Comment sont financés les édifices religieux classés en Occitanie ?

Après le feu qui a ravagé Notre-Dame-de-Paris lundi 15 avril et les nombreux dons promis pour sa restauration, la question de l’entretien des édifices religieux classés en Occitanie se pose. Qui finance, à quelle hauteur, les églises et cathédrales de la Région ?

La loi 1905 séparant l’Eglise de l’Etat a marqué un tournant dans l’histoire de France. En théorie, elle interdit à l’Etat de financer les édifices religieux – leur entretien est confié aux communes depuis 1907 – mais la réalité est plus complexe.

Selon les derniers chiffres de l’Observatoire du Patrimoine religieux, l’Occitanie compte plus de 4.500 églises Catholiques, et environ 600 autres bâtiments religieux. La question du financement varie énormément selon les édifices. Voici trois exemples de bâtiments classés au patrimoine de l’Unesco.

La Basilique Saint Sernin à Toulouse

La Basilique Saint-Sernin appartient, comme la majorité des édifices religieux, à la ville. En plus des importants travaux menés sur la place Saint-Sernin, sur le parvis de l’église depuis début 2018, l’église fait l’objet d’importantes rénovations à l’intérieur. Notamment, de peintures médiévales datant du 11ème siècle.

Selon nos confrères de la Dépêche du Midi, Les travaux se montent à 1,20 M€ TTC financés par la mairie de Toulouse. 40 % sont pris en charge par l’Etat. A comparer avec les travaux de rénovation de l’orgue de l’église, pour lesquels la ville avait fait appel à un financement participatif , impliquant des mécènes particuliers ou des entreprises.

La cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges

« Le financement de cette cathédrale, c’est un casse-tête, je me réveille pafois la nuit en y pensant ! » Marie-Claire Uchan est la maire de Saint-Bertrand de Comminges, village de 250 habitants avec en son coeur une Cathédrale classée aux monuments Unesco.

En théorie, la cathédale appartient à la commune, il lui revient alors de la financer. Mais « avec les taxes de seulement 250 habitants, il est très difficile de financer quoi que ce soit, » souligne la maire.

Le village a donc dû trouver d’autre moyens d’entretenir sa cathédrale : il fait appel régulièrement aux financements participatifs de la Fondation du Patrimoine, avec en plus la création d’un événement annuel destiné à faire venir les investisseurs potentiels directement sur place.

The Village, parrainé cette année par Stéphane Bern, est un événement qui réunit des acteurs culturels et économiques dans un même lieu pour échanger sur les thématiques actuelles. Les revenus de ces trois jours de conférences ainsi que les dons des mécènes servent à financer le patrimoine du village.

La Cathédrale Sainte Cécile à Albi

La cathédrale d’Albi est encore un cas différent : elle appartient à l’Etat. Les chantiers peuvent alors parfois être financés à 100 % par le ministère de la culture, comme c’était le cas pour des travaux qui ont eu lieu entre 2012 et 2015. Ils incluaient la restauration des couronnements des vaisseaux et la reprise des vitraux entre autres.

Comme Saint-Sernin, la rénovation de l’orgue de Sainte-Cécile a fait l’objet d’une campagne de financement participatif. Le grand choeur a quant à lui été restauré avec 1,1 millions d’euros offerts par le World Monument Fund.

Pas de règles

En conclusion, même si des règles s’appliquent quant au financement des édifices religieux en France, la réalité varie énormément selon là où se trouvent les monuments. En plus de l’Etat et des mécènes, les départements et même les régions mettent parfois la main à la poche pour payer des travaux d’entretien du patrimoine.

On pourrait presque dire que finalement, la règle c’est qu’il n’y en a pas tellement !

France3


Cathédrales en Occitanie : nos 36 joyaux à préserver

Le risque zéro n’existe pas. Après l’incendie de Notre Dame de Paris, une visite aux cathédrales d’Occitanie montre les trésors qu’on perdrait en de telles circonstances.

Unique par sa présence, sa symbolique et le drame qu’elle traverse depuis l’incendie de lundi dernier, Notre-Dame de Paris est une partie du «grand manteau de cathédrales» qui a couvert l’Europe dès le Moyen-Âge. Et l’Occitanie est la région française qui en compte le plus : 36, dont 13, une par département, qui appartiennent à l’Etat. En brique, en grès, plus rarement en pierre blanche, coiffées de tuiles, d’ardoise (Cahors) ou de cuivre (Montauban), chacune raconte une histoire des siècles, du roman au style classique en passant par le gothique et la Renaissance.

