Fêtes de village: Faut-il un service de sécurité?

Les fêtes de villages du Grand Cahors sont souvent entachées de bagarres, plus ou moins graves. Une situation face à laquelle les comités des fêtes réagissent.

 Ça s’est passé le 27 juillet, premier soir de la fête de Calamane, à une vingtaine de kilomètres de Cahors. En fin de soirée, une bagarre a éclaté entre deux hommes, l’un frappant l’autre au visage. Ce dernier tomba au sol, sa tête venant percuter le trottoir. Il fut immédiatement conduit à l’hôpital de Cahors puis, devant la gravité de ses blessures, transféré à Purpan.

C’est une situation récurrente lors des fêtes de village : des personnes d’âges divers, ayant souvent trop bu, en viennent aux mains. Il y a deux ans, à une semaine d’intervalle, c’étaient Mercuès et Espère qui subissaient de tels comportements.

«Quand on en discute avec les maires des villages alentour, on est tous fatigués de cette situation, disait le maire de Calamane, Jean-Paul Dujol, après la bagarre sur sa commune. À ce rythme, on va finir par arrêter les fêtes de villages», avait-il alerté.

La sécurité sensiblement augmentée

Les comités des fêtes des villages concernés ont donc décidé de réagir en conséquence. À Espère et Mercuès, la sécurité a été sensiblement augmentée ces dernières années. Arnaud Caillere, président du comité des fêtes d’Espère, explique avoir demandé l’augmentation du nombre d’agents de sécurité. «À Espère, les élus font appel à la police nationale, ajoute-t-il. C’est une présence rassurante pour le public de la fête». Même constat à Mercuès, où Claude Combadazou, du comité des fêtes, explique avoir «pris du renfort» après la rixe de 2016.

«J’ai demandé que toute personne qui se batte soit mise dehors et interdite de revenir, ajoute-t-il. Quelqu’un qui s’est battu une fois recommencera.» Mercuès comme Espère ont également banni les bouteilles en verre de leurs fêtes, et Espère va même jusqu’à interdire l’alcool venant de l’extérieur. Des évolutions qui ont permis aux deux communes, ces deux dernières années, d’éviter toute violence.

Calamane n’a, pour le moment, pas décidé de suivre l’exemple. Jusqu’à présent, la fête de Calamane ne disposait pas de service de sécurité, car «on n’avait aucune obligation d’en avoir un», explique Alexandre Hernandez.

«Un service de sécurité ferait du mal à la fête»

Il reconnaît, pourtant, que la tranquillité retrouvée par Mercuès et Espère depuis deux ans est sans doute en partie liée au recrutement de nouveaux agents de sécurité.

Mais «un service de sécurité ferait du mal à la fête», craint-il. Pour des raisons budgétaires, la fête de Calamane, actuellement longue de trois jours, serait réduite à «une ou deux soirées» si le comité des fêtes devait recruter un service de sécurité. Tout comme le maire de Calamane, il craint que «des villages (soient) forcés de mettre fin à leurs fêtes de village» si la présence d’un service d’ordre devient obligatoire.

Sécurité ou festivités, il va donc falloir choisir, à Calamane comme ailleurs. Et la solution la plus pragmatique risque de ne pas faire l’unanimité.