La préfecture demande des comptes au bus du sport

Le bus du sport veut poursuivre sa route malgré les doutes et les questions de la préfecture du Lot. La polémique enfle et déclenche la colère de Christian Meunier, l’inventeur de ce concept.

Il a fait le tour des médias, presse écrite, radio, web, télévision jusqu’au 13 heures de Jean-Pierre Pernaut.

Ce bus qui a fait un tel buzz médiatique a réussi à séduire 449 adhérents lotois. Après avoir installé à bord de ce car des vélos, entre autres matériels de remise en forme et de gymnastique douce, Christian Meunier a sillonné les routes du Lot.

 

La tournée marche très fort, au point même de sensibiliser le président Macron lui-même qui a adressé verbalement ses félicitations à Christian Meunier lors du débat sur les retraites à Rodez. Les deux hommes ont conversé ensemble.

 

Aujourd’hui, si le bus du sport a des bâtons dans les roues, c’est parce que la préfecture du Lot a quelques raisons exposées ici par Jean-Paul Lacouture, le directeur de cabinet de Jérôme Filippini, préfet du Lot.

 
Jean-Paul Lacouture, directeur de cabinet du préfet, demande à Christian Meunier des garanties de sécurité sanitaire lui assurant que les activités proposées dans le bus  sont bien encadrées et sans dangers pour les séniors.
Jean-Paul Lacouture, directeur de cabinet du préfet, demande à Christian Meunier des garanties de sécurité sanitaire lui assurant que les activités proposées dans le bus sont bien encadrées et sans dangers pour les séniors. – Photo DDM – Marc Salvet.
 

Mises en conformité

« Monsieur Meunier a fait beaucoup de publicité en précisant qu’il est animateur diplômé, sauf qu’il n’a pas de diplôme adapté à un tel encadrement sportif et sanitaire. Il justifie seulement d’un diplôme de natation qui date des années 70. Lorsque nos services ont vu l’ampleur de la médiatisation de l’activité qu’il dirige dans le Lot, nous avons cherché à bien comprendre et nous avons constaté qu’il n’était pas du tout dans les clous. Nous lui avons adressé un courrier en recommandé jeudi pour lui détailler ces problématiques. Il n’a ni l’accord de la DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), ni celui du président de la République. Nous n’avons rien contre son projet, mais il doit le mettre en conformité. Nous le protégeons aussi contre ses excès, car il entraîne des personnes âgées avec des pathologies particulières. Que fera-t-il si une personne meurt pendant l’activité ? » s’interroge Jean-Paul Lacouture.

 
Le bus des activités physiques pour les séniors pose questions. La polémique enfle. Christian Meunier se dit "parfaitement en règle".

Le bus des activités physiques pour les séniors pose questions. La polémique enfle. Christian Meunier se dit « parfaitement en règle ». – Photo DDM – Myriam Boyé.
 

Christian Meunier se défend

« J’ai reçu en date du 27 décembre 2018 un courrier signé par le directeur de la DDCSPP qui souligne que mon idée est fort louable. Le directeur ajoute : Je vous informe que si vous exercez une activité à titre bénévole (c’est le cas ici) vous n’êtes pas soumis aux obligations issues du code du sport et liées à l’encadrement rémunéré, ceci sans obligation de déclaration et de diplôme. C’est clair. Je ne propose pas une activité physique adaptée, mais des gestes bénins pour les séniors. Je ne rentre pas dans le cadre évoqué par la préfecture qui, pour moi, a une totale méconnaissance du dossier et du soutien réel de l’Elysée. En outre, j’ai un diplôme de patient-expert. J’ai fait quarante conférences dans tout le Lot. Je suis encouragé par des médecins qui savent ce que je fais et dans quelles conditions. Tout est en règle. J’ai un chauffeur. Le bus roule et continuera » insiste-t-il aussi agacé que déterminé.

Jean-Luc Garcia La Dépêche