Que pensent les écologistes de la méthanisation?

methanisation-mayracSecrétaire Europe Écologie Les Verts (EELV) dans le Lot, Mathieu Ebbesen-Goudin commente le projet de méthanisation conduit par Bioquercy à Gramat. Il reconnaît que le dossier revêt «bien des atouts» et il «accueille positivement cette démarche vers la transition écologique» ; néanmoins il s’inquiète «de plusieurs limites importantes».

Côté atouts, la méthanisation de 47 500 tonnes de déchets permettra à la coopérative la Quercynoise de «substituer près de 7 GW/h d’énergie fossile pour ses propres usages, et de produire la consommation électrique de près de 4 000 logements, commente-t-il. Outre le traitement de déchets, le processus de méthanisation permettra, grâce au digestat obtenu, de remplacer près de 45 500 tonnes d’engrais chimiques par an.»

Cependant Mathieu Ebbesen-Goudin pointe aussi les limites.

La première concerne un risque de pollution de l’eau, souligné par le commissaire enquêteur (qui n’émet cependant pas un avis défavorable). EELV attend des pouvoirs publics qu’ils procèdent à des études complémentaires sur le sujet.

Le second grief porte plus sur la philosophie du projet, qui «ne permet pas une évolution concrète des pratiques agricoles productivistes». EELV souligne là un risque de se retrouver dans la situation où «pour favoriser une production d’énergie financièrement intéressante, l’accroissement de déchets deviendrait nécessaire, renforçant le modèle agricole intensif».

Selon Mathieu Ebbesen-Goudin, limiter le volume de déchets récoltés à 47 500 tonnes (et non à 64 000 tonnes comme envisagé) permettrait «d’éviter tout emballement de la production».

Plus largement, EELV souhaite que soient mises en place des mesures aidant les agriculteurs de la zone à «transiter vers un modèle respectueux de l’environnement et moins préjudiciable à leur santé».

Tout en félicitant les acteurs à l’origine de cette démarche, EELV insiste «sur l’importance de réussir cette transition en travaillant sur les causes des problèmes environnementaux et sanitaires, autant en amont que possible, et avec la participation de tous les usagers de la zone.»

Non à l’usine de méthanisation