Un fort romain du IVe siècle au mont St Cyr?.

Les fouilles bénévoles de l’association Cahors Castrum Cyricus ont démarré hier au sommet du mont saint-Cyr. Dans un premier temps, il s’agit d’évaluer l’état de conservation du site.

Sous un coup de pioche peut se cacher un mur. Telle est la leçon qu’a retenue une quinzaine de bénévoles chargée de fouiller des sites pré-localisés par l’association Cahors Castrum Cyricus et les archéologues qui les encadraient au sommet du mont saint-Cyr. Le premier sondage s’est effectué presque à flanc de la falaise qui offre une vue sur Cahors, révélant un mur de défense. Un second point de fouille concernait 200 mètres plus loin une zone laissant se dessiner des fondations attenantes à un mur qui pourrait être l’autre extrémité d’un fort romain datant du IVe siècle. Le dernier point de sondage concerne plus tardivement des vestiges médiévaux, comme le laissent imaginer les tomettes en terre cuite retrouvées.

Parmi les architectes qui accompagnent ces apprentis fouilleurs, on retrouve Didier Rigal et Jean-Luc Boudartchouk de l’Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap), ainsi qu’Éric Tranier et Frédéric Rivière. «Ne mettez pas les mains, utilisez plutôt une petite pelle», préconise ce dernier, archéologue indépendant, à l’adresse de deux personnes affairées à creuser. Daniel Brugère, retraité, est venu de Luzech et fouille notamment en compagnie du jeune Michel Decasteljau, 19 ans, habitant à Saint-Cirq-Lapopie. «On essaie de leur donner les bons réflexes, pour savoir ce qu’ils peuvent garder, ne pas déplacer», ajoute Frédéric Rivière.

«Vous êtes à l’intérieur d’un bâtiment»

Vers 11 h 30, tout le groupe se précipite sur le second lieu de fouilles, où une découverte a retenu l’attention. Un mur de fortification extérieur, qui pourrait être relié à des bâtiments adossés, a été dégagé par les six fouilleurs. «Vous êtes à l’intérieur d’un bâtiment», se voit annoncer Viviane, bénévole résidant à Cahors. Les fouilles vont se seront poursuivies jusqu’à 18 heures. Ce dimanche, le temps est venu de reboucher les endroits creusés, en attendant de poursuivre la chasse aux vestiges gallo-romains. Et donc aux «arguments», aiment nommer les archéologues, qui pourraient justifier une poursuite des recherches.


Vers une modélisation numérique ?

Les coups de pelle ou de pioches n’ont pas été interrompus par la venue du maire de Cahors, Jean-Marc Vayssouze, venu discrètement observer ces fouilles. À ses yeux, cette démarche participe à l’action municipale qui a «souhaité redynamiser» le mont saint Cyr. «C’est toujours magique de retrouver ça», témoigne-t-il, les yeux rivés sur les vestiges dégagés par les fouilleurs. Il ne cache pas qu’une «modélisation numérique» est prévue dans le cadre de la revalorisation du site à l’avenir. D’ici là, il faudra creuser encore un peu…


Le chiffre : 4e

Siècle > La datation. préliminaire par les archéologues des vestiges fouillés sur le mont saint-Cyr.

Mathieu Delaunay La Dépêche
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