S’il est difficile de comparer l’immense Sainte-Cécile d’Albi, inscrite au patrimoine de l’Unesco, à la cathédrale d’Auch illuminée par les vitraux de Moles ou l’édifice souverain de Rodez (qui montre des fragilités) avec le vaisseau de Saint-Bertrand-de-Comminges, un trait de caractère les réunit pourtant : une grande nef unique.

Il y a les petites, rendues aux communes, Agde, Saint-Lizier, Vabres-l’Abbaye, Pamiers, et les grandes, Montpellier, Toulouse, Perpignan, mais toutes, depuis plus de 300 ans, ont gardé leur porte ouverte aux habitants, même les non croyants dans les grands moments. Le tourisme, aujourd’hui, a pris le relais des offices, pour ces chefs-d’œuvre d’architecture accessibles gratuitement.

D’après le Toulousain Philippe Belaval, président des Monuments nationaux, l’incendie de Notre-Dame de Paris «peut paradoxalement conduire à un renforcement du lien entre la nation et son patrimoine». Il existe déjà pour Nos-Dames-d’Occitanie.


Albi : la plus grande cathédrale de brique du monde

La cathédrale Saint-Cécile d'Albi.
La cathédrale Saint-Cécile d’Albi. – Photo DDM, J.-M. L.

La cathédrale Sainte-Cécile d’Albi n’a pas son pareil dans le monde. Erigée de 1282 à 1480, elle est la plus grande cathédrale de briques du monde, 113 m de long, 35 m de large et 78 m de haut. Une richesse du gothique toulousain qui abrite en son sein de nombreux trésors tout aussi impressionnants, et qui ont participé à l’inscription de l’ensemble épiscopal d’Albi au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2010. Sainte-Cécile est en effet la plus grande cathédrale peinte en Europe avec près de 18 500 m2 de fresques. Des décorations du début du XVIe siècle de style Renaissance italienne qui mettent notamment en valeur, sous le grand orgue, la plus ancienne représentation du Jugement dernier. 200 m2 de dessins qui surplombent d’autres fresques sur les sept péchés capitaux.

L’intérieur de la cathédrale est également mis en valeur par près de 200 statues de pierre ciselées réalisées par des maîtres bourguignons. Elles sont disposées dans le chœur de chanoines. Le grand orgue de Sainte-Cécile est également une pièce tout aussi unique. Christophe Moucherel a doté la cathédrale de cet instrument hors du commun d’une taille de 16,40 m de large sur 15,30 m de haut au XVIIIe siècle.

Mais après la découverte de toutes ces décorations, deux salles du trésor abritent également bon nombre d’objets liturgiques tout aussi rarissimes. De nombreuses reliques dont celle du XVIIIe siècle de Sainte-Cécile, la châsse de sainte Ursule, ou encore le fac-similé de la Mappa Mundi conservé depuis 1 300 ans par les Albigeois, montrent l’importance des trésors qui résident à Sainte-Cécile.


Montauban : Louis XIV s’impose en terre protestante

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban.
La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Montauban. – Photo DDM, Thierry Pons

Au pays de la brique souveraine, la cathédrale de Montauban surprend avec sa façade de pierre blanche et son fronton à quatre colonnes. Mais ses lignes classiques ont-elles jamais séduit, quand on sait qu’elle a été voulue par Louis XIV en 1692 pour affirmer son pouvoir royal et catholique au cœur de la région protestante qui avait mis à bas plus d’une église ?

Montauban la rebelle a alors vu démolir un quartier et couper une rue en deux pour respecter les plans envoyés de Versailles, dessinés par Mansart, entre autres.

Ses sages atours, la pureté de ses lignes intérieures et les chefs-d’œuvre qu’elle recèle, sculptures de Marc Arcis et peinture d’Ingres, cachent en dignité son histoire mouvementée.

Sous son toit de cuivre vert visible des kilomètres à la ronde, car elle a été construite au point le plus haut de la ville, la cathédrale consacrée en 1739 est devenue temple de la Raison pendant la révolution, en 1792. Mais il faudra attendre 1824 pour qu’elle retrouve un évêque et un faste très protocolaire. «Les premiers évêques en titre étaient alors des prélats de retour d’Amérique, où ils avaient émigré pendant la révolution», raconte l’historien Jean-Pierre Amalric…

L’ironie de l’histoire se glisse aussi dans «Le vœu de Louis XIII», grande peinture (4,24 m de haut, 2,36 m de large) de la cathédrale qui vaut consécration pour Ingres : elle lui a été commandée sous le règne de Louis XVIII, conseillé par le baron Portal, un éminent… protestant. Ou comment un œuvre d’art est-elle parvenue à apporter dans cette construction unique en Occitanie, un signe discret de réconciliation.


Rodez : un clocher de dentelle unique

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Rodez.
La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Rodez. – DDM- ELODIE CABRERA

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Rodez est sûrement la plus «nordiste» de celles de la région. Construite en 1277, après celle de Paris, elle a été conçue par un architecte qui a aussi dessiné celles de Clermont et de Limoges. La différence est qu’à Rodez, la pierre est rose. «La cathédrale de grès s’est teintée de rose au fil des années, à cause de l’oxydation», souligne Jean-Philippe Savignoni, guide-conférencier au service du patrimoine de la ville. Érigée sur une ossature à arcs-boutants, l’édifice est de style gothique flamboyant, en témoigne son clocher, plus haute tour-terrasse de France qui culmine à 87 mètres. «Le clocher est le symbole même de la ville, c’est un repère pour les Ruthénois», glisse le spécialiste. Un repère qui résulte d’un travail d’orfèvre. «On dirait de la dentelle, d’une étoffe, c’est si raffiné que le mouvement des moulures donne l’impression que la cathédrale respire, il y a des ondulations gracieuses», s’enthousiasme Jean-Philippe Savignoni. Les stalles sculptées dans du chêne montrent des jongleurs, des animaux légendaires et des sirènes, autant de personnages éloignés des scènes religieuses. Celle qui a l’air solide sur ses sept travées est pourtant en péril. Le massif occidental, situé du côté de la place d’Armes souffre de problèmes de stabilité : un escalier interne s’est effondré et de nombreuses fissures traversent les murs, des pierres tombent du clocher (mardi dernier, encore), les fondations sont affaiblies et des travaux doivent être réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC pour un montant proche de 3 millions d’euros.


Saint-Bertrand-de-Comminges : Sainte-Marie, la conquérante

La cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges
La cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges – Photo DDM, Thierry Pons

Perchée en haut du village, elle a fière allure. Comme des airs de conquérante avec son clocher en forme de forteresse en bois censé dissuader l’ennemi. «Il faut imaginer que la ville faisait la taille de Pompéi au Moyen-âge et que les évêchés, à cette époque aussi chevaliers, surveillaient depuis les meurtrières de la tour», explique Marie-Claire Uchan, la maire de Saint-Bertrand de Comminges. Construite au XXIIe siècle pour surplomber les vallons, la cathédrale Sainte-Marie, toute en pierre grise des Pyrénées, n’a rien perdu de sa superbe. Avec ses 75 mètres de long et ses 28 mètres de hauteur, elle n’a certes pas les mêmes dimensions imposantes que sa grande cousine de Rodez. Elle a pourtant en commun avec elle le style gothique méridional. En témoignent sa nef à vaisseau unique et ses chapelles rayonnantes. Son orgue est unique au monde : il est bâti sur pilotis, c’est-à-dire sur cinq colonnes de chêne à 16 mètres de hauteur. Sa position, dans un angle, en fait aussi sa particularité. L’organiste en est fière : «Notre-Dame-de-Paris a 8 000 tuyaux et 5 claviers, nous avons 3 000 tuyaux et 3 claviers». En se rapprochant de l’autel, c’est un espace bien spécifique : une église dans l’église. Plus exactement, le chœur renaissance se dresse au cœur de l’édifice, séparé du flux des visiteurs par les sculptures en bois qui marquent une frontière entre pèlerins et chanoines. Là, sur les 66 stalles, les chanoines priaient, debout ou à moitié assis sur les «miséricordes», ces petits sièges en position verticale. En face, l’autel, dans les tons or et bleu, est recouvert de feuilles d’or. Et derrière, le tombeau de Saint Bertrand.

À l’extérieur, une enfilade de terrasses fermées au public offrent une vue illimitée sur les pâturages qui entourent l’église. Le clou du spectacle c’est sûrement le cloître adossé à la cathédrale. Des colonnes à l’infini dont la perspective se perd, à l’horizon, dans les vallons commingeois.


Toulouse : le charme asymétrique de la cathédrale Saint-Etienne

L'intérieur de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.
L’intérieur de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. – Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Le long de ses 105 mètres, la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse surprend par son asymétrie. «Quand on entre par le côté ouest, on arrive dans la vieille nef prégothique puis il y a un énorme décrochage, comme si on avait collé une masse», fait remarquer Emmanuelle Marelli, guide à Toulouse. Deux styles, deux ambiances : l’un prégothique méridional donc, construit au XIIIe siècle avec sa nef unique de seulement 20 mètres de hauteur et d’une largeur de 19 mètres, et ses croisées d’ogives. L’autre plutôt flamboyant avec son chœur français aussi grand que la nef, son retable baroque parsemé de feuilles d’or et ses colonnes en marbre des Pyrénées.

Les grandes tapisseries murales, ont été décrochées. Les murs épurés de pierre blanche rendent l’ensemble d’une clarté tiède. «Dans le chœur rayonnant, 140 stalles ont été sculptées dans le bois, c’était en 1611, l’une des dernières années où les artistes avaient carte blanche. Des chimères, des personnages féeriques et des sirènes ont été façonnés», note la guide. Le buffet d’orgue, niché sur une tribune en nid d’hirondelle date de 1612. Ce qui fait de lui le plus ancien de Toulouse. Classée au titre des monuments historiques en 1862, la cathédrale accueille la tombe de Pierre-Paul Riquet, le concepteur du canal du Midi.


Auch : l’une des plus récentes cathédrales gothiques

La cathédrale Sainte-Marie d'Auch.
La cathédrale Sainte-Marie d’Auch. – Photo DDM, Sébastien Lapeyrère

Ce qui marque le plus en entrant dans la Cathédrale Sainte-Marie à Auch, c’est la majesté des lieux, sa taille, sa grandeur . «C’est l’une des dernières cathédrales gothiques de France. Elle a été commencée au XVe siècle, et terminée au XVIIe siècle», explique Laurent Marsol, guide conférencier et conservateur délégué des antiquités et objets d’art du Gers. Sa structure rappelle celle de Notre-Dame-de-Paris, elle est ouverte par trois porches en étant couronnée de deux tours. Sainte-Marie possède une richesse patrimoniale et artistique indéfinissable. «Ses vitraux signés d’Arnaut de Moles sont par exemple magnifiques. Les 113 stalles en bois sculpté, en chaîne, datant du XVIe sont aussi incroyables, sans oublier les deux orgues datant du XVIIe et XIXe».

Chaque jour de nombreux touristes s’y baladent. «C’est le lieu le plus visité du Gers je pense. Les badauds recherchent le calme, ils viennent admirer les richesses ancestrales, la paix et découvrent les joyaux de la Cathédrale de Sainte-Marie», poursuit Laurent Marsol.

Ces trésors se cachent dans les salles basses de la tour d’armagnac : 200 objets, pièces précieuses, des collections de peintures, sculpture, orfèvrerie et vêtement sacerdotaux. Cet espace est ouvert au public du premier 1er juin au 30 septembre. Plus qu’un mois de patience…


Cahors : dans le Lot, les plus grandes coupoles du Sud-Ouest

La cathédrale Saint-Etienne de Cahors.
La cathédrale Saint-Etienne de Cahors. – Photo DDM

À Cahors, quand on entre dans la cathédrale Sainte-Etienne, ce qui impressionne ce n’est pas tant le sentiment de grandeur et de faste. «On est plutôt surpris par cet édifice hybride qui mélange le style roman et gothique», explique Emmanuel Carrère, spécialiste du patrimoine à Cahors. Ici, pas de voûte en croisée d’ogives mais deux grosses coupoles imposantes recouvertes d’ardoise bleue de Lozère. Les deux grandes pièces mesurent 32 mètres de hauteur et 16 mètres de diamètre. «La cathédrale a été dessinée à file de coupoles, c’est une caractéristique des églises de la région, d’ailleurs ses deux coupoles de pierre sont les plus grandes du Sud-Ouest», note le spécialiste. La cathédrale, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et construite au VIIe siècle n’a rien gardé de moyenâgeux. Rebâtie entre le XIIe et le XVe siècle, elle présente des éléments aussi bien romans que gothiques. La nef est romane. Le chœur est gothique, ou plus exactement de l’esprit du Moyen-Âge sans l’être puisque sa rénovation date de 1870. Même les vitraux oscillent entre deux époques : il y a ceux réalisés en 1872 représentant le Christ bénissant et les prophètes et ceux, de 2013, plus figuratifs qui illustrent des évangélistes.

À l’extérieur, le tympan du portail nord mérite le détour. «Sculpté dans du grès de Figeac, d’un aspect plus jaune et savonneux que la pierre grise de Cahors, il représente l’ascension du Christ», souligne Emmanuel Carrère. Dans la cathédrale, entre les peintures du XIIIe siècle, il y a un trésor, dévoilé au public depuis une semaine : une relique de la Sainte-coiffe, un élément du linceul du Christ datant… du Moyen-Âge.

Occitanie : 36 cathédrales pour 13 départements

L’Occitanie compte 36 cathédrales. Une profusion qui s’explique par le nombre de diocèses existants avant le découpage actuel en départements, amorcé en 1790. Edifices d’état, les cathédrales en titre sont : Albi, Auch, Cahors, Carcassonne Saint-Michel,  Mende, Montauban, Montpellier, Nîmes, Pamiers, Perpignan, Rodez, Tarbes et Toulouse (auxquelles s’ajoute la voisine d’Aquitaine «Saint-Caprais», à Agen). En majorité rendues à leur commune, les  anciennes cathédrales sont: Agde, Alès, Alet-les-Bains, Béziers, Carcassonne Saint-Nazaire, Castres, Condom, Elne, Lavaur, Lectoure, Lodève, Lombez, Mirepoix, Narbonne, Rieux-Volvestre, Saint-Bertrand de Comminges, Saint-Lizier (2), Saint-Papoul, Saint-Pons-de-Thomières (qui va offrir du marbre à la restauration de Notre-Dame), Uzès, Vabres-l’Abbaye, Villeneuve-lès-Maguelone.  Documentation « Occitanie, terre de cathédrales », 120 pages, gratuit,édité par la Drac (Toulouse, 32 rue de la dalbade) téléchargeable sur le site Drac Occitanie.

L’esprit du temps

Par Dominique Delpiroux,
À quelques jours de Pâques, Notre-Dame de Paris brûle et c’est la France entière qui frémit. Et qui, par réflexe, regarde vers son clocher.  L’occasion de se rappeler que nous avons sous nos yeux et depuis toujours, un patrimoine fabuleux, que nous avions fini par ignorer. Et dans notre Grand Sud, nos cathédrales ont du caractère.  Ainsi, la fierté de Sainte Marie d’Auch, que l’on ne peut ignorer d’où qu’on vienne, tant sa masse blanche en impose. Ainsi l’austérité de Notre-Dame de Rodez, qui semble toiser le reste de la ville, avec son clocher « que l’on peut voir de trente lieues ». Ainsi la majesté de Sainte Cécile d’Albi, incroyable vaisseau de modestes briques qui viennent tutoyer les anges.
Nous allons nous replonger dans Victor Hugo et les aventures de Quasimodo. Prenons aussi le temps de relire Hermann Hesse, qui, dans « Narcisse et Goldmund », nous fait voyager de la fin du Moyen-Âge à la Renaissance, au cœur de cette création artistique, pieuse et fébrile, entre pestes et guerres.  De pères en fils, d’apprentis en maîtres, des générations ont peiné, leur vie durant pour une œuvre qui les dépassait, et qui voulait attirer sur elles le regard de Dieu. Une spiritualité qui, de nos jours, nous échappe. Mais il suffit de pousser la porte d’une cathédrale, pour ressentir à nouveau le souffle de la foi qui baignait ces temps-là.

Dossier Pierre Mathieu, Manon Adoue et Rémi Buhagiar