« Vallée de la Dordogne » le tourisme est la 1re activité économique

La Dépêche rencontré Gilles Liébus pour une interview en cette période de reprise difficile pour le tourisme.

Vous êtes le président d’un office de tourisme parmi les plus grands de France, comment voyez-vous la crise actuelle ?

La crise sanitaire engendre une crise exceptionnellement grave tant sur le plan social qu’économique. Le tourisme est particulièrement touché, il mettra des années à s’en remettre, certains spécialistes avancent environ 5 à 7 ans de croissance touristique effacée.

C’est pourquoi État et collectivités doivent soutenir un secteur qui pèse près de 10 % du PIB national et qui est, en « Vallée de la Dordogne », la 1re activité économique.

Mais notre territoire a des ressources et nous allons capitaliser sur elles pour aider à la relance.

De récentes enquêtes révèlent des chiffres intéressants : 53 % des Français garderont les mêmes habitudes de vacances et 88 % choisiront la France cet été. De nouvelles motivations apparaissent : recherche d’un lieu de villégiature préservé, besoin d’espace et de nature et envie de découverte d’un terroir.

Notre territoire possède tout cela : la Vallée classée réserve mondiale de biosphère, un géoparc, des espaces naturels remarquables avec des secteurs comme la Xaintrie, le Ségala ou le Causse qui offrent à la fois grands espaces, sites de visite ou de balades, tout ça très accessible.

Et le rôle de l’office de tourisme ?

Pendant le confinement il n’a jamais cessé de travailler. Le télétravail était déjà en place chez nous et notre rôle ne s’arrête pas à la seule tenue de bureau d’accueil. Nous avons refait notre site internet avec des contenus plus adaptés, avons été une des vigies des collectivités de tutelle pour avoir des retours du terrain et nous accompagnons les prestataires durant cette crise.

Des exemples ?

Notre OT s’est associé à diverses structures pour financer une campagne de séminaires « web » sur la gestion de la crise et la reprise d’activité. Il a relayé les mesures d’aide sur son site « web » ainsi que les initiatives locales de soutien aux activités. Il a lancé sans tarder une campagne de communication notamment sur Toulouse /Bordeaux et d’autres bassins de proximité pour aider les professionnels à sauver la saison avant de préparer 2021. Cela prend plusieurs formes, d’abord sur les réseaux sociaux, puis sur des supports plus traditionnels. Il était important d’anticiper et de ne pas attendre le dernier moment. Notre ambition est de valoriser le potentiel de la « Vallée de la Dordogne » et de montrer qu’elle répond aux nouvelles attentes.

N’est-ce pas risqué de dépenser en période de crise ?

Communiquer est moins risqué que de ne rien faire, surtout en temps de crise ! Je suis même de ceux qui pensent que c’est maintenant qu’il faut être ambitieux, voire offensif. Mais il faut œuvrer avec méthode, rassurer sur la sécurité sans être anxiogène, convaincre sans passer pour des opportunistes. C’est la raison pour laquelle nous ne mettons en scène que les valeurs de notre terroir : gastronomie, naturalité, authenticité avec des activités fortes comme celles de pleine nature et les sites de visite, très nombreux chez nous, avec des prestataires engagés.