Signal d’alarme sur le coût des déchets

. Gérard Miquel, le président du Syded, veut alerter les Lotois sur la problématique du coût de la gestion des déchets même si le département reste l’un des champions du recyclage.

Toutes les planètes sont alignées mais pas dans le bon sens : il sera difficile voire impossible d’échapper à un coût de gestion des déchets de plus en plus cher. Gérard Miquel, le président du Syded, le Syndicat départemental d’élimination des déchets, tire la sonnette d’alarme et appelle les Lotois «à une prise de conscience» même si le Lot reste un très bon élève du recyclage.

Faut-il craindre une augmentation du coût de gestion des déchets ?

Le Lot est très performant dans le recyclage, l’un des premiers départements en France. On recycle beaucoup, le reste part au centre d’enfouissement de Montech et à l’incinérateur de Brive. Mais on a une conjonction d’éléments qui nous laisse craindre des hausses. Déjà, l’année 2019 se situe dans un contexte particulier marqué par des hausses de coût sans précédent, conjuguées à une baisse des recettes.

Quels sont ces éléments qui vous inquiètent ?

On a la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) qui à partir de 2021 suivra une trajectoire exponentielle. Il y a le coût des carburants qui alourdit les trajets vers les déchetteries et les collectes. On peut citer aussi la quantité croissante de déchets qui partent en déchetterie, encombrants, déchets verts, produits dangereux etc. Le coût des déchetteries, c’est aujourd’hui 27 € par habitant.

L’arrêt des achats chinois est-il aussi en cause ?

Absolument. Jusqu’à une date récente, la Chine absorbait de la matière première et nous achetait cartons, papiers, aluminium recyclés. Et puis il y a eu un coup d’arrêt ce qui a fait plonger les cours mondiaux et entraîné une baisse des prix de reprise de ces matériaux.

Quelles sont les perspectives ?

Si rien n’est fait, nous allons subir des augmentations successives des coûts des déchets non valorisables. À titre indicatif, cette fiscalité supplémentaire représenterait plus de 2 M€ à l’horizon 2025.

Quelles sont les pistes pour éviter ce scénario ?

Il faut réduire les déchets de manière drastique. Quatre intercommunalités et communautés d’agglo (Grand Cahors, Grand Figeac, communauté de la Vallée du Lot et du vignoble, Syctom des Marches du sud Quercy) ont décidé de s’orienter vers la tarification incitative dans les quatre ans à venir. C’est la bonne voie, les habitants paieront le service au juste prix et cela devrait diminuer les quantités de déchets. Il y aura du conteneur individualisé dans les zones pavillonnaires, et des conteneurs enterrés en ville avec puces et cartes magnétiques. Il s’agit de faire prendre conscience à nos administrés qu’il faut mieux trier ; il y a encore trop d’incivilités dans ce domaine.


Le Syded bâtit son futur

Un nouveau centre de tri se construit à Catus. Il s’agira d’un équipement pilote au niveau national. Ce projet a été retenu par Citeo dans le cadre du plan de relance du recyclage comme centre de tri moderne adapté aux territoires ruraux. Dans cette technologie de nouvelle génération, le Syded a investi 11 M€ et permettra un tri très poussé des matières plastiques.

Propos recueillis par Jean-Michel Fabre

Progression inquiétante du coût de gestion des déchets