Universitaires, chercheurs et archéologues sont réunis en colloque à Cahors

Depuis mercredi, universitaires, chercheurs et archéologues sont réunis pour confronter leurs études sur la cathédrale Saint-Etienne dont on célèbre les 900 ans.

Neuf siècles d’histoire ce n’est pas rien. La cathédrale Saint-Etienne de Cahors est au centre de toutes les attentions en ce 900e anniversaire. Des fêtes, des cérémonies à caractère religieux ont déjà été organisées et depuis hier, un colloque réunissant, universitaires, conservateurs historiens, laboratoires, scanne le monument sous toutes les coutures. Jusqu’à ce soir, les chercheurs vont communiquer, sur leurs travaux, chacun apportant sa pierre à l’édifice redonnant à l’ensemble cathédrale sa cohérence, ces évolutions jusqu’au XXIe siècle.

Le colloque est organisé par la Direction régionale des affaires culturelles d’Occitanie et la ville de Cahors. Hier, la salle des congrès Clément-Marot, rassemblait les plus fins connaisseurs du monument qu’ils soient architectes du bâti, professeurs d’histoire de l’art médiéval, conservateurs du patrimoine.

 

Un monastère et sa clôture canoniale

Pas de révélations mais des confirmations lorsque Florent Hautefeuille maître de conférences à l’université Jean-Jaurès de Toulouse décrit l’architecture de la cathédrale en 1100 : «Un palais épiscopal, sous la préfecture actuelle séparé de la cathédrale par un jardin, une grande zone funéraire autour de la cathédrale vers la Daurade». Patrice Foissac, le président de la Société des Etudes du Lot «le régional de l’étape» comme il se décrivait lui-même, resituait l’édifice à la fin du Moyen Âge : «Ce n’est pas une église de pèlerinage, ni un lieu d’étape sur le chemin de Compostelle. Elle n’est pas non plus une église paroissiale mais est restée longtemps un monastère dans un quartier possiblement fermé». On survole les siècles pour rentrer dans le 19e, lorsque la cathédrale sera classée monument historique en 1862. Les exposés ce jeudi, porteront sur cette évolution de lieu de culte à monument français préservé.» 150 ans de restauration qui font l’objet d’une exposition en ce moment sur les grilles de la cathédrale» précisait Laure Courget directrice du Patrimoine à la ville de Cahors, précisant que les travaux durent toujours.

 

Les experts évoqueront les enjeux de conservation, d’authenticité. Mais peut-on introduire l’art contemporain dans un lieu classé monument historique ? La démonstration a déjà été donnée par le plasticien Gérard Collin-Thiébaut et le maître-verrier Pierre-Alain Parot créateur des vitraux de la nef. Ils expliqueront ce matin leur démarche. Gérard Collin-Tiébaut signe aussi l’œuvre qui sera projetée sur la coupole à partir de 18 heures avec le photo scénographe Bernard Taurant.

 

La cathédrale, 900 ans et toujours moderne.

 

Aujourd’hui, la projection d’une œuvre sur une coupole

Ce jeudi, la deuxième journée du colloque sera marquée par un évènement exceptionnel en lien avec les 900 ans de la cathédrale. Il s’agira de la projection d’une œuvre d’artiste sur la coupole orientale de l’édifice. Le ministère de la Culture (Drac Occitanie),

 

propriétaire de l’édifice, a fait le choix d’offrir au plus grand nombre une création artistique. Pour ce faire, la commande d’une œuvre a été passée à l’artiste Gérard Collin-Thiébaut, créateur des vitraux contemporains de la cathédrale, afin qu’il propose un nouveau décor pour la coupole orientale de la cathédrale qui a perdu au XIXe.

 

siècle ses peintures murales réalisées au XIVe siècle.

 

L’œuvre de Gérard Collin-Thiébaut et Bernard Tauran, photo scénographe, d’une durée de 8 minutes, sera projetée en continu jusqu’à la fin de l’année 2019. Ainsi, le XXIe siècle viendra compléter, avec légèreté et réversibilité, le dispositif décoratif de cet édifice roman. La projection est en principe prévue à 19 heures.

 

La clôture en beauté des travaux qui auront débuté à 9 h 30 à l’espace des congrès Clément-Marot.

 

Au programme de la journée :

 

9 h 30, la cathédrale du XIX siècle, entre monument historique et évolution du lieu de culte par Isabelle Morin Loutrel, conservatrice du patrimoine, chargée des collections au musée d’Orsay.

 

10 heures, le regard des monuments historiques sur les files de coupole au XIXe siècle avec Laurent Barrenechea, conservateur régional des monuments historiques, Drac Occitanie.

 

10 h 10, la cathédrale de Cahors au musée des monuments français par Bénédicte Mayer, attachée de conservation, musée des monuments français.

 

10 h 30, la cathédrale au XXe siècle ou la tentation de l’authenticité, Jean-Louis Rebière, architecte en chef des monuments historiques.

 

11 heures, les vitraux de la nef, introduire l’art contemporain dans un monument historique par Gérard Collin-Thiébaut, plasticien et Pierre-Alain Parot, maître-verrier. L’après-midi sera consacrée à la Sainte-Coiffe : histoire et présentation.

 
Jean-Michel Fabre La Dépêche