Huguette Tiegna: un arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040 est possible

Huguette Tiegna, députée du Lot, a rendu compte le 20 mars dernier devant les membres de la commission des Affaires économiques et de la commission du Développement Durable, avec son collègue sénateur Stéphane Piednoir, des conclusions du rapport CAP2040 de l’OPECST. Les deux parlementaires, en tant que rapporteurs de la mission, ont détaillé les hypothèses et scénarios technologiques permettant d’atteindre l’objectif d’un arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques en 2040. Huguette Tiegna, Docteur en sciences et vice-présidente de l’Office Parlementaire d’Evaluations des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), avait déjà été désignée responsable du texte du projet de loi Hulot relatif à la fin de la l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures conventionnels et non-conventionnels à horizon 2040, avant d’être nommée rapporteur de la mission CAP2040.

« Ce rapport est une étude approfondie, responsable et ambitieuse ayant pour objet d’élaborer des scénarios technologiques permettant d’atteindre l’objectif d’arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques pour l’échéance de 2040. Pour ce faire, et afin de définir les conditions et modalités du respect de cet objectif, nous avons, d’une part, fait appel au CEA et à l’IFPEN pour l’élaboration de scénarios technologiques, d’autre part, nous avons rencontrés près de 150 interlocuteurs, chercheurs, acteurs institutionnels, industriels et représentants des différentes filières impliqués directement sur ce sujet et notamment des acteurs lotois tels que l’entreprise Whylot , le syndicat intercommunal Territoire d’énergie Lot et l’association Figeacteurs » a-t-elle expliqué.

Le rapport final contient plus d’une trentaine de recommandations opérationnelles pour atteindre l’objectif du plan climat, présenté par le gouvernement en juillet 2017, visant à « mettre fin à la vente de voitures émettant des gaz à effet de serre d’ici à 2040 ». Selon les deux rapporteurs, la mutation du parc automobile est porteuse de grands enjeux industriels, de recherche, de société et nécessite de mettre en œuvre des politiques publiques vigoureuses en matière fiscale ou dans le domaine des infrastructures, et de mobiliser des financements évalués à quelques dizaines de milliards d’euros sur 20 ans.

« Nous estimons que le double objectif d’une très forte réduction des émissions de CO2 et d’une disparition des motorisations purement thermiques est réalisable pour les véhicules particuliers d’ici 2040. Il s’agira d’une transformation majeure pour toute la filière automobile, industries et services compris, dans un contexte international lui-même très fluctuant. Aussi, nous devons agir avec prudence, en préparant ces transformations à l’avance, en prévoyant les mesures d’accompagnement nécessaires, et en laissant à chacun des acteurs la possibilité de jouer entièrement son rôle » a conclu la députée.

Medialot

Qu’est-ce qu’un véhicule thermique ?

Il s’agit des voitures dotées de moteurs à essence ou diesel.

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Les pays européens qui décident d’une date pour l’interdiction de la commercialisation des véhicules thermiques neufs se multiplient. Dernier en date, la Suède qui vient de se décider pour 2030. Mais elle ne sera pas la première, même parmi les pays scandinaves, déjà bien engagés dans la mobilité électrique.

Des interdictions à partir de 2025

Les pays européens n’ont pas pour autant tous actés la fin des véhicules thermiques, loin s’en faut. Si l’on reprend les différentes annonces qui se succèdent cependant au fil des mois depuis déjà 2 ans, on voit que les engagements s’échelonnent sur une interdiction entre 2025 et 2040.

C’est la Norvège qui l’envisage pour le plus tôt, puisque cette interdiction devrait intervenir dès 2025. Il faut dire que le pays est déjà bien engagé dans la mobilité propre. Actuellement, c’est l’état qui compte le plus de véhicules électriques et hybrides par rapport au nombre d’habitants. La mise en circulation de ces voitures représente déjà la moitié du marché du neuf. Et dans le pays, l’électricité est à 95 % d’origine hydraulique.

D’autres pour 2030

Viennent ensuite tout un peloton de pays qui se sont décidés pour 2030. Ainsi le Danemark, où le premier ministre a annoncé en octobre dernier “Dans douze ans, seulement douze ans, nous voulons interdire la vente de nouvelles voitures essence et diesel“. Il avait d’ailleurs été battu d’une courte tête dans cette course par l’Islande, qui avait fait cette annonce en septembre de la même année.

Tout comme la Suède, donc, qui vient juste de l’annoncer. Elle compte sur cette mesure pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Mais là, le constructeur national, Volvo, avait annoncé dès 2017 qu’il ne commercialiserait plus que des véhicules électriques et hybrides, dès 2019. C’est d’ailleurs le premier constructeur mondial à renoncer aux motorisations thermiques.

L’Irlande s’est aussi arrêtée sur la date de 2030 pour l’interdiction des de la commercialisation des véhicules thermiques. Dès  cette année-là, ils ne seront plus immatriculés, avant d’être carrément bannis des routes à partir de 2045. De même aux Pays-Bas, le gouvernement a prévu dès 2017 de ne plus commercialiser que des voitures “zéro émission” en 2030. Cette interdiction pourrait donc aussi viser les véhicules hybrides.

2040 et après ?

