Six mois après l’incendie de la gare de Figeac…

Six mois jour pour jour après l’incendie, la reconstruction de la gare est loin d’être sur les rails. « Au bord de l’exaspération », le maire de Figeac se désole de la lenteur des procédures et de la complexité dans l’organisation même des services de la SNCF.

Le 22 novembre 2018, la gare de Figeac était ravagée par les flammes d’un incendie d’origine accidentelle. Six mois déjà que l’édifice détruit offre un spectacle de désolation. Pour le maire de la ville, André Mellinger, la priorité a d’abord été de se mobiliser pour rétablir une circulation, même partielle, des trains. Pour le reste, l’élu ne cache pas sa colère. Après cinq comités de pilotage organisés avec la sous-préfète de Figeac et la Région très mobilisées sur le dossier, il se dit « au bord de l’exaspération ».

« La gestion de la SNCF suite à l’incendie, c’est le Radeau de la Méduse, lâche André Mellinger. Au lendemain de l’incendie, on découvre des problèmes que je n’avais même pas subodorés ». Les mauvaises surprises se sont enchaînées : le défaut d’assurance des bâtiments et des installations avec une franchise de 6 millions d’euros ou encore le remplacement de l’aiguillage endommagé par l’incendie. « Sans remettre en cause le métier ni le statut de cheminot, on a découvert un fonctionnement en silo de la SNCF qui ne permet aucune souplesse ni réactivité. On a d’un côté la SNCF Gare et connexion en charge des bâtiments et de l’autre la SNCF Réseau pour l’aiguillage. Cette dernière a trouvé le loyer que lui faisait payer la première trop élevé, du coup elle a décidé de reconstruire les commandes d’aiguillage à l’extérieur. Un système entièrement automatisé de 12 millions d’euros qui ne nécessitera plus de personnel. La cerise sur le gâteau, c’est quand on vous dit qu’il faut compter 5 ans pour la reconstruction de l’aiguillage » déplore le maire.

Comble de malchance pour Figeac, des travaux sur les voies prévues de longue date ont interrompu le trafic qui ne doit reprendre que mi-juin.
Résultat six mois après l’incendie, seule une étude de définition du bâtiment de la gare – pour un coût de 38 000 euros – a été décidée. L’heure de la reconstruction ne semble pas près de sonner.

Audrey Lecomte La Dépêche