De l’enrobé sur la voie verte

Des travaux dans le cadre du projet de « voie verte » ont commencé sur un tronçon de 7,3 kilomètres entre les communes de Soturac et Duravel. Des randonneurs expriment leur mécontentement sur le revêtement choisi.

La castine laisse petit à petit sa place à de l’enrobé, sur un ancien sentier apprécié de randonneurs le long de la rivière Lot entre Vire-sur-Lot et Duravel. Le tracé, long de 7,3 km, est inscrit dans le projet de « voie verte », censé relier à long terme les rivières Dordogne et Lot.

Dans la vallée située à l’ouest de Cahors, des travaux viennent de commencer et consistent notamment à changer le revêtement au sol. Ce qui n’est pas du goût de Stéphanie, qui a l’habitude d’aller courir à pied le dimanche en compagnie de ses enfants et de son chien.

 
Avant les travaux, le conjoint et la fille de Stéphanie avaient l’habitude de courir et faire du vélo sur un sentier couvert de castines. – Photo DR.

« C’est une hérésie d’avoir mis de l’enrobé dans ce paradis typique du Lot », témoigne-t-elle. Elle annonce qu’elle n’ira plus courir sur ce sentier à l’avenir.

« Il n’y aura pas de bitume par-dessus », promet Serge Bladinières

Le projet relève de la compétence de la Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble. « Nous avons demandé des matériaux stabilisés », déclare son président Serge Bladinières au sujet de l’enrobé, qu’il qualifie de « granulat enrichi de graves-émulsion ». Une expression elle aussi enrichie, tandis que ce revêtement est surtout privilégié pour sa longévité. « Il n’y aura pas de bitume par-dessus, c’est un matériau sur lequel nous n’aurons pas à intervenir dans les dix ans à venir », promet l’élu.

Une autre personne habituée de l’ancien sentier, qui monte à cheval, a émis des réserves au nom du confort de passage de son animal. « Nous avons prévu de tondre jusqu’à 1m50 d’herbe de chaque côté du chemin », a répondu Serge Bladinières.

Un autre randonneur, Maarten, également vigneron sur un domaine à Puy-l’Évêque, voit une contradiction dans ce choix d’aménagement. « L’État nous demande de créer des haies, de respecter le voisinage, de faire en sorte que nous ne touchions pas aux abeilles et que nos traitements ne rentrent pas dans les cours d’eau ou autres… Et juste un peu plus loin de notre propriété on veut créer une voie verte bitumée ? Il y a bien quelque chose qui ne va pas », juge-t-il.

Les suites de la « voie verte »

Les travaux sur ce tronçon de la « voie verte » doivent se poursuivre jusqu’au mois d’août. Ensuite, le projet doit atteindre la commune de Puy-l’Évêque (lire encadré). Dans le même temps, une acquisition de terrains privés est en cours du côté de Soturac, pour des travaux qui commenceraient début 2020.

La communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble, à laquelle appartiennent Duravel et Puy-l’Evêque, est la première à avoir adhéré au syndicat mixte des Voies vertes du Lot adopté par le Conseil départemental le 25 juin 2018.

Puy-l’Évêque approuve la « voie verte »

Lors de son conseil municipal du 19 juin, la commune de Puy-l’Évêque a délibéré favorablement sur le principe de la « voie verte ». Un tracé provisoire, qui traverserait la ville, a été présenté mais devra encore faire l’objet d’une consultation publique auprès notamment des habitants.