SNCF: Beau temps sur notre ligne?

L’association Urgence Ligne Polt se réjouit de l’intervention de la ministre des Transports Elisabeth Borne qui souligne « l’importance de ces lignes ferroviaires », dans les territoires.

La Cour des comptes recommande à l’Etat de se désengager de la gestion des trains d’équilibre du territoire. À cette recommandation, la ministre des Transports Elisabeth Borne rétorquait chez nos confrères de Sud Radio : « Eh bien oui, ces trains coûtent de l’argent, je vous le confirme, ce sont des trains d’aménagement du territoire. […] On ne peut pas avoir que des approches comptables […] Ces liaisons sont très importantes ».
Il n’en fallait pas plus pour réjouir les représentants de l’association Urgence Ligne Polt. Jean-Noël Boisseleau, son vice-président, et expert ferroviaire mandaté par le conseil départemental du Lot, a répondu hier à nos questions.
Comment avez-vous perçu ces propos plutôt encourageants de la ministre ?
Il s’agit d’une victoire par rapport au combat que l’on mène depuis 10 ans sur la ligne Polt – Paris Orléans Limoges Toulouse. La ministre mentionne aussi l’amélioration des dessertes et l’augmentation du nombre de trains au Sud de Brive. Notre association a travaillé sur l’axe central Polt mais également sur les lignes ramifiantes autour, telles que Brive-Figeac-Rodez et Brive-Aurillac… C’est grâce à elles aussi que l’axe principal capte des voyageurs.

Jean-Noël Boisseleau est vice-président de l'association urgence Ligne Polt.
Jean-Noël Boisseleau est vice-président de l’association urgence Ligne Polt. – DDM- MARC SALVET

Sur quels points Urgence Ligne Polt reste-elle vigilante ?
La diminution des temps de parcours est un axe prioritaire de nos demandes. Il faut relever les vitesses en agissant sur les infrastructures. On voudrait que Cahors soit à 4 h 20 de Paris et à moins d’une heure de Toulouse. On ne s’arc-boute pas sur du tout ferroviaire, on comprend l’approche performante d’une ligne. Mais le train est primordial dans le Lot, c’est un facteur d’attractivité.
Qu’en est-il des investissements programmés ?
Nous sommes ravis que l’Etat se lance dans un programme de renouvellement et de modernisation du matériel roulant. Il y a d’importants travaux prévus sur certaines lignes, dont Paris-Toulouse. Mais cela intervient après trois décennies de sous-investissement chronique. L’État et les grands élus, tous ont voulu un TGV, cela a coûté cher et s’est fait au détriment du réseau classique.
Êtes-vous en contact avec le préfet François Philizot, qui doit rendre son rapport sur les petites lignes, fin mars ?
Nous le rencontrons régulièrement. Nous venons d’engager une démarche de mutualisation également avec les territoires concernés par ces axes ferroviaires structurants, afin de travailler ensemble et de peser davantage dans les discussions avec l’Etat et la SNCF. Ainsi, le 1er mars, un 1er rendez-vous est programmé pour les lignes Polt et Paris-Clermont Ferrand avec les acteurs de la Haute-Vienne, du Puy de Dôme, dont les CCI, etc.

Laetitia Bertoni La Dépêche