Glyphosate : des prélèvements d’urines prévus le 28 mars à Cahors, 17 juin à Figeac

Après le lancement en avril 2018 d’une campagne nationale de dépistage du glyphosate, de premiers Lotois vont donner de leur urine le 28 mars prochain à Cahors, dans une procédure à visée contentieuse. Une réunion d’information est prévue ce vendredi.

Jeudi 28 mars, il faudra être à jeun et matinal pour venir donner sa première miction d’urine de la journée dans le cadre d’une opération de dépistage de la molécule glyphosate

La première session de prélèvements du Lot, suite à une campagne nationale lancée en avril 2018 en Ariège, se tiendra entre 6 heures et 8 heures à la Bourse du travail, place Claude Rousseau à Cahors. Auparavant, une réunion d’information est prévue à la MJC ce vendredi à 18 heures.

Trois enfants participants

Une trentaine de volontaires ont déjà confirmé leur présence, dont trois enfants.
Tous seront encadrés par au moins huit membres de l’association Campagne Glyphosate 46. « Nous avons presque une centaine d’inscrits sur le département », se félicite Philippe Coulloud, référent de l’association lotoise originaire de Fourmagnac.

Mais pour cette démarche au coût non négligeable (lire encadré ci-dessous), qu’est-ce qui a bien pu motiver ces personnes à franchir le pas ? « Voir que les pouvoirs publics, dont le Président lui-même, ont fait marche arrière », répond Philippe Coulloud, sur l’interdiction d’utilisation de la molécule de synthèse contenue dans des produits pesticides agricoles.

« Je sais qu’il y en a qui voudraient qu’on interdise tout du jour au lendemain. Je vous dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et même en trois ans on ne fera pas 100 %, on n’y arrivera, je pense, pas », a déclaré Emmanuel Macron lors d’un débat organisé à Valence (Drôme) le 24 janvier dernier.

Causes de maladies recherchées

Philippe Coulloud évoque le témoignage d’une Lotoise de 40 ans près de Martel et atteinte d’un lymphome non hodgkinien (LNH), une forme rare de cancer du sang. « Elle suspecte les épandages de pesticides autour de chez elle », rapporte-t-il.

La session de dépistage se déroulera sous le contrôle de Xavier Locqueneux. « En 32 ans de métier, c’est la première fois que je fais un truc pareil », confie cet huissier de Figeac. Il rendra son procès-verbal à l’association organisatrice, une fois constatée la régularité des conditions de prélèvement.

Renseignements : glypho46@riseup.net ou 06 60 22 23 54

Une plainte individuelle mais identique aux autres sur la forme

D’un montant de 135 € comprenant l’analyse, les frais d’huissier et d’envoi en laboratoire, le coût du prélèvement d’urine assorti d’une plainte doit permettre aux personnes intéressées de porter leur dossier jusqu’au pôle Santé du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, après être passé au TGI de Cahors. Les résultats communiqués seront donc personnels mais la plainte sera identique pour tous les donneurs « si l’on veut qu’elle soit jugée en un seul et même tribunal », justifie Philippe Coulloud, de l’association Campagne Glyphosate 46.

Mathieu Delaunay La Dépêche
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