Ce qui change en 2018

Le gazole, l’essence et le gaz à la hausse

En 2018, les prix à la pompe augmentent de 7,6 centimes par litre pour le gazole et 3,84 centimes pour l’essence. Jusqu’à présent, les taxes augmentaient sur le diesel et baissaient sur l’essence. Cette année, elles augmentent sur les deux, mais plus vite sur le diesel que sur l’essence.

L’objectif du gouvernement est d’aligner la fiscalité du gazole sur celle de l’essence d’ici 2021. Les taxes sur le diesel augmenteront de 30 centimes d’ici 2022. Pour l’essence, cette hausse sera de 15 centimes. Si bien qu’en 2021, le gazole sera plus cher que l’essence. Le gouvernement veut inciter les Français à lâcher les moteurs diesel pour des moteurs essence moins polluants.

Les associations de défense des automobilistes dénoncent cette logique gouvernementale et auraient préféré voir baisser le prix de l’essence au prix du diesel.

Le prix du gaz naturel augmente aussi en 2018 pour les 4,7 millions de foyers dont le contrat avec Engie est au tarif réglementé (TRV). Au total, leur facture connaîtra une hausse de 6,9 %.

Permis de conduire

À partir du 1er janvier 2018, les candidats au permis de conduire B et B1 doivent répondre à une question portant sur les notions élémentaires de premiers secours lors de l’épreuve pratique. Un point sera attribué au candidat si la réponse à cette question est correcte.

Cette question vient se rajouter à la vérification d’un élément technique de la voiture et à la question en lien avec la sécurité routière. L’objectif est d’imposer une formation aux notions élémentaires de premiers secours aux candidats.

L’arrêté instituant cette mesure a été publié le 6 octobre 2017 au Journal Officiel.

Le chèque énergie est généralisé

Le chèque énergie remplace les tarifs sociaux de l’énergie. Avant sa généralisation en 2018 au niveau national, le chèque énergie a été expérimenté en 2016 et 2017 dans quatre départements : Ardèche, Aveyron, Côtes d’Armor et Pas-de-Calais.

Entrant dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le chèque énergie doit aider les foyers modestes à régler leurs factures de chauffage ou financer des travaux de rénovation énergétique. Il s’adresse aux ménages en situation de précarité énergétique, c’est-à-dire à ceux qui consacrent plus de 10 % de leur budget à payer leur facture d’énergie. Son mode d’attribution est calculé sur la seule base du revenu fiscal de référence tenant compte du niveau de revenus et de la composition du ménage. Ainsi, une personne seule ne devra pas dépasser un revenu fiscal de référence inférieur à 7 700 €, un couple, 11 550 €. Chaque personne supplémentaire du foyer permettra d’augmenter ce plafond de 2 350 €.

Le chèque énergie devrait aider 4 millions de ménages en situation de précarité à payer leurs factures. D’un montant moyen de 150 € en moyenne en 2018, il sera versé au printemps.

Voiture : une nouvelle prime à la casse

Une prime de 1 000 € est accordée à ceux qui mettent à la casse une voiture essence d’avant 1997 (date de première mise en circulation) ou une voiture diesel d’avant 2001. Pour en profiter, il faut acheter un véhicule qui rejette moins de 130 g/km de CO2, neuf ou d’occasion. Les ménages non imposables bénéficient d’une prime à la casse doublée, soit 2 000 €, pour une voiture essence d’avant 1997 ou un diesel d’avant 2006.

2018 marque la fin du bonus pour les hybrides rechargeables qui rejettent moins de 60 g/km de CO2. Les autos électriques sont en revanche toujours aidées, à hauteur de 6 000 €.

L’État offre toujours une aide à ceux qui mettent à la casse un vieux modèle pour acheter à la place un véhicule écolo. Pour les électriques, l’aide passe de 4 000 à 2 500 € et pour les hybrides rechargeables, de 2 500 à 1 000 €.

 Santé. En 2018, ça risque de piquer !

La grande polémique en ce début d’année 2018, ce sont les vaccins.

Jusqu’à présent seuls 3 vaccins étaient obligatoires pour les jeunes enfants : les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Au 1er janvier, la liste s’allonge avec 8 vaccins supplémentaires : coqueluche, rougeole-oreillons-rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque et méningocoque C.

