Voie verte : le projet sur la mauvaise pente ?

voie verteOù en est le projet de voie verte ? Toujours sur les rails, assurent le Département, le Grand Cahors et le Grand Figeac, les trois principaux acteurs du dossier. Reste que le tempo semble trop lent pour certains élus qui voudraient voir accélérer les choses. Pour d’autres, ce n’est pas une priorité.

Lancé depuis plusieurs années, le projet de voie verte qui prévoit d’aménager en piste cyclable les 71 km de rails inusités entre Cahors et Capdenac semble pour l’heure avancer… au ralenti. «Je ne veux pas avoir l’air d’insister lourdement, mais le comité de pilotage avait promis de se réunir en septembre. À chaque fois, on botte en touche, on recule. ça fait trois ans qu’on tourne en rond, ça m’agace : soit on fait, soit on ne fait pas» s’est insurgé lors du dernier conseil communautaire du Grand Figeac, Jacques Borzo, maire de Cajarc. Christian Caudron, vice-président du Grand Figeac, précisait que la prochaine rencontre devrait être fixée aux alentours du 15 octobre par le Département, puisque l’étude sur la voie verte venait d’être rendue. «Mais ça fait trois mois que je l’ai sur mon bureau cette étude !», lâchait Jacques Borzo. Pour André Mellinger, vice-président du Grand Figeac, le débat doit continuer tant que tous les éléments, notamment techniques, ne sont pas établis. «Aujourd’hui le projet n’est pas mûr. Il est urgent d’attendre», confirme le maire de Figeac qui veut poursuivre la réflexion, en particulier sur la possibilité de faire rouler un train touristique, sur une portion de la voie, entre Cajarc et Tour-de-Faure.

Autre point crucial à régler : le coût de cette voie verte estimée à près de 30 millions d’euros. Quelle part incombera à chacune des collectivités concernées ? Là encore, du côté figeacois, la prudence est de rigueur. «C’est un projet à 17-18 millions d’euros, et aucun financement européen n’est possible sur ce genre de dossier», a confié Martin Malvy, président du Grand Figeac. A l’autre bout de la ligne, le Grand Cahors voudrait aller plus vite. Jean-Marc Vayssouze est prêt à prendre un avis de principe rapidement. «Je considère toujours que c’est un des projets les plus structurants de ces dernières années pour le Lot, au même niveau que celui de la navigation». D’autant que la voie verte devrait s’étendre de Douelle jusqu’à la limite du Lot-et-Garonne en traversant la Vallée du Lot et du vignoble qui a lancé une étude de faisabilité.

Pour le président du Département, Serge Rigal, «il faut que chacun se positionne rapidement sur ce grand projet, sachant impérativement qu’une position définitive sera prise au début de l’année 2016». La question sera par ailleurs de désigner le maître d’ouvrage de ce chantier d’exception qui, de toute façon, ne pourra se faire qu’en plusieurs phases. «C’est le débat qu’on a aujourd’hui, précise Serge Rigal pour qui il faut étudier la création d’un syndicat mixte ou d’une autre structure pour conduire le projet. Dans tous les cas, RFF ne souhaite qu’un seul interlocuteur».


Les défenseurs du rail restent mobilisés

L’association pour la réouverture de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac-Figeac que le président Rigal promet d’entendre sur ce dossier ne désarme pas. «On reste vigilants, souligne l’un de ses membres actifs, Serge Laybros pour qui l’élément nouveau est le projet de voie d’avenir retoqué. «Le conseil départemental portait très fort ces deux projets. On voit ce qu’il advient de la voie d’avenir. Est ce que cela finalement n’est pas une pierre dans le jardin du Département ?» Les prochaines semaines s’annoncent décisives.