Quel est le masque le plus efficace ?

Les masques sont en vente depuis plusieurs semaines dans les supermarchés et en pharmacies, d’autres sont distribués gratuitement par les collectivités. Mais tous les modèles se valent-ils vraiment ? Nous en avons fait tester trois types à une infirmière hygiéniste de l’hôpital de Cahors et le résultat est surprenant.

Détrompez-vous : le masque le plus efficace n’est pas forcément le plus cher. Pour déterminer le modèle le plus adapté, nous avons passé au banc d’essai trois masques différents. Le premier lavable plusieurs fois acheté dans une pharmacie à 4,95 €, le deuxième à usage unique acheté dans un supermarché à 0,95 € et le dernier offert par le département du Lot.

Émilie Beldjerd, infirmière hygiéniste à l’hôpital de Cahors se prête au jeu. Rien qu’au visuel, l’infirmière sourcille: « Il n’y a aucune mention des normes Afnor sur ceux achetés en pharmacie et en supermarché ». À l’achat, aucune information n’a été communiquée. Surtout, les masques n’étaient pas protégés les uns des autres par un emballage mais laissés au libre choix dans un étui commun où chaque client pioche à sa guise… « Rien n’assure au consommateur que ces masques sont efficaces ce qui peut s’avérer particulièrement embêtant pour une personne à risque », note l’infirmière. Conseil numéro un: demander au vendeur des informations sur le produit notamment s’il respecte les normes Afnor.

 

Les pharmacies plutôt que les grandes surfaces

« Par ailleurs, mieux vaut privilégier les pharmacies qui ont l’habitude de gérer les stocks et les fournisseurs de masques plutôt que les grandes surfaces, les professionnels de santé sont davantage sensibilisés aux gestes barrières », indique l’infirmière. Le premier masque blanc acheté en pharmacie est le plus épais. Mais malgré ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas le plus efficace: « Il peut être épais mais cousu dans un mauvais tissu, celui-ci est bien trop grand et n’est pas adapté à toutes les morphologies, le risque c’est qu’il baille sur le visage donc qu’il laisse passer de l’air ». Bon point pour ce masque en revanche: il n’a pas de coutures verticales qui peuvent être une source de fuite d’air.

Trois couches protectrices

Le deuxième masque bleu acheté en supermarché ressemble à un masque sanitaire même si rien ne prouve qu’il respecte bien les normes Afnor. « Il est costaud, les élastiques fonctionnent bien », observe Emilie. On décide de découper le masque au ciseau pour compter le nombre de surfaces. « On retrouve bien une couche filtrante au milieu entourée de deux autres couches qui absorbent l’humidité », remarque la soignante. Résultat: le masque semble bien efficace.

Enfin, c’est le masque distribué aux Lotois qui passe entre les mains de l’infirmière: « les dimensions sont bonnes, il se déplie bien et se fixe bien sur le visage même si lui non plus n’a pas la barrette nasale ». Surtout, le masque a été donné avec de la documentation sur l’entretien et sur la garantie du respect des normes Afnor. Verdict: c’est le masque distribué gratuitement aux Lotois qui est le plus sûr. 

Les 3 règles d’or pour bien le porter

Règle n° 1 : ne jamais le porter sous le menton, pour être efficace il doit protéger les yeux, la bouche et le nez.
Règle n° 2 : le manipuler le moins possible, on le positionne en le prenant par les élastiques, avec des mains propres et on ne le touche pas sauf pour l’enlever. Règle n° 3 : on retire son masque dès qu’il est mouillé ou trop humidifié à cause des postillons ou de la transpiration car il perd son efficacité.

Manon Adoue La Dépêche