Où en est le projet « Cité de la Mode » à Souillac?

Jusqu’au mois de mars, les élections municipales vont mettre en attente le dossier de la Cité de la mode et des arts créatifs de Souillac. En suivant, ce projet devrait prendre toute sa teneur avec des étapes importantes.

« Ce qui a tué Souillac sera notre opportunité pour l’avenir : l’autoroute A20, la proximité de Bordeaux, de Montauban, de Brive, de Sarlat, etc. ». Ainsi, Christian Deleuze imagine le futur de ce territoire du nord du Lot sur lequel l’agence économique de la communauté de communes Causses vallée de la Dordogne, Cauvaldor Expansion, projette de créer la Cité de la mode et des arts créatifs. Pour son président, ce premier semestre de l’année 2020 verra le dossier prendre un nouveau virage. Christian Deleuze détaille cette « opération de revitalisation du territoire » portée par Cauvaldor et son président Gilles Liébus.

À quelle étape en est ce projet ?

Au cours de ce semestre nous devrions déterminer le cadre architectural, engager les actes et démarches administratifs et surtout voir se concrétiser l’engagement des investisseurs américains et italiens. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’incompatibilité relevée, mais encore faut-il boucler le dossier et le remettre entre les mains des autorités compétentes.

Quant au calendrier, si tout se passe bien, il prévoit un début des travaux en 2021, avec la construction du pôle shopping-tourisme d’ici 2022 pour une ouverture au cours de l’année 2023.

Qui sont ces investisseurs américains et italiens, partie prenante dans cette cité de la mode ?

En septembre, ils sont venus passer quelques jours à Souillac, cela a été l’occasion de les présenter aux représentants des institutions, comme le conseil départemental, mais aussi au préfet du Lot. Puis, on a eu une nouvelle rencontre, une dizaine de semaines plus tard. Le groupe américain qui s’engage aux côtés de Cauvaldor compte une vingtaine d’infrastructures de ce type, ils ont une organisation de gestion touristique solide ; tout comme les investisseurs italiens qui ont déjà réalisé ce modèle d’activité en plein centre-ville. Ils ont l’habitude d’une clientèle de luxe et les réseaux commerciaux nécessaires pour installer des marques prestigieuses. Dans Souillac, ils ont également ciblé une vingtaine d’espaces pour développer leur implantation.

À combien se chiffreront leurs investissements ?

L’ensemble du projet portera sur un montant de 150 M€, la moitié concernera la construction du pôle shopping-tourisme réalisé par nos investisseurs qui seront propriétaires et loueront les espaces. Ce pôle est le socle de tout le projet.

En quoi cela s’inscrit dans une « opération de revitalisation du territoire » ?

Souillac voit sa population baisser d’année en année et les jeunes partir. Hormis les anciennes entreprises qui ont consolidé leur activité, aucune nouvelle industrie ne s’est installée ici. Pire, on constate que le nombre de touristes s’amenuise également. On ne connaît plus de Souillac aujourd’hui que l’axe traversant.

Avec ce projet, on va redonner vie à Souillac. L’abbatiale deviendra un hôtel 4 étoiles. On consolidera l’hébergement et les restaurants locaux existants.

Notez qu’un collectif opposé au projet a constitué l’Association de défense des habitants, quartier du Viaduc, Aubugues, Timbergues. Nos colonnes leur sont ouvertes pour leur permettre de s’exprimer et de réagir à ce projet.

Le concept de la Cité de la mode

« Le principe est de faire venir une clientèle aisée, principalement étrangère, afin d’attirer sur le nord du Lot 1 à 2 millions de touristes de plus par an sur une période plus étale », dit Christian Deleuze. « Ce ne sera pas une cité des marques où on stoppe devant un magasin pour faire ses emplettes, mais un véritable parcours commercial piéton dans Souillac avec des enseignes de luxe, des boutiques d’artisanat, des galeries d’art pourquoi pas… Et l’hôtellerie et la restauration qui vont avec », précise le président de Cauvaldor Expansion.Le chef Thierry Marx veut aussi y développer un concept de restauration gastronomique particulier. « Tout ceci rayonnera sur le territoire avec la volonté de développer l’activité tourisme en faisant voyager les visiteurs à Rocamadour, à Padirac, à Sarlat, etc. », assure le représentant de Cauvaldor Expansion.
Propos recueillis par Laetitia Bertoni La Dépêche