Le privé – Projection-Débat

Le vendredi 21 décembre

au cinéma l’Atalante à Gourdon

à 21h00

Le privé

Robert Altman – 1973 – Policier – VO

La première séance

Projection-débat présentée par l’association IDÉtorial

et

animée par Alain Chêne

 

 

Très critiqué à sa sortie, Le Privé (1973) ne cesse, depuis, de remonter dans l’estime des spectateurs (Hé oui !). Le film de Robert Altman adapte Raymond Chandler en prenant à rebrousse-poil le détective Philip Marlow interprété par Eliot Gould.

Finis les codes vestimentaires qui ont créé les imageries (durables) du privé (Humphrey Bogart y est naturellement pour quelque chose, Robert Mitchum aussi). En cela, l’adaptation d’Altman est originale, sans pour autant sacrifier sur l’autel psychologique de la noirceur.

L’approche moderne du jeu ouvre la porte à la frustration des puristes et des nostalgiques du Grand Sommeil (1942). L’adaptation très libre de The Long Good Bye dépoussière le roman de Raymond Chandler de ses archétypes. Roman transposé dans les années 70, dans la clarté aveuglante de la luminosité de la frontière mexicaine. Ici, La noirceur vient du soleil.

Le Privé est un des films de la décennie Robert Altman qu’on peut considérer comme l’un des bons crus, se logeant entre M*A*S*H, John McCabe ou encore Nashville.

Son titre original The Long Good Bye (celui du roman paru en France chez Gallimard) est à l’origine d’une complainte jazzy composée par John Williams, chaude à souhait.

Film de 1973 qui transpire l’après 68. Un film noir qui résiste, par l’humour, au désenchantement d’un monde qui n’en finit pas de survivre. Homme de gauche, Robert Altman s’empare avec malice du film noir pour le déstructurer dans les micro-récits qu’il affectionne. On retrouvera cela dans Nashville en 1975, Un Mariage en 1978, ou encore Prêt-à-Porter en 1994. Une continuelle dénonciation de l’establishment.

Une adaptation libre (comme souvent chez lui, mais, il est pas le seul réalisateur à « s’amuser de l’adaptation »). Robert Altman développe de longues scènes, inexistantes dans le roman et en raccourcit d’autres pour concentrer la violence. Le tempo du montage change le rythme habituel du film noir. Peu de raccords entre les scènes, plans séquences pouvant rappeler « la nouvelle vague ». Le réalisateur joue des codes pour s’approprier l’histoire et la faire sienne. Serait-ce une réalité de l’adaptation ? Oublier le roman d’origine… Cette question est à se poser.