Quels changements pour les 1.921 Britanniques du Lot le 31 janvier

Nous sommes à une semaine de l’entrée en vigueur du Brexit. Le 31 janvier 2020 à minuit, le Royaume-Uni deviendra alors un pays tiers de l’Union Européenne. Certains Britanniques vont s’en réjouir, d’autres, tout en redoutant ce saut, ont dû s’y préparer. Selon les chiffres de l’INSEE, le département du Lot compte 1 921 Britanniques majeurs. C’est l’un des six territoires les plus concernés de la région. Qu’est-ce qui attend ces ressortissants de l’UK (United Kingdom) installés dans le département ?

 

Jérôme Filippini, le préfet du Lot a précisé, mardi, les changements qui toucheront au quotidien comme il le souligne, « nos amis britanniques ». Ces derniers devront être munis d’un titre de séjour. « Le nombre de documents de séjour demandés au bureau des migrations et de l’intégration a doublé sur une année. Un accueil spécifique et une procédure d’instruction très simplifiée et accélérée seront mis en place en préfecture à partir du 1er mars pour délivrer les titres de séjour. Ils auront un an pour régulariser leur situation » indique le préfet.

 

Le Brexit aura des conséquences directes sur la situation électorale des « Anglotois ». La sortie la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, entraînera la perte du droit de vote et d’éligibilité des ressortissants britanniques aux élections municipales et européennes. Ils seront radiés des listes électorales dans le cas où ils n’auraient pas la double nationalité.

Pour les Britanniques élus dans les conseils municipaux, il y en a plusieurs dans la vallée du Lot, c’est en quelque sorte la double peine qui s’appliquera : ils finiront leur mandat, jusqu’au scrutin des municipales des 15 et 22 mars et ne seront pas autorisés à se porter à nouveau candidat. Ni élu, ni électeur.

« Tristesse et honte »

Suzanne Harisson voit le compte à rebours jusqu’au Brexit, s’égrener avec de l’appréhension. Elle et son mari ont quitté la Grande-Bretagne il y a vingt ans, pour vivre à Prayssac. Son espoir, la naturalisation, mais les choses ne vont pas assez vite : « J’ai passé un entretien à la préfecture à Toulouse. j’attends avec impatience le résultat de ces démarches. Pour les Anglais plus jeunes, qui ont moins de 60 ans, même s’ils savent parler correctement le français, ils redoutent l’examen qu’ils devront obligatoirement passer ». Installé trop longtemps en France, le couple n’a pas pu voter. « Ce Brexit c’est une grande tristesse et une énorme honte de voir la Grande-Bretagne quitter l’Union Européenne ».

Les naturalisations grimpent en flèche

Ces changements profonds, beaucoup de Britanniques qui ont une maison dans le Quercy et un deuxième pays, le Lot, les ont d’une certaine manière anticipée. Les naturalisations ont grimpé en flèche ces derniers mois. « En 2016, rappelle Jérôme Filippini, il y avait seulement 6 Britanniques sur 105 naturalisés (environ 6 %). En  2019, on frôle les 40 %, 24 ressortissants du Royaume Uni sur 64 naturalisés ».

Jean-Michel Fabre La Dépêche