Gilets jaunes dans les villes du Lot

Dans le Lot, les gilets jaunes ont réussi leur coup. Se relayant pour filtrer la circulation dans plusieurs villes du département, l’activité économique a tourné au ralenti.

Mouvement citoyen inédit né sur les réseaux sociaux, ce 17 novembre fera date dans notre département comme partout en France. Inédit, mais aussi complètement incertain. Alors en ce samedi matin, chacun attendait de voir ce que le virtuel de la toile pouvait donner de concret sur le terrain.

Dans le Lot, on a rapidement mesuré l’ampleur du ras-le-bol contre la hausse des carburants et des taxes. À Cahors, dès 8 heures, les manifestants ont pris position sur les giratoires de Regourd et de l’Atrium, puis en journée sur le rond-point de la Rocade, route de Toulouse. Eux filtraient la circulation, tandis que les stations-service de Leclerc et Carrefour étaient bloquées. Ces deux enseignes ont même décidé en tout début d’après-midi de fermer leurs magasins. En effet, les Lotois ayant pris leurs dispositions la fréquentation de tous les commerces étaient en berne, y compris dans le centre-ville de Cahors ou celui de Figeac et sur leurs marchés.

Au plus fort du mouvement, la seule préfecture du Lot comptait presque un millier de gilets jaunes ; ils étaient autant à Figeac. Une mobilisation que l’on retrouvait aussi à Gourdon, Souillac, Gramat, Luzech, ou Bretenoux et Biars où il fallait patienter jusqu’à 20 minutes ce matin, et bien sûr sur l’A20 aux entrées de Gignac et de Cahors-Lalbenque. Là, les barrières sont restées ouvertes pour un péage gratuit. Tous ces gilets jaunes partageaient un même ras-le-bol général. Telle Virginie, restauratrice à Figeac, qui râlait après toutes les taxes et les charges qu’elle doit assumer. «On sent la baisse de la clientèle, alors que l’on paye de plus en plus. Une fois tout retiré, il ne me reste même pas le Smic».

Sur les barrages à Cahors, un trentenaire venu de Flaujac-Poujols nous avoue que sa dernière manif remonte au collège-lycée. «Mais là, on n’en peut plus, lâche-t-il. On est taxé de partout, il n’y a pas que la voiture qui nous coûte trop cher».

Christian Brun et Cécile Denni, sur le pavé figeacois enfoncent le clou : «L’augmentation des carburants a tout déclenché, mais le mal est plus profond. Macron nous méprise. Il y a une vraie fracture entre le gouvernement et nous les petits».

Alors hier soir, sur les barrages ou remontant telle une marée humaine le boulevard Gambetta, à Cahors, les gilets jaunes se donnaient de nouveau rendez-vous ce dimanche matin.