Dans ce HLM de Cahors Quand il pleut dehors, il pleut dedans

Avec les travaux en cours, ils espéraient un immeuble attrayant. Mais les locataires des appartements de sainte Valérie à Cahors en sont quitte pour des infiltrations énormes.

Quand il pleut dehors, il pleut dedans. Des cuvettes, des seaux, des serpillières jonchaient encore il y a quelques jours les entrées, les sols des pièces ou même les cages d’escalier et paliers des locataires. Dans ce bâtiment E de la résidence HLM Sainte Valérie, à Cahors, situé avenue du Corps Franc Pommies, c’est la consternation ; alors qu’à l’extérieur d’impressionnants échafaudages ceinturent les façades de cet immeuble en cours de rénovation.

Depuis trois semaines, ces occupants des logements gérés par Lot Habitat observent des écoulements, des fuites, des moisissures symptomatiques des épisodes pluvieux. Des pluies qu’ils appréhendent désormais à chaque diffusion des bulletins météorologiques. «J’ai constaté ce problème dans la salle de jeu de ma fille de 3 ans, signale cette locataire désemparée. Il y a eu des taches sombres qui sont apparues en haut d’un angle de la pièce. Et je ressentais un niveau d’humidité très élevé dans la pièce, ça sentait mauvais», témoigne Margaux Filhol.

 
 

Au départ Lot Habitat justifie ce sinistre auprès de sa locataire en évoquant une canalisation cassée.

 
 

D’une canalisation cassée à une infiltration sur les toits

«Et puis, j’ai été absente de mon logement pendant plusieurs jours. Dimanche, à mon retour, j’ai mesuré l’ampleur du sinistre. Le disjoncteur de la cuisine s’était déclenché et j’ai perdu la totalité des denrées de mon réfrigérateur qui, de fait, était éteint. Il y avait de l’eau par terre, et le plafond dégoulinait.»

 
 

Un autre locataire, nous signalant que les portes de l’ascenseur ont été verrouillées, nous assure : «Ce sont les sapeurs-pompiers qui sont intervenus pour condamner l’accès à l’ascenseur, c’était trop risqué. Dans ma chambre, c’est la catastrophe, il y a une surface énorme de moisissures noires qui est apparue et dès que je branche quelque chose dans une des prises ça disjoncte. Ce n’est pas rassurant».

 
 

Ils ont entendu dire qu’une société était intervenue pour bâcher les toitures de leur immeuble en travaux ; mais ils s’étonnent que Lot Habitat, leur bailleur, n’ait pas cru bon de les avertir, et de les tenir informés. «Quand les premières taches sur les murs sont apparues, j’ai cru que c’était de ma faute parce que je m’étais absenté quelque temps pour le travail et que je n’avais pas aéré».

 
 

Les locataires écopent… et s’interrogent

Pour sa voisine atteinte d’une maladie auto-immune hors de question de vivre dans ces conditions : «Je suis déjà épuisée par la maladie. J’ai déclenché une bronchite asthmatiforme et tout un tas de symptômes que les médecins ne s’expliquaient pas. J’ai décidé de quitter ce logement en urgence car il n’est plus sain. Je veux être relogée avec mon enfant».

 
 

Ici des papiers peints décollés, là des peintures cloquées, des plafonds tachés, tous les locataires s’interrogent : «Dépenser de l’argent pour refaire l’isolation et les façades extérieures c’est très bien, mais si c’est pour que l’intérieur de nos logements soit dégradé, où est l’intérêt ?».

 
 

Lot habitat injoignable

Malgré plusieurs appels et des messages à Lot Habitat depuis deux jours, la rédaction de La dépêche du Midi n’est pas parvenue à avoir un interlocuteur. Nos questions comme celles de nos interlocuteurs restent en suspens et nos colonnes ouvertes aux réponses éventuelles du bailleur social.

Laetitia Bertoni La Dépêche