Les élus rencontrent le préfet du Lot et l’inspecteur d’académie

En tête de la manifestation samedi pour la défense des écoles, les élus lotois restent mobilisés. Ils ont rencontré hier matin le préfet du Lot et l’inspecteur d’académie pour demander une révision des 17 suppressions de postes annoncées à la rentrée prochaine.

Les élus lotois restent en première ligne dans la mobilisation contre la carte scolaire du premier degré lancée depuis plusieurs semaines dans le département. Après avoir mené le cortège de la manifestation unitaire de grande ampleur organisée samedi à Cahors , ils ont été reçus hier matin durant deux heures à la préfecture du Lot par le préfet et l’inspecteur d’académie du Lot.

Autour de la table étaient réunis les parlementaires lotois ainsi que Jean-Marc Vayssouze, président de l’association des maires et élus du Lot, Jean-Philippe Pageot pour l’Association des maires ruraux du Lot, Vincent Labarthe, vice-président du conseil régional, et Marc Gastal, vice-président du département en charge de la jeunesse.

Un sursis demandé pour les onze écoles menacées

Tous ont unanimement demandé un sursis pour les onze écoles du département directement menacées de fermeture à la rentrée, et plus largement une révision à la baisse du nombre de suppressions de postes d’enseignants. «Le préalable pour nous est qu’on revoie cette baisse de 17 postes. Nous l’avons affirmé assez fermement», confirme Jean-Marc Vayssouze qui «n’imagine pas qu’il n’y ait pas un geste sur le nombre de postes. Si c’est le cas, il faut amener des propositions mais la solution ne peut venir maintenant que d’une décision ministérielle.»

Le timing est en effet serré puisqu’après le Comité technique spécial départemental (CTSD) qui doit se tenir cet après-midi entre les syndicats et l’inspecteur d’académie, les fermetures et les ouvertures de classes seront entérinées ce vendredi, lors du Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN). «Les élus ont été entendus mais le problème est ce calendrier qui est très court», s’inquiète Vincent Labarthe. Le nouveau président du Grand Figeac s’est dit favorable à la création d’un schéma pour les écoles porté par les communautés de communes, «un échelon intéressant pour travailler».

Une nouvelle rencontre a été fixée au 15 mars prochain. En attendant, les élus ont promis de travailler aux côtés des collectifs et de tous les acteurs concernés dans le département sur des propositions concrètes pour «une école de qualité» dans le Lot (lire encadré). Des propositions transmises directement au ministre de l’Éducation en espérant qu’il revoie au plus vite sa copie pour le Lot.

«Des marges de manœuvre existent» selon le préfet

De son côté, le préfet du Lot, Jérôme Filippini, s’est félicité de cette «réunion de travail constructive» marquée par «des échanges transparents». Il appelle à poursuivre la discussion. «Le travail avec les élus peut permettre de différer des fermetures, de renoncer à d’autres. Il existe des marges de manœuvre sur le projet de carte scolaire mais à ce stade, cela ne permet pas de révoquer les 17 postes à retirer et de toute façon, il ne faut pas s’attendre à 0 suppression de poste», précise le préfet qui souhaite clairement travailler à l’élaboration d’un nouveau protocole.


Des États généraux de l’école rurale

Faire du Lot le laboratoire d’une école rurale d’excellence. Le député du Lot, Aurélien Pradié, a annoncé hier le lancement des États généraux de l’école rurale dans le Lot. «Nous devons faire l’inventaire des bonnes initiatives qui existent déjà, des pistes qui peuvent démontrer l’excellence de notre école et proposer des innovations qui placent notre ruralité en position de force. Notre école rurale a de grands atouts en matière de handicap, d’accueil des moins de 3 ans, d’aide aux devoirs, d’apprentissage de la lecture et des langues, de sport, d’éducation à l’alimentation… Nous devons les faire valoir et organiser notre mise en valeur (…) Nous ne voulons plus être la variable d’ajustement mais bien des acteurs à part entière de notre Éducation nationale», détaille-t-il. Chaque lundi soir durant un mois, à 20 h 30, à Labastide-Murat, une réunion aura lieu avec «ceux qui veulent penser l’école lotoise de demain». Le premier rendez-vous est fixé à lundi 19 février.

Huguette Tiégna également

La députée de la 2e circonscription partage la proposition : «Je le disais la semaine dernière : c’est ce que je souhaite faire. Et en la matière toutes les initiatives sont bonnes à prendre, commente Huguette Tiégna. En revanche, je pense que ça s’organise, et qu’il faut développer l’initiative sur l’ensemble du territoire, plutôt que sur un seul lieu : c’est la meilleure solution si nous souhaitons concerner et entendre un maximum d’intervenants, dans l’intérêt de l’école rurale et du Lot. J’ai commencé à prendre des contacts en ce sens.»