Artisanat: Une charte pour protéger un bâti et des savoir-faire

Pour préserver le Parc Naturel Régional (PNR) des Causses du Quercy, des artisans vont œuvrer sur plusieurs bâtis. Restaurer sans dénaturer l’endroit, voici toute la complexité demandée par la charte des savoir-faire.

Le Lot est riche de son architecture rurale, de son territoire. Pour que cette richesse ne disparaisse pas ou qu’elle ne soit pas remplacée par des matériaux et des méthodes non adaptées à un travail traditionnel, différents acteurs ont participé à l’élaboration d’une charte des savoir-faire : Le Parc naturel régional des Causses du Quercy, les chambres de métiers et de l’artisanat du Lot et le Caue du Lot. «On ne peut que se féliciter du partenariat avec la chambre de métiers» affirme Catherine Marlas, présidente du PNR. Cette initiative vise avant tout à protéger et ne pas dénaturer le parc naturel régional explique Jérémie Choukroune, directeur adjoint du PNR des Causses du Quercy : «L’idée c’est de dire qu’il y a un patrimoine exceptionnel mais qu’il est menacé par certaines réhabilitations et celles-ci sont plus ou moins heureuses».

En effet, selon lui il existe un phénomène de perte, dans le savoir-faire et dans la réhabilitation qui menacerait l’empreinte culturelle que représente le PNR dans le département. Afin que celui-ci ne s’érode pas, il est nécessaire que l’initiative soit collective : «Le parc, ce n’est pas le projet de quelques-uns. Plus l’action est partagée et co-construite plus elle sera aboutie. C’est une rencontre entre les élus du parc et des artisans conscients de la qualité de notre bâti.» ajoute Catherine Marlas.

Des artisans déjà mobilisés

Cette année, 11 artisans sont mobilisés, «la moitié de ceux-ci ont participé à l’élaboration de la charte, explique Jérémie Choukroune. