Lot: Consommation d’eau potable menacée par la montée des eaux du Lot
Suite aux nombreuses précipitations tombées depuis le début de semaine, le niveau de l’eau est monté sur les rivières lotoises du Célé et du Lot, entraînant des perturbations dans la qualité de l’eau potable distribuée par endroits. Explications.
En ce qui concerne la vallée du Lot, la situation est stable ce vendredi sauf en aval de la rivière autour de laquelle Vigicrues privilégiait une vigilance jaune. Les stations de mesures de Cahors, Bouziès et Villeneuve-sur-Lot mesuraient vendredi à 14 heures des niveaux particulièrement élevés sur Cahors (2mètres 98), Bouziès (3 mètres) et Saint-Cyprien-sur-Dourdou (2m29). Une augmentation constante du niveau de l’eau depuis 4 jours.
Le Célé a quant à lui atteint son pic de crue vendredi en début de matinée avant que le niveau de l’eau ne redescende par la suite. Les stations de Maurs (2m25 mesurés à 8 heures), Figeac (1m40 mesurés à 9 h 30) et Bagnac-sur-Célé (1m70 mesurés à 8 heures) témoignaient de cette hausse du niveau de la rivière de l’est lotois.
Face à cela, la qualité de l’eau traitée à partir de ces cours d’eau a pu se détériorer, ce qui a entraîné des mesures de signalement à la population concernée. Du côté de Montcuq, le syndicat Eau potable et assainissement du Quercy Blanc a pris un arrêté à compter de vendredi pour signaler « une augmentation de la turbidité de l’eau potable au pompage de la Chartreuse ». Il recommande de « ne pas ingérer l’eau du robinet » spécifiant que « les autres usages domestiques ne sont pas concernés par la consigne ». La consommation d’eau potable pourra reprendre sans risque « en fonction des résultats des analyses bactériologiques ».
Des distributions d’eau potable
Dès à présent, une opération de distribution de bouteilles d’eau potable a été lancée entre midi et 13 heures et reprendra ce soir de 18 heures à 19 heures. Elle est organisée notamment à Trespoux-Rassiels, sur Castelnau-Montratier ainsi qu’à Montcuq.
Le maire de Cajarc et la société Saur informent les habitants de la commune que, suite aux fortes pluies, l’eau du robinet distribuée sur la commune peut également présenter un aspect trouble. Des bouteilles d’eau seront à la disposition des habitants tous les jours durant au moins une semaine de 10 h 30 à 12 heures aux ateliers municipaux situés à côté du Centre de Secours avenue Georges Pompidou . Pour toute information complémentaire, appeler le service clientèle du groupe Saur qui gère l’eau potable au 05 81 91 35 07.
A. Lescale, M. Delaunay avec nos correspondants L. Haussy et M. Marcy
Midi, en ce samedi, au centre social et citoyen de Terre Rouge, les familles arrivent par grappes. La distribution de bouteilles d’eau se déroule dans la bonne humeur. On prend note des familles qui s’approvisionnent. «On donne comme convenu trois bouteilles par jour pour un foyer de quatre personnes», indique Cécile Cumer, directrice des centres sociaux de Cahors. Toutes les équipes des quatre centres sont réquisitionnées pour la distribution. Elle a débuté vendredi, quand l’eau du robinet a été déclarée non potable. «Les gens, comme dans la précédente crise, sont solidaires. Ils signalent une personne isolée. Ils n’hésitent pas à aller taper à la porte d’une personne âgée pour savoir si elle a de l’eau en bouteille», poursuit la directrice. Au cabinet du maire, on explique : «C’est un phénomène de turbidité, suite aux fortes pluies. On doit restreindre l’usage en procédant à une distribution d’eau. La société Cristalline met à disposition de la ville la moitié des bouteilles distribuées». Le centre communal d’action sociale a livré les 135 personnes inscrites au portage de repas à domicile, note Noëlle Boyer, adjointe au maire en charge des personnes âgées. À la résidence du Pin, et à celle d’Olt, le stock y est ; il restait des packs de la dernière crise. 16 h 30, à Caviole, une longue file s’est formée.
