Fin des contrats aidés : «Beaucoup de maires sont remontés»

Depuis une bonne quinzaine d’années, les contrats aidés font partie du paysage social. Ces emplois pris en charge à 75 % par l’État permettent aux communes rurales corsetées par des budgets très serrés de rendre des services en plus à la population. Ces mi-temps font tourner l’épicerie communale, le gîte d’étape, ils participent à la vie de ces bourgs. Depuis une dizaine de jours, depuis qu’un voile d’incertitude fragilise le devenir de ces contrats aidés, on redécouvre leur utilité. Ce maillon est devenu si indispensable qu’à entendre certains maires ruraux, leur disparition signifierait l’impossibilité pour les collectivités de poursuivre des missions de service public dans les écoles ou les complexes ruraux. 49 maires dont le premier magistrat de Cahors par ailleurs président de l’association des élus du Lot, de tous bords politiques viennent d’adresser une lettre ouverte contre la suppression des contrats aidés aux députés et sénateurs du Lot ainsi qu’au préfet.»Beaucoup de maires sont remontés» dit Jean-Marc Vayssouze.

«L’impossibilité de renouveler la plupart des contrats arrivant à échéance prochainement, ou de recourir à ce dispositif pour de nouveaux recrutements, est un véritable recul dans la gestion de nos services de proximité à la population» écrivent les élus dans ce courrier qui parlent d’inquiétude et de désarroi : «Avec la baisse des dotations, réduire et supprimer ces contrats aidés met nos communes dans une situation financière très compliquée. Les collectivités ne pourront pas assumer le surcoût que représenteraient des recrutements dans un cadre classique à la place des contrats aidés».

Il n’y a pas que les collectivités locales, les associations connaîtraient les mêmes difficultés à offrir des services aux habitants si les contrats aidés devaient être supprimés soutiennent les signataires du texte.

La députée du Lot, Huguette Tiegna (LREM) n’a pas tardé à réagir. Elle a déjà écrit au Premier Ministre pour plaider pour une concertation élargie au plan départemental et national. La parlementaire rappelle que les ministres se sont engagés à traiter toutes les situations locales (lire ci-après). Les élus, eux, réclament «un véritable débat». Ils ne ferment pas la porte à une évolution de ces contrats à conditions écrivent-ils, «qu’ils gardent en même temps leur rôle d’intégration sociale et d’équilibre budgétaire».