400 manifestants à Cahors contre la loi travail El Khomri

El KhomriHier, il faisait un temps à ne pas sortir un manifestant dans la rue.

 Pourtant ils étaient tout de même 400 sur le pavé à Cahors pour se battre contre la loi travail El Khomri, sous une pluie battante elle aussi, à l’instar d’une trentaine de collégiens et de lycéens. Et près d’un millier dans le cortège figeacois (lire ci-dessous)

À Cahors, les grévistes ont défilé aux côtés de salariés du privé, de l’éducation, la santé, la Poste, la SNCF… et des retraités solidaires d’une jeunesse plongée dans le doute. «Nous sommes inquiets pour notre avenir, pour la recherche d’un emploi et le maintien de celui-ci», lancent d’une même voix Chloé, Sarah et Avoutra, élèves grévistes en classe de terminale Gestion et administration au lycée Clément-Marot. Avant que le cortège mené par le CGT et FO ne s’étire sur le boulevard Gambetta, pour aller placarder des affichettes revendicatives à la permanence du PS, des prises de parole ont eu lieu sur la place Mitterrand. Dans un discours très musclé, Patrice Matence, secrétaire générale de la CGT a évoqué «les risques» de ce projet.

«Il met en place des dispositions porteuses de régressions : temps de travail, apprentissage, formation professionnelle et j’en passe !» s’exclame-t-il.

À Figeac, presque un millier de manifestants

à Figeac, entre le soutien aux écoles menacées d’Assier et du Haut Ségala et la Loi Travail, les manifestants n’ont pas manqué d’arguments pour se rassembler. Le cortège a quitté la place Vival, pour un parcours improvisé de près de deux heures à travers la ville. Avec en tête du mouvement, de nombreux jeunes de l’IUT.

«C’est ma première manifestation en tant qu’étudiante, je suis concernée, cette loi m’inquiète et me fait peur», nous disait Lisa, 18 ans, tandis que tous en chœur, ils scandaient : «El Khomri t’as rien compris, ta réforme elle est pourrie» ou encore «trois pas en arrière, trois pas en avant, c’est la politique du gouvernement».

Plus sérieusement, Thomas, 24 ans, abordait ses galères professionnelles : «Je suis cuisinier, j’ai du mal à trouver un contrat de travail, on fait bosser des apprentis à notre place. Alors si en plus, on peut être viré comme ça du jour au lendemain».

«On est là pour plein de choses disait cette maman d’Anglars. Regardez les intermittents du spectacle et les artistes, ils tombent les uns après les autres. ça fait du bien d’être rassemblé pour des combats qui ont une origine commune : le libéralisme». «Un tel projet Sarkozy en rêvait, Hollande l’a fait. Cette Loi Travail, comme toutes les mesures prises par ce gouvernement : accord national interprofessionnel, réforme des retraites, loi Macron, loi Tourraine, pacte de responsabilité, réforme territoriale, etc., n’ont fait qu’accentuer l’austérité et la précarité», disait Jérôme Delmas de la CGT.


La précarité , un mal récurrent diagnostiqué à l’hôpital

La CGT de l’hôpital de Cahors n’a pas manqué ce rendez-vous social qui a mobilisé près de 30 agents, hier à 14 heures, à l’accueil de l’établissement pour demander «le retrait du projet de loi El Khomri» et effectuer une piqûre de rappel sur les problématiques persistantes dans ce centre hospitalier. Pour la CGT, Laurence Chabert, soutenue par la conseillère régionale Marie Piqué, a revendiqué «la titularisation des contractuels et la résorption des emplois précaires. En mettant un terme à certains contrats, c’est du savoir qui s’est volatilisé et une charge de travail qui s’amplifie pour ceux qui restent», martèle la responsable syndicale. La CGT réclame «les chiffres des effectifs réels par service. Nous voulons un document avec tous les départs à la retraite de 2014 à 2015 avec une projection jusqu’en 2017 de chaque service, avec le nom des agents partis et de celui qui lui succède avec la forme du contrat et son ancienneté». demande Laurence Chabert. Elle s’est attardée sur «l’amélioration la qualité de vie au travail», sur «le personnel de nuit qui se sent abandonné compte tenu de l’absence de cadre de nuit», puis sur «la souffrance au travail qui s’amplifie. Des tensions se soulèvent entre collègues, la boule au ventre pour certains, la prise d’antidépresseurs pour d’autres», détaille-t-elle.

La piqûre de rappel est vive. Elle ne veut pas être anesthésiante, mais source de guérison sociale.