Deux agents communaux assurent la distribution. Dans les rangs on discute sport, mais pas seulement. «J’ai reçu un message par téléphone, comme la dernière fois. Franchement, je ne suis pas inquiète du tout. C’est embêtant, mais il n’y a pas mort d’homme. Des pays sont bien moins lotis que nous», glisse une dame. «La mairie a été réactive par rapport à une éventuelle pollution. On ne sait pas encore. J’ai vu que la rivière était très marron. Au robinet, mon eau, elle, est claire», dit un monsieur. Si Cahors est concerné par la distribution, le syndicat eau potable et assainissement du Quercy Blanc a pris un arrêté, avec des distributions à Trespoux-Rassiels, Castelnau-Montratier, Montcuq. La mairie de Cajarc et le groupe Saur ont également informé les habitants de la commune, avec des distributions de 10 h 30 à 12 heures aux ateliers municipaux.
Où se rendre aujourd’hui
La distribution continue aujourd’hui de 10 h 30 à 12 h 30 et de 16 h 30 à 19 heures, aux espaces sociaux de Saint-Valérie, Terre Rouge, la Croix-de-Fer, à l’espace Caviole, au boulodrome Saint-Georges, aux ateliers municipaux, dans la cour de l’école Pierre-Ségala. Concernant les autres foyers alimentés par d’autres syndicats, la ville de Cahors les invite à se rapprocher de leur syndicat : Iffernet (Saint-Cirice, Les Ramonets, La Marchande) ; Francoulès (Saint-Henri) et Quercy Blanc (Lacapelle, Larosière).
Le chiffre : 31
palettes > De packs. 31 palettes ont été distribuées vendredi, soit 2 600 packs de six bouteilles.
La Dépêche
Dans les journaux, il y a moins d’un an:
http://actualites.reponse-conso.fr/93-bouteilles-deau-contiennent-microplastiques/
Il faudrait demander à la préfecture si au vu des prévisions météorologique,il n’y a pas eu d’épandage de digestat de l’usine de Bioquercy…. qui par le
ssivage … mais non les sols karstique arrêtent et filtrent tout
A Cahors, de nouveaux prélévements d’eau ont été effectués sur le réseau. En attendant les résultats de ces dernières analyses, l’eau du robinet reste non potable et la distribution de bouteilles d’eau va se poursuivre au moins jusqu’à jeudi. C’est aussi le cas à Cajarc où le maire espère un retour à la normale ce mardi ou mercredi. D’autres secteurs du Lot sont également impactés, l’eau présentant une turbidité la rendant par précaution impropre à la consommation.
L’eau distribuée par le réseau municipal de la ville de Cahors reste impropre à la consommation au moins jusqu’au jeudi 7 février. Seuls les foyers alimentés par les syndicats sur les secteurs d’Iffernet (Saint-Cirice, Les Ramonets, La Marchande) et Francoulès (Saint-Henri) peuvent retrouver un usage et une consommation normale de l’eau potable.
À l’origine de ces mesures exceptionnelles mises en place dès vendredi : des phénomènes de turbidité de l’eau dus aux fortes pluies de la semaine dernière. Ces restrictions de la consommation d’eau, toujours en cours sur les quartiers desservis par la source de la Chartreuse et sur le Quercy blanc (Lacapelle, Larosière), imposent de ne pas boire et de ne pas utiliser l’eau du robinet pour la préparation des repas, sauf après l’avoir fait bouillir. L’usage domestique reste possible.
Cajarc est également concernée, depuis vendredi. Ce lundi soir, Jacques Borzo, le maire espérait un retour à la normale pour ce mardi ou mercredi. « Les résultats des derniers prélèvements sont attendus demain, nous saurons si la consommation d’eau peut reprendre ou non. En attendant la décision de l’Agence régionale de santé, la distribution d’eau en bouteille se poursuit ».
Une deuxième réunion de crise à Cahors
Ce lundi après-midi, la ville de Cahors a tenu une deuxième réunion de crise pour mesurer l’évolution de la situation et prendre les dispositions nécessaires. « De nouveaux prélèvements d’eau effectués ce lundi et ce mardi seront analysés. Les résultats devraient être communiqués mercredi soir et jeudi soir. En attendant leur validation, le principe de précaution reste maintenu », signalait la ville de Cahors qui a prévu une nouvelle communication à la population ce jeudi 7 février.
