Utilisation des écrans au quotidien par les enfants

La CAF a organisé une conférence sur l’utilisation des écrans au quotidien, notamment par les plus petits. Un chercheur en neurosciences cognitives était aux manettes.

 Dans le cadre d’une sensibilisation aux écrans du quotidien, la CAF du Lot a invité ses partenaires institutionnels à l’espace Bessières pour leur présenter un état des lieux sur le sujet, les avantages et les risques autour de la technologie.

Le chercheur en neurosciences cognitives Michel Desmurget s’est voulu rassurant d’emblée lors de sa conférence : «Les écrans qui créeraient des troubles psychiatriques représentent une fraction limitée». La prise en main de la technologie dès le plus jeune âge et les incidences sur la concentration étaient pourtant bien les enjeux principaux de cette journée. «Je travaille avec des enfants en crèche qui utilisent une tablette à 2 ans», affirme une visiteuse. La directrice de la CAF du Lot, Élise Palus, rappelle l’existence des services d’aide à l’enfance pour «ne pas céder à l’air du temps».

Des ateliers en matinée ont été proposés en présence du Funlab de la MJC de Saint-Céré, l’école numérique de Pradines et ses équipements dont «tout n’est pas écran» assure l’animateur informatique Jérôme Morénaud, les Promeneurs du net ou les réseaux sociaux expliqués. Étaient également visibles une exposition d’arts numériques de Miguel Chevalier ainsi qu’une innovation originale dans les loisirs de l’enfant par le biais d’un… bac à sable en réalité augmentée. La médiatrice scientifique de l’association toulousaine Science Animation, Sarah Debaud, a montré aux visiteurs de l’atelier comment, avec la main, on peut contrôler des précipitations sur un environnement qui prend en compte le dénivelé du véritable sable dispersé sur la surface de jeu.

Jeudi soir, en vue de l’accompagnement vis-à-vis des écrans dans les foyers, près de 300 parents ont pu obtenir des réponses lors de la conférence tenue par le chercheur Jean-Philippe Lachaux. Pour les plus accros aux écrans, son confrère Michel Desmurget propose de prendre le temps de s’en passer, non de manière brutale, afin que «l’attention se remette en place».

 

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Sur des chaînes YouTube françaises à succès, des parents ou des proches mettent en scène leurs enfants. Une activité lucrative mal encadrée, qui provoque une controverse éthique et légale…

l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique estime que le travail des enfants des chaînes familiales est illicite…

L’enfant s’extasie devant ses nouveaux jouets non plus seulement dans la cour de récréation, mais devant des milliers de cybernautes. Si pour les marques l’efficacité bat son plein, pro- poser du contenu sponsorisé demeure inapproprié pour un enfant et les parents de ces jeunes youtubers devraient s’en méfier. En effet, par cette pratique, les enfants intègrent inconsciemment le monde professionnel en devenant de véritables influenceurs pour les 3-12 ans et parfois leurs parents. Les marques ne peuvent être que friandes de cette méthode. En effet, un nombre de plus en plus important d’enfants ultra-connectés sont à l’affût de la moindre nouveauté, et ce dès le plus jeune âge.

Le Monde

 

La pub faite par les enfants

Précautions à prendre

  • Eviter toute utilisation d’écrans pour les enfants de moins de 18 mois, autres que les applications de tchat.
  • Préférer les programmes de haute qualité pour introduire les écrans auprès des enfants de 18 à 24 mois, toujours en les accompagnant pour leur expliquer ce qu’ils voient.
  • Imposer des limites de temps : 1 heure d’écran par jour maximum pour les enfants de 2 à 5 ans, en les accompagnant pour comprendre ce qu’ils regardent, et guère plus au-delà. S’assurer que les écrans ne réduisent pas le sommeil, l’activité physique ou les autres comportements essentiels à la santé.
  • Instaurer des moments et des lieux « sans écran », comme le temps du dîner, de la route en voiture ou la chambre à coucher.
  • Répéter les discussions sur la citoyenneté et la sécurité en ligne, aussi bien sur le respect des autres que la protection de sa vie privée.

Exit donc l’usage de la tablette pour calmer l’enfant et avoir la paix. Adieu aussi le smartphone utilisé toute la nuit par l’ado, désormais assujetti à un « couvre-feu ».

L’AAP met également en garde contre « l’écran passif », c’est-à-dire celui qui reste allumé même si personne ne le regarde. « L’enfant construit ses repères spatiaux dans les interactions avec l’environnement qui impliquent tous les sens », explique au « Monde » le docteur François-Marie Caron, pédiatre et membre de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).

« Nous n’avons jamais eu autant de demandes de consultation pour des enfants, de plus en plus jeunes, avec des difficultés attentionnelles, des retards de parole-langage, des difficultés d’apprentissage… », souligne de son côté Carole Vanhoutte, orthophoniste et cofondatrice du groupe de réflexion Joue pense parle, au quotidien.

« Ces troubles ont pour la majorité un dénominateur commun : l’exposition précoce et intensive aux écrans. »

Nouvel Obs