Jamais Sans Toit 46 à Gourdon

L’assemblée générale annuelle de l’association JST 46 s’est tenue au Caf’causse, à Assier, le mardi 4 février devant une quarantaine de personnes. Cette association est partie d’une idée du Ségala en janvier 2017 et d’une 1re antenne lotoise créée à Figeac. Depuis une seconde a été créée à Cahors (fin 2018), et deux autres ont suivi, courant 2019, à Saint-Céré en premier lieu et dernièrement à Gourdon. Les adhérents se sont félicités de l’organisation de débats citoyens, en coordination entre 5 associations (Cimade, JST46, Federation des Foyers Ruraux 46, Ligue des Droits de l’Homme, et Amnesty International). Trois ont eu lieu, à Brengues, Anglars et à l’IUT de Figeac.

 

Concernant l’activité principale, à savoir l’hébergement de familles, 58 personnes ont été hébergées en 2019, par les antennes Figeac, Cahors et St-Céré… Concernant leur accompagnement, de sérieuses difficultés dans les démarches administratives ou la recherche d’un emploi notamment, sont pointées du doigt. Le rapport financier 2019 fait état d’une gestion saine et de résultats excédentaires dans les 3 antennes.

 

Les projets à venir mettent en avant des efforts pour accroître la visibilité de l’action de JST46 : efforts de communication (internet, réseaux sociaux,…), ouverture de l’association vers les établissements scolaires, rapprochement vers les associations d’éducation populaire et les médiathèques. Une rencontre avec le nouveau préfet est également envisagée…

L’assemblée générale de l’association JST46 fut l’occasion de renouveler un appel à bénévoles sur Figeac, pour différents types d’activités : pour donner des cours de français aux jeunes du CAO ou aux familles hébergées, pour conseiller et aider ces personnes dans leurs démarches administratives, pour effectuer quelques petites réparations sur des meubles ou de l’électroménager donnés.

La Dépêche

« Jamais sans toit » permet à plusieurs dizaines de citoyens de se réunir et de verser une petite somme d’argent, autour d’une dizaine d’euros par mois, qui additionné sur le nombre de contributeurs permet à une famille de migrants de se loger et de disposer d’un peu d’argent pour vivre décemment. Il faut en moyenne une centaine de contributeurs pour aider une famille.

Car lorsque des migrants arrivent en France, après la demande d’asile qui dure de 7 à 10 mois où ils sont accompagnés, soit ils sont reconnus avec un statut de réfugié, et ils ont alors droit à travailler, à avoir un logement…, soit le statut n’est pas reconnu et ces personnes sont déboutées. Elles se retrouvent alors dans une situation paradoxale avec une carte de séjour mais n’ont ni le droit de travailler, ni droit au logement… C’est alors le début de la galère pour ces personnes livrées à elles-mêmes, qui n’ont plus accès aux aides des Cada (centres d’accueil pour demandeurs d’asile), et qui peuvent alors se réfugier vers toutes sortes de moyens, parfois illégaux, afin de réussir à survivre.

C’est là qu’intervient « Jamais sans toit » : pour donner à ces migrants, à ces familles, la possibilité de se retourner. Ils fournissent un logement et participent aux charges. « C’est quelque chose qui manquait sur Cahors » poursuivent les membres du collectif.

Quelle situation pour les migrants du Lot ?

Aujourd’hui, le collectif Migrants de Cahors est dans l’incapacité de donner des chiffres concernant le nombre de migrants dans le secteur. En effet, le Lot est un site de transit, et rares sont les migrants qui finissent par s’installer. On sait simplement qu’en 2017, 15 personnes ou familles ont été forcées de quitter le territoire pour revenir soit dans leur pays d’origine, soit dans le premier pays de transit (souvent l’Italie ou la Grèce). « On est très loin des peurs de certains, très loin d’une marée humaine de migrants, ajoutent les membres du collectif. On est avant tout devant des personnes qui ont des besoins ».

Selon eux, il y a assez peu de migrants dans le Lot, et ce sont aussi bien des adultes célibataires que des familles… Le profil est très varié et leur nombre reste assez stable et régulier. À l’occasion de la journée internationale de migrants du 18 décembre dernier, ils en profitaient pour rappeler que les migrants avaient des droits, reconnus juridiquement. « Par rapport à Toulouse ou aux métropoles, le nombre de familles de migrants est moindre et les difficultés pourraient être plus facilement réglées. Le Département participe à des tests, notamment pour les services de l’État. Lot pourrait servir de test pour l’accueil des migrants et de fait avoir un temps d’avance » insistent les membres du collectif.

ActuLot