7 sites de distribution d’eau en bouteilles
En attendant, les habitants peuvent retirer des bouteilles d’eau potable sur les points de distribution, tous les jours, de 10h30 à 12h30 et de 16h30 à 19 heures.
Les Cadurciens peuvent venir retirer des bouteilles à raison de trois par jour pour un foyer de 4 personnes, dans 7 lieux de distribution. Il s’agit des espaces sociaux et citoyens de Sainte-Valérie et de terre-Rouge, de la Maison du citoyen de la Croix-de-Fer, de l’accueil des services techniques municipaux, Espace Caviole, du Boulodrome Saint-Georges, des ateliers municipaux, route de Figeac, de la Cur de l’école Pierre-Ségala.
Côté pluviométrie sur le Lot, on attend une petite accalmie, avant un retour de la pluie jeudi. À l’heure actuelle, les cours d’eau ne sont plus placés en vigilance jaune, selon Vigicrues.
« Cahors ne peut plus accepter un réseau d’eau moyenâgeux »
Dans un communiqué adressé à la rédaction, Brigitte Rivière, Jean-Luc Maffre et Laurence Dirat (Les Républicains) signalent : « En moins de deux ans les Cadurciens ont été confrontés à trois reprises à une restriction d’eau potable, le précédent épisode imposant une gestion d’eau en bouteille durant 11 longs jours. Ceci est totalement inacceptable. Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années.
Ces restrictions mettent en grandes difficultés nombre d’habitants, personnes âgées, familles, commerçants, personnes modestes … Cette situation est révélatrice d’une manière de gérer les affaires de la ville par l’actuelle municipalité : préférer le superficiel à l’essentiel. Avant d’avoir accès à des loisirs, les Cadurciens doivent avoir accès à une eau potable sûre et de qualité. Nous regrettons que ce problème de turbidité de l’eau de la Fontaine des Chartreux n’ait pas été pris à bras le corps par les élus. Ceci nécessite évidemment des investissements importants pour une hyper-filtration efficace mais il s’agit là d’un choix politique. Avoir de l’eau potable dans toutes les circonstances est une exigence prioritaire légitime des Cadurciens. Il aurait été plus judicieux de sortir des cartons ce projet plutôt que d’investir dans un cinéma démesuré qui lui n’avait rien de prioritaire. Cahors ne peut plus accepter un réseau d’eau moyenâgeux. »
Laetitia Bertoni
La Dépêche
Un projet à 12 millions d‘euros pour garantir une eau potable à Cahors
Ce mercredi, l’eau de la source de la Fontaine des Chartreux, à Cahors, sera toujours impropre à la consommation. Une situation « totalement inacceptable » que l’opposition municipale Les Républicains a dénoncée dans un communiqué de presse, précisant : « Avant d’avoir accès à des loisirs, les Cadurciens doivent avoir accès à une eau potable sûre et de qualité. Cela nécessite évidemment des investissements importants pour avoir une hyperfiltration efficace ».
Il n’en fallait pas plus pour faire réagir Jean-Marc Vayssouze, le maire de Cahors, qui a répondu à nos questions.
Comment expliquer la récurrence de ce phénomène de turbidité à Cahors ?
Il revient une fois par an, depuis 3 ou 4 ans, à cause d’une pluviométrie importante sur un sol karstique où l’eau s’infiltre rapidement. La réglementation est aussi plus rigoureuse et le principe de précaution s’applique au moindre doute, pour la sécurité de nos populations. Notez que nous avons la chance d’avoir une source d’eau naturelle de très bonne qualité en temps normal.
Un dossier de filtration acté en 2015 et opérationnel en 2023
La ville a-t-elle prévu d’investir dans une unité de traitement ?
La décision a été prise dès 2015 et ce dossier de l’eau potable est prioritaire. Le processus pour installer une unité de traitement est long car il y a des délais et des procédures incompressibles. Il faut aussi s’assurer du financement d’un tel investissement qui est estimé à 12 millions d’euros, sans impacter lourdement le prix de l’eau pour les abonnés. Et s’assurer de la pertinence de la technique employée qui sera à Cahors une unité d’ultra-filtration pour lutter contre la turbidité de l’eau.
