Les buralistes face à la décroissance prévue de la vente de tabac

Face aux enjeux de santé publique, les buralistes anticipent une baisse de leur activité. Pour les accompagner vers une transformation de leur activité, l’Etat lance un grand plan d’action. La CCI et la chambre des buralistes du Lot saisissent cette opportunité.

La CCI du Lot et la chambre syndicale des buralistes du département ont décidé de faire jeu commun pour décliner localement le «Plan de transformation des bureaux de tabac 2018-2021» lancé par l’Etat qui va débloquer une enveloppe de 80 millions d’euros. Cette initiative s’inscrit en effet dans le cadre du partenariat national mis en place entre la profession et le réseau des CCI.

Mercredi, les deux entités départementales ont donc symboliquement signé à Cahors une convention qui permettra aux buralistes lotois de réaliser avec l’appui des experts de la chambre de commerce et d’industrie, un audit global de leur point de vente. La finalité étant de mettre en œuvre des projets de transformation de leur activité, en passant à un modèle de commerce moins dépendant du tabac, et tourné vers l’esprit «drugstore».

«Ce plan du gouvernement, c’est enfin une prise de conscience des difficultés actuelles et à venir des buralistes. Parfois, seul commerce de proximité dans un village», soulignait Thomas Chardard, président de la CCI du Lot.

Si le département compte 120 buralistes, les deux partenaires espèrent qu’au moins 30 à 40% d’entre eux profiteront de cette démarche que Thierry Scheid a qualifiée de «véritable manne». «Cette opportunité, a dit le président des buralistes du Lot, concerne autant le buraliste d’une grande ville que celui qui a un multi-services où il vend juste un peu de cigarettes. Nous n’avons plus le choix, nous sommes tous des indépendants, et il faut tout mettre en œuvre pour apporter de la valeur ajoutée à nos commerces». Car dans le métier, l’arrivée d’un paquet de cigarettes à 10€ à l’horizon 2021 entraînera une décroissance de la vente de tabac et de la clientèle.

«Il faut trouver de nouveaux leviers économiques, diversifier notre offre de produits et de services, se tourner peut-être vers les agriculteurs pour développer le circuit court, etc.», imaginait, hier, Thierry Scheid qui comme Thomas Chardard n’entend pas laisser partir en fumée cette opportunité.


1re étape : une audit obligatoire

«Cet audit – d’un coût de 650€HT par jour -peut-être réalisé par la CCI du Lot sur 2 à 3 jours. Il est financé à 100% si le buraliste réalise son plan de transformation, à 50% s’il ne donne pas suite», détaillait Séverine Creux, conseillère entreprise à la CCI. Ce diagnostic du point de vente permettra d’établir une feuille de préconisations et de recommandations pour faire évoluer le commerce.

Renseignement sur www.transformation-buralistes.fr ; et auprès de la CCI du Lot au 05 65 20 35 13.

La Dépêche