A l’école d’Infirmiers on est organisé pour le numérique

Depuis le 2 novembre, l’IFSI a remis en place une alternance entre cours en présence et distanciel. Un jeu d’équilibriste qui nécessite une organisation bien rodée.

Ils ne viennent en classe qu’une semaine sur deux et uniquement pour des travaux pratiques et des examens. Le reste du temps, ils font cours derrière leurs écrans. Depuis la rentrée du lundi 2 novembre, les élèves de l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) à Cahors et à Figeac ont changé de rythme. « Au premier confinement, il a fallu en un week-end basculer l’équipe et les étudiants en télétravail, la différence c’est que cette-fois ci on a déjà l’organisation et les outils numériques », explique Mireille Ravaux, la directrice de l’Institut. « Un cours en distanciel, ce n’est pas juste un cours derrière l’écran, on a mis en place des outils adaptés, formé tous les étudiants, le personnel et amélioré la plateforme numérique pour avoir une liaison plus stable, fiable et confortable », ajoute-t-elle. D’ailleurs, l’outil numérique a tellement pris une place importante dans les apprentissages qu’au début de l’année, dans le formulaire d’inscription, l’école a demandé aux élèves de se munir d’un ordinateur et d’une bonne connexion. Pour ce qui est des travaux pratiques, en présentiel donc, c’est une autre organisation : « on dédouble les groupes, ils sont dix par session et on fait deux fois plus le ménage qu’avant », explique la directrice. Covid oblige, l’enseignement a dû aussi évoluer : « On a retravaillé les cours et on insiste beaucoup sur les savoirs-essentiels pour qu’ils soient le plus autonomes possible, le lavage des mains par exemple, il s’apprend, il est plus soigneux qu’en famille ». Mardi matin, Véronique Giorgi donne son cours en visio. Derrière leurs écrans, 32 élèves suivent la leçon via l’outil Teams. Et malgré ce qu’on pourrait imaginer, c’est loin d’être la cacophonie. La formatrice est ravie : « Je peux partager un tableau, écrire en direct avec eux, télécharger les listes des participants pour les fiches de présence… » Même constat pour Sébastien Lafargue, formateur : « On rend les cours plus ludiques, un formateur en psy a lancé des psynéclubs, bref on essaie de garder leur attention et on organise des suivis individuels pour les remotiver si besoin et faire le point sur le matériel ». Preuve que ça fonctionne : aucun d’entre eux n’a décroché depuis la crise de la Covid-19.

Baptême du feu pour les élèves

Beaucoup d’élèves ont réalisé leur premier stage dans le milieu médical lors de la première vague. « J’étais dans un Ehpad, j’avais l’impression d’être considérée comme une soignante plus que comme une stagiaire », explique Fannylou. « D’habitude on tombe sur des équipes qui connaissent le service par cœur, mais avec la Covid ils tâtonnaient, comme nous, il y avait une relation d’égal à égal du coup », souligne Estelle. Jasmeen qui est passée par un Ehpad raconte: « C’était compliqué de leur faire porter le masque, certains sont malentendants, on était obligé de hurler ».
Manon Adoue La Dépêche