En cas de turbidité : virus et bactéries prolifèrent
« Lorsque les seuils de turbidité sont franchis, il y a un risque à consommer l’eau où potentiellement on trouve beaucoup plus de matières organiques en suspension. Il y a plus de virus et de bactéries présents, d’autant que le chlore s’avère moins efficace », précise l’agent de l’ARS, Agence régionale de santé du Lot.
Cahors et Cajarc se sont donc équipés de turbidimètres afin d’avoir un indicateur complémentaire et en attendant l’achèvement des procédures permettant l’installation d’unités de traitement adaptées. Le syndicat du Bournac (autour de Limogne) a déjà mis en place une unité de traitement provisoire qui s’avère efficace. D’autres secteurs du Lot basculent sur une ressource en eau dite de secours en cas de turbidité ou de pollution sur l’alimentation principale.
« Malheureusement, certaines communes ont une gestion encore aléatoire de ces situations, avec des signalements effectués par les usagers eux-mêmes ; alors que le principe de précaution doit être le même pour tous », conclut l’ARS du Lot.
Quels sont ces délais ?
C’est un projet de 8 ans. L’objectif est d’avoir une unité opérationnelle en 2023. Pour rappel, le projet de mes prédécesseurs relatifs à la station d’épuration a pris 13 ans.
Où en est la démarche ?
En août, il y a eu le choix technique de l’unité ; en novembre, l’étude faune et flore ; en décembre, l’analyse géotechnique, et en janvier 2019, le relevé topographique. Aujourd’hui, s’engage le volet du montage juridique du projet, afin de nous permettre de choisir la maîtrise d’œuvre dans le courant de l’année 2019.
La compétence de l’eau va basculer à la communauté d’agglomération en 2020, qu’en sera-t-il de ce projet ?
Jeudi, en conseil du Grand Cahors nous avons un point à délibérer sur le lancement d’une étude sur la gestion de l’eau. Je ne suis pas inquiet pour cette unité de filtration car je sais que les élus du Grand Cahors sont sensibles à la protection de nos ressources en eau.
LAëTITIA BERTONI
La Dépêche
Dans un communiqué envoyé ce jeudi en fin d’après-midi, la ville de Cahors signale que l’eau peut être consommée de nouveau sans restriction pour tous les usages et pour tous les cadurciens. Même constat du côté de la communauté de communes de Quercy Blanc qui puise l’eau dans la même source : la fontaine des Chartreux.
L’information nous est parvenue ce jeudi, juste avant 18 heures alors que le matin même des doutes subsistaient toujours sur la possibilité de boire l’eau courante de la ville de Cahors.
Voici le communiqué complet : « Par suite des épisodes pluvieux, le taux de turbidité de l’eau imposait une restriction de la consommation de l’eau distribuée par la régie municipale. Les taux de turbidité observés sont revenus dans les normes en vigueur et les résultats des prélèvements réalisés par l’ARS démontrent la conformité de la ressource. En conséquence de quoi, l’eau distribuée est maintenant consommable sans restriction pour tous les usages et pour tous les cadurciens. »
Cette nouvelle intervient alors que les service de l’eau de la ville de Cahors ont fait procéder à une purge partielle du réseau d’eau. Plus précisément, il s’agissait selon le cabinet du maire de Cahors de retirer « le peu d’eau présente dans les canalisations » et non de vider les réservoirs.
Assainissement des canalisations
Cette opération a concerné « seulement les canalisations situées dans les quartiers alimentés, non pas directement par les réservoirs de Cabazat proches de la fontaine des Chartreux, mais par des réservoirs intermédiaires » dans le but de « supprimer les quelques traces restantes de turbidité dans les canalisations et de favoriser le renouvellement de la ressource ».
Au même moment, les quinze communes de la communauté de Quercy Blanc ont également reçu la levée de toute restriction d’usage de l’eau communiquée vendredi 1er février après de fortes pluies dans le département du Lot.
Mathieu Delaunay
La Dépêche