Arrêts de travail en hausse

En un an, les arrêts maladie ont bondi de 10 % dans le Lot. Une tendance à la hausse observée au niveau national et régional qui incite la Caisse primaire d’assurance maladie du Lot à réagir et à réaffirmer les règles de «bon usage de l’arrêt de travail».

 Le diagnostic est sans appel : l’épidémie des arrêts de travail n’épargne pas le Lot. L’an dernier, près de 20 000 arrêts ont été prescrits dans le département, ce qui représente plus de 20,5 millions d’indemnités journalières versées par la Caisse primaire d’assurance maladie du Lot qui lance aujourd’hui, via une campagne d’information, «un appel à la responsabilité de chacun». L’objectif pour le directeur, Vincent Maginot, est surtout «de ne pas pointer du doigt les assurés, les entreprises ou les professionnels de santé mais de rappeler certaines règles de bon usage de l’arrêt de travail. C’est du bon sens». Population vieillissante et poids des arrêts de longue durée, il reste difficile d’identifier précisément les raisons de l’augmentation constatée.

Alors tant pis s’il faut enfoncer des portes ouvertes, le responsable de la CPAM du Lot insiste sur le rôle décisionnaire du médecin. «On a l’impression qu’un arrêt de travail est un acte administratif mais il est prescrit pour des raisons médicales. C’est comme un médicament». Le rappel s’adresse à certains patients qui font parfois «pression» afin d’obtenir des jours de maladie mais aussi à quelques médecins encore complaisants. «L’assuré a des droits et a aussi un certain nombre de devoirs», rappelle Vincent Maginot qui souligne par ailleurs le travail d’accompagnement mené avec les professionnels de santé. Les médecins disposent désormais de «fiches repère» précisant des durées indicatives de prescriptions pour les principaux motifs d’arrêts de travail. Pour éviter des arrêts parfois trop longs, une campagne spécifique concernant la lombalgie commune a par exemple été menée récemment dans le département.

Reste enfin les contrôles qui n’ont rien de systématique et n’ont pas augmenté selon le directeur. Dans le Lot, les abus semblent contenus : en 2016, seuls cinq dossiers de fraude aux arrêts maladie ont été détectés, soit un préjudice subi de 26 000 euros.

Favoriser la reprise d’activité

Face à la recrudescence des arrêts de travail dans le Lot ces dernières années, la CPAM espère sensibiliser les personnes en arrêt de longue durée à la reprise de leur activité. «Quand l’arrêt se poursuit, il faut penser à la reprise et en parler avec le médecin. Il ne faut pas attendre car on sait déjà qu’après un mois d’arrêt, les salariés ont du mal à reprendre le travail», assure Vincent Maginot qui souligne le risque de «désinsertion professionnelle». Mi-temps thérapeutique, adaptation du poste de travail mais aussi bilan de compétences ou encore formation, les possibilités qui s’offrent aux salariés en arrêt de longue durée sont nombreuses pour opérer un retour progressif voire une reconversion.

Le chiffre : 19 460

arrêts de travail> dans le Lot en 2017. Soit plus de 20,5 millions d’euros d’indemnités journalières versées par la CPAM du Lot, une hausse de plus de 10 % en un an et plus de 41 % depuis 2012.