Les pompiers du Lot demandent la revalorisation de leur prime de risque

«Notre prime de risque n’a pas bougé depuis 30 ans»

18 sapeurs-pompiers ont participé hier, à la grande manifestation parisienne qui réunissait pompiers professionnels et personnels hospitaliers. La revalorisation de leur prime de risque est l’une de leurs principales revendications.

Ils sont partis de Cahors, hier, aux premières heures du jour, à bord de deux minibus pour être à Paris, place de la République à temps avant que la manifestation ne s’élance. Dix-huit sapeurs-pompiers du Lot ont défilé dans le cortège parisien qui a rassemblé des milliers de pompiers volontaires de toute la France et des personnels hospitaliers, répondant à l’appel d’une intersyndicale.

En tête de la délégation lotoise, Philippe Leroux, président du CFTC-Spasdis 46 et membre du conseil national de son syndicat, a battu le pavé parisien sur l’itinéraire classique des manifs, entre République, Bastille, et Nation. «C’est une marée, un mouvement social à la hauteur de la déception ressentie par tous les sapeurs-pompiers après le congrès national de Vannes en septembre» réagit, à chaud, le responsable syndical, au milieu du cortège, dans le brouillard des fumigènes et la pétarade des pétards. «Le seul département du Nord est représenté par plus de 600 pompiers».

 

Les raisons de la colère ont trait essentiellement, à la prime de risque que touchent les sapeurs-pompiers : «On demande que cette prime soit revalorisée, l’indemnité, ajoute Philippe Leroux est toujours à 19 % depuis trente ans alors qu’elle atteint 28 % pour les policiers, les gendarmes, les agents pénitentiaires ou les égoutiers qui exercent comme nous des métiers exposés». Cette différence indemnitaire a des répercussions dans la vie des personnels. Le président du CFTC-Spasdis 46 précise : «Si vous sollicitez un prêt auprès de votre banque, on va vous répondre vous faites un métier dangereux, sauf que nous n’avons pas l’indemnité correspondante aux risques encourus».

 

Les pompiers qui défilaient dans la capitale partageraient, selon ce responsable syndical, bon nombre des revendications qui font descendre le personnel hospitalier et les urgentistes dans la rue : manque de reconnaissance, manque d’effectifs. «Dans le Lot, je demande l’embauche de 30 sapeurs-pompiers volontaires» rappelle Philippe Leroux. L’appel au volontariat a été l’un des thèmes du dernier congrès des maires et élus du Lot à la demande de Serge Rigal président du Casdis. «Promouvoir le volontariat c’est bien concède le représentant du CFTC-Spasdis, mais est-ce aux pompiers d’éteindre les carences des autres corporations ?»

 

Au cœur du défilé

12500 pompiers. Philippe Leroux et la délégation qui était montée de Cahors se félicitaient de l’ampleur de la manifestation. Un chiffre faisait hier le tour du cortège : 12500 pompiers dans la rue (source syndicale).

 

L’intersyndicale reçue au ministère de l’Intérieur. Selon le président de la CFTC Spasdis, une intersyndicale a été reçue par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner préparant le déplacement d’Emmanuel Macron ce mercredi à Toulouse.

 

Voyage retour de nuit. A peine, le défilé terminé, les manifestants lotois ont replié les banderoles et sont remontés dans leurs minibus. Le voyage retour pour Cahors s’est fait de nuit.

 
Jean-Michel Fabre La Dépêche

Un pompier témoigne des nouveaux risques du métier

Dès les années 90, Christian a connu les « guet-apens, les jets de balles de pétanque, et même de machines à laver ou de vélos depuis les balcons sur les véhicules de secours. » Mais depuis plusieurs années, la violence envers les pompiers dépasse le périmètre des quartiers sensibles …

Manque de moyens en milieu rural

Christian a aussi observé un risque croissant en milieu rural : les interventions risquées commencent de plus en plus en l’absence des forces de l’ordre. « Ils manquent aussi de personnel et de moyens et on subit derrière », râle-t-il, avant de regretter un périmètre d’action souvent trop large pour la police ou la gendarmerie : « Ils font leur maximum pour nous protéger mais il arrive qu’on ait déjà dû attendre pendant une demi-heure que les forces de l’ordre arrivent car leurs zones d’intervention sont trop grandes. »

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Pompier, métier à haut risque sanitaire

Du fait de leur exposition récurrente à des substances toxiques, les pompiers sont exposés à des risques accrus de plusieurs maladies, révèle une étude menée pour le compte de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Or si son «caractère dangereux» est reconnu depuis août 2004, cette profession n’est toujours pas considérée comme un «métier à risques».

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