Trois projets de méthaniseurs

Ce ne sont que les phases de faisabilité de trois projets d’usine de méthanisation. Mais déjà, ces dossiers portés par de petits collectifs d’agriculteurs soulèvent les inquiétudes des riverains.

Les enjeux agricoles de la méthanisation sont-ils compatibles avec le quotidien des riverains ? C’est finalement sur cette question que portait le fond du débat entre Methaseli Environnement et les habitants des communes de Saint Médard Nicourby-Gorses ; Labathude-Sainte Colombe et Espeyroux-Lacapelle Marival, où pourraient être implantés trois sites de méthanisation agricole. Mercredi soir, la salle des fêtes de Labathude accueillait ainsi plus de 250 participants à cette rencontre organisée par les porteurs des projets : la quarantaine d’agriculteurs locaux réunis au sein de l’association Methaseli Environnement, Solagro (organisme spécialisé d’études et de conseils) avec la coopérative Fermes de Figeac.

«Nous jouons la carte de la transparence en vous présentant ces projets. Au stade des études de faisabilité, jamais ces dossiers ne sont ainsi présentés au public. En amont, c’est même auprès des conseils municipaux qu’ils l’ont été», soulignaient Guillaume Virole, pour Fermes de Figeac, et Fabien Cadiergues, président de Methaseli.

Tout au long de leur longue présentation, ils ont abordé le sens de ce projet agricole local, un enjeu pour consolider économiquement des exploitations, en mutualisant à plusieurs l’investissement et le fonctionnement d’une unité de méthanisation. Tous les aspects technique et chimique de la méthanisation ont eux été exposés par Solagro. Pierre Lafragette, président de Fermes de Figeac, insistant : «Ces opérations remplissent trois objectifs par leur dimension agricole, leur caractère énergétique à l’heure où la transition s’impose et sont vecteurs d’emploi dans nos campagnes.»

Pour le Haut Ségala, les études de faisabilité s’achèveront en juillet, puis s’engageront des études détaillées, la demande de permis de construire, les divers agréments, etc. pour aboutir à une mise en service à l’été 2019.

Côté population, les remarques et inquiétudes ont concerné les sites d’implantation jugés proche des maisons. «Au plus près 250 mètres quand la loi autorise 50 m de distance seulement», rétorquaient les partenaires.

Les voisins craignent le bruit des camions, les odeurs aussi, et ont soulevé la notion de sécurité sur ces sites qui produisent du gaz… Ce à quoi des réponses ont été apportées, pour tenter de rassurer…