Interview de Vincent Labarthe, Chef de file PS-PRG, pour le Lot

labartheVincent Labarthe, vice-président du Conseil régional chargé de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de l’Enseignement agricole, a été désigné comme Chef de file de la liste PS-PRG pour les Régionales, dans le département du Lot. Il  confie à La Vie Quercynoise sa vision de la nouvelle Région et de ses enjeux, à quelques semaines du scrutin des 6 et 13 décembre prochains.

L’union nationale PS-PRG s’est faite sans Europe Écologie Les Verts et sans le Front de gauche, lesquels dénoncent « l’abandon d’une vraie politique de gauche » ; quel est votre sentiment ?

Sur cette question tout le monde n’est pas sur la ligne qui est défendue en Midi-Pyrénées d’union avec Europe Écologie Les Verts et le Front de gauche. Reste cependant entre ces deux composantes politiques de vraies divergences à savoir EELV se montrant régionaliste et le Front de gauche se voulant le garant des départements. Pour ma part, je regrette que l’esprit d’union n’ait pas prévalu entre toutes les composantes qui se réclament de la gauche. Pour autant, nous ne sommes pas à court de propositions, notamment sur le thème de l’écologie. Midi-Pyrénées s’est montrée avant-gardiste, en signant l’Agenda 21. L’ensemble de nos propositions prend en compte un regard concret sur l’écologie.

Dans un contexte de tiraillements, tant à droite qu’à gauche, le Front National ambitionne de dépasser les 20 %, atteints dans le Lot, lors des Départementales. Comment percevez-vous cette situation ?

Sur le département du Lot, la droite porte une responsabilité dans ce score surfait, en ayant fait le choix de ne présenter des binômes que sur deux ou trois cantons. Situation qui a laissé une place de choix au Front National. Même si de son côté le FN a présenté des candidats dont la plupart étaient parfaitement inconnus, avec un programme qui n’était autre qu’un papier de propagande nationale. J’ose espérer toutefois qu’un tel score ne se renouvellera pas. Face à cette mobilisation sur le front du refus de notre système démocratique, les grands partis traditionnels se doivent d’apporter des réponses claires et porteuses d’espérance. Il y a besoin de se remettre en question, de manière à combattre efficacement, ce que je considère comme un fléau. Que dire de cette entreprise familiale et du triste spectacle auquel elle se livre. Quelle crédibilité accorder à ce noyau de pseudos dirigeants à la tête de ce parti, qui voudraient donner des leçons à des personnalités élues et réélues par les citoyens.

Ces Régionales représentent un nouvel enjeu pour le Gouvernement et le Chef de l’État, après deux scrutins peu favorables. Comment pensez-vous gagner la confiance des citoyens ?

Le contexte national et international reste défavorable aux représentants des partis au pouvoir. Cependant, je suis convaincu qu’un travail de terrain, tel que celui que nous menons, à partir du bilan qui est le nôtre, que ce soit en Languedoc-Roussillon comme en Midi-Pyrénées, sera payant. La Région a gagné en notoriété et elle est reconnue aujourd’hui, comme l’acteur majeur dont nous avons besoin pour dynamiser notre économie, avec le relais des communautés de communes, au plus près de nos concitoyens. Tant dans le domaine de la formation professionnelle, qu’en matière de gestion des lycées, de transports… les Régions ont apporté de vraies réponses aux attentes citoyennes. Nous aurons à communiquer sur l’intégralité des mesures de ce que peut faire la Région y compris en fusionnant, sur des territoires comme les nôtres.

Justement pour éviter que ne se distance le lien entre la Région et les concitoyens, que préconisez-vous ?

Une des réponses qui figure dans notre programme à ce sujet, consiste en la mise en place d’une « Implantation départementale », de manière à casser la distance entre le citoyen et les capitales régionales, telles que Toulouse et Montpellier.

Quel portrait dresseriez-vous d’un futur Conseiller régional, au regard de l’expérience tirée de vos mandats ?

Un élu régional nouvelle formule, doit faire preuve de détermination et de volonté. Certes, il s’agit d’un mandat exaltant, mais qui est très prenant avec de longues distances à parcourir. Cependant, si l’on veut aider notre département à exister, ramener à l’exécutif des ressentis et des attentes de nos populations, il faut faire preuve d’une forte motivation et d’une grande disponibilité. Au-delà de ces aspects, il s’agit de développer une vision prospective de ce que devra être demain cette Région. Et l’on ne peut pas ignorer l’échelon national et surtout européen. Je pense en particulier au domaine agricole, mais également à tout ce qui a trait au développement économique. La Région gère notamment les trois fonds structurels que sont le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE) et Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Il importe de coordonner les orientations entre l’Europe et les Régions, au bénéfice de nos territoires.

En somme l’élu régional, doit penser « Région » ?

L’élu régional doit avoir en effet une vision régionale ; il est appelé à sortir du simple territoire qu’il représente au départ. Lorsque nous sommes sur les travées de l’assemblée régionale, nous siégeons en tant qu’élu régional. Bien sûr nous conservons notre sensibilité et nous savons d’où nous venons, sans oublier l’expression et les besoins de nos territoires. Mais il faut mettre tout cela sur une plate-forme, qui compte aujourd’hui 6 millions d’habitants. Telle est à mes yeux la meilleure manière de considérer le rôle d’un conseiller régional, ce qui nécessite enfin, de faire un travail sur soi-même.

Dans cette nouvelle configuration, comment le Lot pourra-t-il faire entendre sa voix ?

Nous ferons tout pour qu’il fasse entendre sa voix et ses besoins surtout. Jusqu’ici, personne ne pourrait soutenir que le Lot aurait été à la traîne ou qu’il aurait été oublié des politiques régionales. Midi Pyrénées bénéficie déjà d’atouts majeurs et deux compétences vont monter en puissance, que sont l’agriculture que j’ai l’honneur de représenter et le tourisme. Sur ces deux registres, le Lot doit jouer sa carte ! Il a les atouts qu’il faut pour gagner sur les deux tableaux

La Vie Quercynoise  Jean-Claude Bonnemère