Pour la France comme pour le Royaume-Uni, ce sera 2040 la date fatidique où ne seront plus commercialisés les véhicules neufs à motorisation thermique. En France, même si le marché du véhicule électrique se développe, ces motorisations représentent encore plus de 94 % des immatriculations.

En Allemagne, en revanche, alors que le gouvernement envisageait seulement une interdiction des véhicules thermiques pour 2030, la puissante fédération automobile allemande VBA (Verband der Automobilindustrie) a aussitôt commandité une étude à l’institut de recherche économique IFO (Institut für Wirtschaftsforschung), dont il résultait que les dégâts économiques et sur l’emploi d’une telle décision s’avèreraient considérables. Ils menaceraient plus de 600 000 emplois. De quoi faire encore réfléchir le gouvernement. Cependant, dans le pays, de plus en plus de grandes villes envisagent une interdiction totale des voitures diesel.

Pour l’Italie, comme pour l’Espagne ou la Grèce, aucune décision n’a été prise au niveau des gouvernements, mais de plus en plus de villes se prononcent pour une interdiction, à terme, du diesel dans leurs rues (Rome, Barcelone, Madrid, Athènes…).

Sources : Breezcar, L’EnerGeek, Automobile Propre, le Blog Auto, La Tribune, L’Info durable

Eco CO2

Voiture électrique : ses avantages et inconvénients

  • Pas d’émission de CO2 ou de polluants de l’air. …
  • Un bel avenir énergétique. …
  • Silencieuse. …
  • Économique à l’utilisation. …
  • Peu d’entretien. …
  • L’impact de ses batteries. …
  • La recharge de batterie reste une contrainte. …
  • Le temps de recharge et la disponibilité des bornes.

Inconvénients de la voiture électrique

  • L’impact de ses batteries
  • La recharge de batterie reste une contrainte
  • Le temps de recharge et la disponibilité des bornes
  • Elle coûte cher à l’achat

L’électrique : oui, à certaines conditions

Si les émissions émises à l’utilisation d’une voiture électrique sont quasi nulles, on est cependant loin de la « pollution zéro ». Si l’on analyse le cycle de vie, une voiture électrique produit de 20g à 250g de CO2/km suivant le mix énergétique utilisé pour produire l’électricité [1].

Comment réduire l’impact des déplacements en véhicule électrique ?

Choisir une voiture légère

Privilégier les véhicules plus légers et moins puissants : une voiture de 2500 kg, même électrique, sera toujours synonyme de gaspillage. La Tesla Model S, par exemple, utilise trois fois plus de batteries qu’une BMW i3 (100 kWh vs) 33 kWh , pour une autonomie seulement deux fois supérieure (600 km vs 300 km). Une société belge propose une voiture électrique d’à peine… 630 kg (dont 80 kg de batteries).

Recharger à l’électricité verte

Suivant le mix électrique utilisé, le véhicule électrique sera le plus souvent alimenté par des combustibles fossiles (comme en Chine), par du nucléaire (en Belgique et en France) et plus rarement par des énergies renouvelables.

On ne maîtrise évidemment pas l’approvisionnement des bornes publiques. Mais chez soi, on peut choisir de s’alimenter grâce à des panneaux solaires photovoltaïques ou de souscrire un contrat auprès d’un fournisseur d’électricité verte.

Le moment de la charge a toute son importance : préférer les moments où la production électrique est maximale (en pleine journée, quand les panneaux photovoltaïques produisent bien) et éviter les moments de pointe de consommation (entre 18 et 21h, surtout en hiver). Le véhicule électrique peut ainsi contribuer à l’équilibre du réseau électrique ou, au contraire, augmenter la consommation pendant les périodes critiques. Le conducteur averti programmera soigneusement ses moments de recharge.

Ne pas concurrencer la marche, le vélo…

Sous prétexte qu’elle ne « pollue pas », la voiture électrique peut vite devenir une alternative toute trouvée aux moyens de déplacement « doux ». Même pour les petits trajets, le vélo ou la marche restent les options les plus économiques et écologiques.

Covoiturer ou partager une voiture

Avec le petit coût à l’utilisation de la voiture électrique, le covoiturage peut paraître moins tenant. Or, partager un véhicule ou un trajet reste plus économe pour le portefeuille et l’environnement. Sans compter que cela réduit les problèmes de parking et les files !

Intéressé par l’électrique mais freiné par le prix d’achat trop élevé par rapport à l’usage prévu ? Les systèmes de voitures partagées sont en plein essor. Et certaines plateformes proposent toute une flotte électrique.

Demain, tous à l’électricité ?

On ne pourra pas tous avoir une voiture électrique et rouler de la même façon qu’aujourd’hui. Le besoin en électricité serait trop important ! De plus, la voiture électrique est peu polluante à l’usage mais sa production reste problématique pour l’environnement, essentiellement à cause des batteries.

Ce type de voiture fait cependant partie de l’évolution de la société. On tend aujourd’hui à se détacher des ressources fossiles, qui contribuent au réchauffement climatique et sont vouées à s’épuiser. La voiture électrique a donc sa place dans une perspective de mobilité durable, mais uniquement en combinaison avec d’autres solutions telles que le vélo, les transports en commun, le covoiturage…

Bonne route !

[1] Source : A Range-Based Vehicle Life Cycle Assessment Incorporating Variability in the Environmental Assessment of Different Vehicle Technologies and Fuels.

écoconso