Le Brexit; la fin d’une histoire?

Celle de l’Union européenne ou de l’Union Jack? Par Robert Frank, Historien, spécialiste de l’Europe et des relations internationales. Samedi 28 octobre à 16h, cinéma Louis Malle à Prayssac

Indéniablement, les Britanniques sont européens. Pourtant ils ont toujours tenu une place à part en Europe. Lorsque celle-ci se « construit » à partir des années 1950, ils ne participent pas au début de l’aventure. Ils entrent dans la Communauté économique européenne en 1972-1973 seulement. Ensuite, ils ont toujours tenu à affirmer leurs spécificités au sein de la CEE, puis de l’UE. Cette originalité assumée, voire cette marginalité subie, ne devait cependant pas conduire automatiquement au Brexit. Celui-ci n’était pas une fatalité, mais le résultat d’un concours de circonstances. Les conséquences, elles,  ne seront ni circonstancielles ni superficielles. Cette sortie du Royaume-Uni sera-t-elle  un affaiblissement de l’Europe ? ou au contraire une chance pour elle, celle de faire les réformes nécessaires que la Grande-Bretagne refusait jusqu’alors ? Les risques ne sont-ils pas plus grands pour l’Union britannique que pour l’Union européenne  ? depuis, le Brexit,  le « Royaume » n’est-il pas plutôt désuni qu’ « uni » ?  Ces questions n’ont pas de réponses simples et en appellent d’autres : qu’est-ce qu’être Britannique, Anglais, Écossais, Gallois ou Irlandais ? qu’est-ce qu’être Européen ? Elles doivent donc nous faire réfléchir sur la complexité des identités collectives : les identités nationales, mais aussi  l’identité européenne.

Robert Frank