8 025 m2 de locaux commerciaux à Labéraudie

Pendant longtemps le magasin Décathlon était pressenti sur un vaste terrain à Labéraudie. Une autre implantation commerciale est prévue. Elle a été validée.

Plusieurs franchises commerciales dédiées à l’équipement des personnes et de la maison devraient voir le jour sur une surface de 8 025 m2 dans le secteur de Labéraudie à Cahors, si l’on s’appuie sur le document officiel de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) qui a validé ce projet.

Cette demande de création d’un ensemble commercial, qui sera situé précisément avenue Maryse-Bastié à Cahors, a été présentée par la SCI Rives du Lot. Cette délibération qui redessine le paysage commercial d’entrée de ville, non sans faire grincer des dents, a été prise et le projet acté au terme de la commission présidée par Marc Maklhouf, secrétaire général de la préfecture du Lot. Présents à cette commission parmi neuf signataires, Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, Denis Marre, maire de Pradines, mais aussi André Mellinger, représentant les maires du département, ainsi que Serge Bladinières, représentant les intercommunalités, ont tous été favorables à cette implantation.

Avant de procéder à ce vote unanime, les élus locaux et les techniciens mandatés pour cette importante délibération ont examiné le projet à la loupe et constaté que celui-ci répond bien «aux exigences de développement durable, qu’il prévoit la réalisation d’une toiture végétalisée ainsi que trente places dotées d’une borne de recharge pour des voitures électriques…» précise Marc Maklhouf.

«Complémentarité» avec le centre-ville ou pas ?

Les signataires ont aussi considéré que «le projet tend à réduire l’évasion commerciale et donc les déplacements des consommateurs sur des zones hors département, qu’il porte sur la création de cellules commerciales de grandes tailles, complémentaires à celles existantes en centre-ville et qu’il est donc de nature à diversifier l’offre commerciale pour la population de la zone de chalandise», poursuit-il.

C’est précisément cette notion de «complémentarité avec le centre-ville» que les commerçants du cœur de Cahors n’entrevoient pas de la même manière que leur maire (lire ci-dessous). Un cœur de ville qui bat de moins en moins fort si l’on s’attarde sur le nombre de boutiques fermées ou en cours de liquidation.

Le projet de Labéraudie servira-t-il donc la cause des commerçants du centre-ville ? L’avenir le dira. Les commerçants ont déjà leur avis sur la question.


La fin d’un très long feuilleton ?

Spécialiste des centres commerciaux, le groupe Klépierre-Ségécé avait effectué une demande de permis de construire en 2009 pour un centre commercial de 11 000 m2 sur la Zac de Labéraudie. Le projet prévoyait deux moyennes surfaces de 2 000 m2 et une douzaine de grandes boutiques (400 à 500 m2). Les travaux étaient alors envisagés en 2010, pour une ouverture au 3e trimestre 2011. L’idée et l’envie, sur le même site, consistaient également à installer un magasin Décathlon. Il se murmure encore et toujours que ce géant du sport n’a pas renoncé à Cahors. Ce feuilleton est-il vraiment terminé ?

Un autre pourrait débuter dans la zone de Cahors sud où cette fois on évoque un projet commercial de 10 000 m2. Affaire à suivre…


Le chiffre : 372

PLACES > Stationnement. La CDAC a considéré que «la desserte de la zone est adaptée aux piétons, vélos, bus, voitures». 372 places de stationnement sont prévues.

Vitrat et Vayssouze : visions opposées

Les commerçants de Cahors n’ont pas l’intention d’attendre la pose de la première pierre du projet commercial validé pour faire connaître leur avis sur celui-ci. La commerçante Laurence Vitrat, présidente de l’association Cahors Actif décrit son inquiétude. «Cela pose problème par rapport à l’équilibre souhaité entre les différents espaces commerciaux de la ville. C’est surtout complètement contraire au plan de revitalisation des territoires qui doit, en théorie, permettre de soutenir les centres-villes et donc le commerce local. Ce plan prévoit de maintenir et de développer l’existant.

Ce n’est pas l’impression que nous avons à Cahors où de nombreux magasins ferment. En disant cela, je tiens à préciser qu’il n’y a pas d’opposition entre la périphérie et le centre-ville. 8 000 m2, c’est énorme. Les commerçants sont inquiets. Nous avons été informés, mais nous aurions souhaité une véritable concertation bien avant cette décision», regrette-t-elle.

Le maire Jean-Marc Vayssouze avance à son tour ses arguments. «Je rappelle que l’aménagement commercial de cette zone est un projet lancé avant que notre équipe n’arrive en responsabilité. Projet qui a connu plusieurs rebondissements et pour lequel la collectivité avait vendu le terrain. La volonté est de développer de véritables enseignes de périphérie qui ne peuvent pas s’installer en centre-ville et qui ne feront surtout pas concurrence aux commerçants locaux. Dans le cas contraire, la CDAC pourrait être remise ne cause. La surface de l’ancien projet qui s’étendait sur plus de 10 000 m2 a été réduite, et nous avons négocié avec le promoteur afin que le découpage des cellules commerciales ne conduise pas ce projet dans une logique de galerie commerciale. Cela a été expliqué aux commerçants. Je défends toujours la reconquête du cœur d’agglo bien sûr, mais on ne peut imaginer de n’avoir aucun commerce de périphérie. Cette zone existait. Elle est complétée», estime le maire.

Il se veut pédagogue et vigilant.