Les villages s’organisent pour accueillir des réfugiés

réfugiés2Dans la chaîne de solidarité qui s’organise dans le département pour l’accueil de réfugiés, la Ligue de l’enseignement souhaiterait être un maillon important. Elle propose d’héberger de quatre à cinq familles sur son site d’Auzole. Les petits villages ,aussi, se préparent

Le domaine d’Auzole sur la commune de Saint-Pierre Lafeuille pourrait très prochainement recevoir des réfugiés. La Ligue de l’enseignement 46 propriétaire de ce centre qui accueille notamment des classes découvertes s’est mise sur les rangs pour intégrer le mouvement qui s’organise dans le département. «On est prêt à héberger des familles. En octobre ce sera un peu plus compliqué, il y a des groupes déjà inscrits, mais à partir de novembre, nous aurons la capacité suffisante» précise le secrétaire général Pascal Lavaur. Une attitude d’ouverture, une démarche de fraternité qui correspond aux gènes de la Ligue. «Des collectivités comme Cahors, Figeac, Martel, Latronquière et des petites communes comme Fons (lire par ailleurs) ont pris des initiatives ou font partie du réseau des villes solidaires. À la Ligue nous souhaitons être acteur de ce grand élan pour offrir à ces personnes un accueil digne et durable».

Pascal Lavaur reconnaît qu’à l’heure actuelle c’est plutôt le flou et les questions qui dominent : «Nous n’avons pas encore d’informations précises sur les flux de réfugiés. Quand arriveront-ils dans le département et pour combien de temps ? D’un autre côté, cela nous permet de nous préparer».

Selon une première évaluation de la capacité du site d’Auzole, 4 à 5 familles pourraient être hébergées sur place. Mais la Ligue de l’enseignement veut aussi instaurer un accompagnement de ces personnes : «Nous avons des liens avec des associations et des personnels capables de suivre ces publics avec des compétences linguistiques». Le secrétaire général de la Ligue anticipe les problèmes que pourrait engendrer l’éloignement relatif de Cahors : «Nous devrons travailler en amont avec les collectivités et le Grand Cahors pour étudier la mise en place d’une solution transport jusqu’à la ville, car ces réfugiés auront de nombreuses démarches à accomplir notamment en préfecture». L’objectif est de préparer au mieux l’arrivée de ces familles «pour éviter une juxtaposition d’initiatives». Pascal Lavaur plaide pour une complémentarité entre les différents acteurs, pour une cohérence. Au titre de maire de Trespoux, il pourrait aussi localement inscrire son village dans ce mouvement.

Un logement réservé pour eux à Fons

Une petite commune comme Fons (400 habitants) a pris également des initiatives : «Nous négocions avec le Grand Figeac pour qu’un appartement au-dessus de la mairie soit affecté à l’accueil d’une famille «note Laurent Martin, le premier magistrat. «Cet accueil sera à l’échelle du village. Des habitants se sont déjà signalés pour donner des cours d’alphabétisation et pour l’un des deux parents, nous avons des pistes d’emploi». Laurent Martin ajoute : «On s’organise, nous avons encore un peu de temps, c’est mieux pour nous préparer».

Jean-Michel Fabre  La Dépêche