L’agriculture change d’ère

. L’agriculture doit prendre un sacré virage pour se donner les moyens, grâce aux outils du numérique, de vivre avec son temps et surtout d’évoluer en utilisant les nouvelles ressources technologiques mises à sa disposition. Des spécialistes sont venus en parler à Cahors. Explications…

Le discours tenu lundi dans la salle de conférences de la Chambre de métiers, à Cahors, par deux spécialistes des nouvelles technologies, était destiné à faire prendre conscience aux agriculteurs de l’absolue nécessité de mener une véritable révolution numérique dans le monde agricole. Hervé Pillaud, l’un des deux intervenants, se définit comme «un éleveur militant actif de la cause agricole».

Il se dit «convaincu que l’agriculture doit se réinventer». Sa volonté majeure est de «se projeter dans la société du futur».

L’autre conférencier, André Masseran, est consultant en informatique, rattaché à la Chambre d’agriculture de Moselle et APCA, en charge des nouvelles technologies numériques. Les deux hommes cristallisent leurs propos sur «l’intérêt évident pour les agriculteurs de suivre les évolutions de la technologie digitale, pour leurs besoins dans les domaines de la production, la commercialisation et l’information aux consommateurs», expliquent-ils.

«Le digital n’est pas seulement un enjeu, c’est un outil qui doit permettre de développer une économie rurale florissante pour nourrir des milliards d’habitants et réparer la planète. L’objectif est aussi de valoriser les femmes et les hommes», souligne Hervé Pillaud. «L’intégration de la robotique s’opère avec succès. C’est déjà une révolution technologique» admet-il.

Hervé Pillaud est confiant : «Depuis toujours, l’agriculture a une vraie tradition du travail en réseau. Il faut continuer en y intégrant la force des nouvelles technologies. En utilisant l’interconnexion des données, par le biais des outils du digital, la force du travail collectif sera plus vive et portera ses fruits», estime-t-il. Pas de panique !

Ce spécialiste du digital qui cultive l’art de la métaphore ne veut cependant pas que la machine prenne le pas sur l’homme, mais que l’homme tire le meilleur de la machine en privilégiant la créativité et l’intelligence collective. Mieux qu’un râteau, la machine restera toutefois un outil, pas un cerveau.


Le Big Data : le dada digital d’Hervé Pillaud

Hervé Pillaud exprime ses idées et ses convictions dans son ouvrage intitulé «Agronuméricus».

Pour lui, «Internet est dans le pré». Lors de la conférence, lundi, l’agriculture à l’ère du Big Data a été commentée par Hervé Pillaud et André Masseran qui répondaient à l’invitation de Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture du Lot.Le Big Data désigne un ensemble très volumineux de données. Il s’agit d’informations en provenance de sources multiples partout : messages, vidéos, informations générales, signaux GPS, enregistrements transactionnels…

En résumé, Big Data signifie volumes massifs de données. Avec Hervé Pillaud et André Masseran, Christophe Canal considère que «dans tous les secteurs agricoles, les statistiques, les robots dans les élevages laitiers, les drones utilisés pour le suivi parcellaire, l’identification électronique des animaux… constituent un gisement de donnés agricoles inédit. La voie du Big Data est ouverte. Pour autant, tous les exploitants ne sont pas en mesure d’en évaluer toutes les applications dans leur métier». D’où l’intérêt de la conférence qui a voulu ratisser large.