Alors comment s’y retrouver ? Pour ne pas semer la pagaille, la mesure ne sera pas rétroactive. Les onze vaccins ne seront donc obligatoires que pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018.

La ministre de la santé Agnès Buzyn a affirmé qu’il n’y aurait pas de sanction contre les parents qui ne respecteront pas l’obligation. Seulement pour les réfractaires, les conséquences ne seront pas des moindres puisqu’ils verront leurs enfants refusés à l’école ou en crèche s’ils ne sont pas vaccinés. Les anti-vaccins eux s’alarment contre la présence de sels d’aluminium comme adjuvants ; parmi les 11 vaccins, tous en contiennent, à l’exception du ROR (rougeole-oreillons-rubéole).

En France, la couverture vaccinale est jugée insuffisante, elle concerne 40 % des adolescents et 60 % des adultes. L’OMS recommande pourtant une couverture vaccinale de 95 % de la population pour assurer la disparition d’une maladie. « C’est une situation intolérable de voir encore des enfants mourir de ces maladies. La vaccination est un impératif de santé publique », expliquait la ministre de la santé.

En pratique, tout enfant né en 2018 recevra 10 piqûres. Un seul et même vaccin suffit pour regrouper la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’hépatite B et l’Haemophius influenzae, une injection supplémentaire sera nécessaire contre le pneumocoque (à 2, 4 et 11 mois), une autre contre le méningocoque C (à 5 et 12 mois) puis une dernière regroupant rougeole, oreillons et rubéole (à 12 et 16 mois).

À noter aussi…

Coltramyl, Miorel, Myoplege… Les personnes sujettes au mal de dos connaissent bien ces médicaments à base de thiocolchicoside. Depuis le 2 janvier 2018, ils ne sont plus remboursés.

En effet, suite à un avis de la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS), ces médicaments ont été jugés comme présentant un « service médical rendu insuffisant qui ne justifie plus leur remboursement », peut-on lire sur le site internet service-public.fr.

Plus 2 euros

Côté frais de santé, le forfait hospitalier augmente, lui, de 2 € pour passer à 20 € par jour, une dépense prise en charge par les complémentaires santé pour ceux qui en disposent.

HIV : les soins funéraires enfin possibles

Avancée sociale pour les personnes atteintes du VIH.

Depuis le 1er janvier 2018, les personnes décédées, atteintes du sida ou d’une hépatite virale, peuvrent recevoir après leur décès des soins funéraires visant à la conservation des corps (thanatopraxie).

 Le tabac : 10 € en 2020

Le prix du paquet augmentera d’un euro en mars 2018, de 50 centimes en avril et novembre 2019, de 50 centimes en avril 2020 et de 40 centimes en novembre 2020… Objectif affiché du gouvernement : faire passer le prix du paquet à 10 € en 2020. Les prix de certains paquets de cigarettes par contre, comme Camel et Winston, baisseront de 20 centimes le 2 janvier à la suite d’ajustements des fabricants… Mais la baisse ne sera que relative en attendant la hausse de 1,10 € prévue en mars par le gouvernement.

En bref

Le SMIC augmente. Le taux horaire du SMIC passe de 9,76 € à 9,88 € (+ 1,24 %). Un salarié au Smic touche 20 € de plus en janvier, puis 15 € supplémentaires à partir d’octobre grâce à la revalorisation mécanique du salaire minimum et à l’exonération des cotisations chômage et maladie. Tous les salariés profiteront de cette suppression de cotisations (-3,15 %). En revanche, la CSG augmente de 1,7 point pour tous les Français.

La taxe d’habitation progressivement supprimée. Entre 2018 et 2020, la taxe d’habitation sera progressivement supprimée pour 80 % des contribuables. Parmi les particuliers concernés : les célibataires dont le revenu fiscal annuel de référence est inférieur à 27 000 €, les couples dont les revenus n’excèdent pas 43 000 € par an ou encore les couples avec deux enfants qui ne dépassent pas les 55 000 € de revenus par an.

Le prix du timbre augmente. Les prix des timbres vont augmenter de plus 5 % environ. Le prix du timbre vert (pli distribué sous 48 h en France métropolitaine) passe de 0,73 € à 0,80 €, celui du timbre rouge (lettre prioritaire) de 0,85 € à 0,95 €.