La Poste: Réorganisation du travail du facteur

Depuis mardi 16 juillet, une nouvelle organisation est à l’œuvre dans la plateforme de préparation et de distribution du courrier à Lhospitalet. Ses conséquences sont visibles dans les boîtes aux lettres. Explications.

C’est une transformation qui pourrait bien remettre en question le mot «facteur» qui est, de la bouche des premiers concernés, un métier où l’on «prépare sa tournée, connaît les gens que l’on va voir pour qui nous représentons parfois leur seule visite de la journée» explique Catherine Bonnaire. Elle travaille comme factrice à la plateforme de préparation et de distribution du courrier (PPDC) à Lhospitalet, dont l’organisation a sensiblement changé. En effet, une majorité de facteurs partent désormais avec une tournée prétriée, tandis qu’un îlot de tapis roulants mécanise la réception des colis depuis mardi 16 juillet. «Les colis arrivent directement au niveau des agents. Auparavant, on poussait le conteneur rempli de colis en marchant», décrit Frédéric Moulin, chef de projet pour La Poste Occitanie. Ce dispositif est précurseur au niveau de la région.

Alors, sur les 80 personnes qui travaillent à Lhospitalet, douze «préparateurs-trieurs» réceptionnent du courrier de 4 h 40 à 11 h 40 du matin, triant les tournées des 33 «distributeurs» dont certains partent dès 8 h 30. De l’aveu de Catherine Bonnaire, les deux parties ne se croisent pas physiquement sur le site du sud de Cahors. À noter que trois personnes ne font maintenant que du tri à Lhospitalet. «On ubérise le travail de facteur», accuse donc Didier Foucault, représentant syndical SUD du personnel de La Poste dans le Lot. Sur ce point, le directeur du site répond que «l’apprentissage se fait au fil du temps, le geste du facteur ne change pas». Autre nouveauté de cette transformation : une autre tournée de distribution du courrier est prévue dans l’après-midi entre 14 heures et 16 h 30 pour les lettres et jusqu’à 17 h 40 pour les colis.

4,5 % de colis en plus par an

Le site de Lhospitalet gère un trafic de 4 000 colis par jour, pour un mode de livraison qui augmente en moyenne de 4,5 % et qui constitue le principal cheval de bataille de La Poste. «Le client n’a pas envie d’aller chercher son colis dans un bureau de poste l’après-midi», argumente Freddy Oulié, chef d’équipe sur la réception du courrier. L’exigence des clients mise en avant, donc, mais surtout la concurrence sont les facteurs principaux de cette transformation. Une réunion avec les représentants syndicaux du personnel, pour faire un point sur le ressenti de ces changements, doit avoir lieu fin septembre. Si l’expérience est satisfaisante, La Poste réfléchit déjà à proposer une nouvelle offre tarifaire.


17 secondes par boîte aux lettres

Un chronométrage chirurgical des tâches des facteurs est effectué par système informatique. Aussi, selon Catherine Bonnaire, 17 secondes correspondent au temps moyen pour remplir une boîte aux lettres au cours d’une tournée. Une démarche assumée par la direction, pour «vérifier si, dans le temps imparti, le facteur est capable d’effectuer les tâches demandées», dit Laurent Jourdan. Chaque employé reçoit un document en main propre spécifiant ces consignes.

La Dépêche

L’expérience en France

20 minutes Lille

Le Berry Républicain

La logistique de la Poste