Rassemblement des coquelicots : les initiatives se multiplient

Ce 1er mars, premier vendredi du mois, malgré les vacances, les amis des coquelicots de Saint-Céré se sont rassemblés devant la mairie pour afficher leur volonté avec banderoles, leur présence, une quarantaine de personnes. Le mouvement prend racine : 570 rassemblements en octobre sur toute la France, 780 en février, dont celui de Saint-Céré.

Les responsables précisent : «Quand on voit les tergiversations du gouvernement qui affiche la volonté de «sortir du glyphosate le plus rapidement possible… sous trois ans !» et signe le contrat de solution prôné par la FNSEA pour limiter l’usage des produits phytosanitaires, sans objectifs chiffrés pour le glyphosate, satisfaisant la FNSEA et les industries chimiques !

Puis ce fut le rendez-vous au Lieu Commun pour une présentation plus «pratique» par Véronique Maire. Elle présenta avec le renfort de la vidéo cette initiative partie de l’Ariège et qui s’implante sur tout le territoire. Le groupe cherche des volontaires «pisseurs et pisseuses» pour faire le dépistage et l’analyse du taux de glyphosate dans leurs urines. Un huissier encadre les prélèvements qui sont expédiés à un laboratoire allemand choisi pour analyser tous les prélèvements. À la suite des résultats, les personnes peuvent ou non porter plainte. Ces actes volontaires ont un coût de 85 € pour l’analyse et de 135 € en portant plainte. À la fin de la séance, une dizaine de personnes se sont portées volontaires. Renseignements : Campagne glyphosate 46 – Les Souleyries, 46100 Fourmagnac – glypho46@riseup.net

La Dépêche

Valeur du dépistage

CheckNews a contacté l’équipe d’Envoyé spécial en charge du sujet. Ils ont confié ce test au laboratoire allemand Biocheck. Ce dernier explique sa méthode à CheckNews.

Les résultats obtenus par Envoyé spécial (entre 0,19 et 1,26 microgramme par litre) sont donc au-dessus du seuil de détection du test.

Comme lors des précédentes initiatives de ce type, la question est de savoir ce que l’on peut conclure de ces taux de glyphosate dans les urines. Certains considèrent qu’ils sont dramatiques car supérieurs à la limite de qualité fixée pour la présence de pesticide dans l’eau potable (0,1 microgramme par litre). D’autres estiment que ces taux sont acceptables car en dessous de la dose journalière autorisée (DJA), fixée à 500 microgrammes par kilogramme du poids du corps et en dessous de la valeur sanitaire maximale dans l’eau (900 microgrammes par litre). Qui croire ?

Pour être rigoureux, personne. Tous ces seuils permettent des comparaison mais pas de véritable interprétation. L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), par exemple, tient une base de données sur les éléments chimiques toxiques. Sur le glyphosate, ses données récoltées chez les travailleurs après application de l’herbicide, varient de 0,12 à 10,7  microgrammes par litre. Pour autant, l’INRS rappelle que «pour le glyphosate urinaire, il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI) pour le milieu de travail ni de VBI issue de la population générale».

Pour en revenir à Envoyé spécial, les journalistes se disent conscients de ces limites théoriques. «Avec ce test, nous voulons juste montrer que tout le monde est concerné par le sujet. Avant sa commercialisation en 1974, personne n’avait de glyphosate dans ses urines et aujourd’hui, toutes les personnes que nous avons testées en ont. Cela nous semble intéressant. Mais nous ne disons pas que la quantité est dangereuse, puisque aucune étude n’a analysé le lien entre la dose présente dans les urines et une quelconque maladie».

Extrait de Libération. En savoir plus