la mairie lance une expérimentation : ne pas tondre, jusqu’à fin juin, les herbes et les fleurs qui ont poussé sur les bordures et les ronds-points pendant le confinement.

La nature a repris ses droits depuis le début du confinement et ce n’est pas pour déplaire à la mairie de Cahors. Sur les ronds-points ou en bordure de route, les herbes folles et les fleurs sauvages font désormais partie du paysage. « Durant le confinement, l’effectif des agents mobilisés pour l’entretien était réduit, la végétation a poussé, sur certains massifs on a vu apparaître des fleurs des champs », constate Serge Munte, adjoint aux espaces verts à la mairie de Cahors. Des jachères fleuries garnies de coquelicots, de pâquerettes, de pissenlits et même d’orchidées sauvages plutôt rares.

Alors voilà. Déjà que l’idée lui trottait dans la tête bien avant le confinement, maintenant, le service des espaces verts ne veut plus tondre. « Au lieu de tout tondre pour transformer en pelouse ou en massif comme on le fait d’habitude, on souhaiterait conserver cet état sauvage et voir comment ça évolue, comment les habitants réagissent », explique l’élu. L’expérimentation vient d’être lancée et prendra fin au mois de juin avec une tonte pour éviter que les massifs ne virent à la paille. Les espaces verts de l’avenue Maryse-Bastié sont concernés, notamment les trois ronds-points autour du Leclerc dans la zone de Labéraudie. Le rond-point Louis-Philippe se prête aussi au jeu. Le test a plusieurs intérêts : optimiser les précieux agents restants et préserver la biodiversité.

 

« D’une part on mobilisera moins de personnel ce qui est bienvenu car tous nos agents ne sont pas revenus et d’autre part, moins d’entretien c’est aussi moins de tontes, donc moins de machines en activité et donc moins de carburant, sachant qu’on n’utilise déjà plus de produits phytosanitaires ». Une petite dizaine d’employés de la ville sont mobilisés en ce moment sur l’entretien des espaces verts. Avant le confinement, 28 agents de ce service se répartissent le travail entre le débroussaillage, l’élagage, les serres etc.

« Sale » pour certains

Les équipes vont assurer le service minimum jusqu’à fin juin : « on coupera et on tondra juste en bordure pour éviter que les plantes ne tombent sur la voirie », précise Serge Munté. « Rien n’est encore tranché, nous allons peser les pour et les contre, en fonction de l’avis des riverains », assure Serge Munté. Car déjà, les jardiniers sur le terrain prennent la température de l’opération. Si l’esthétique est « très convenable » pour Serge Munté, ce n’est pas l’avis de tout le monde. « Des habitants ont signalé qu’il préférait un entretien tiré au cordeau, d’autres trouvent que c’est sale, il faut qu’ils commencent à se préparer à l’idée que nous adopterons peut-être définitivement cette méthode, nous voulons laisser vivre la nature », prévient l’adjoint. N’en déplaisent aux amateurs des espaces à la Versailles.

Manon Adoue La Dépêche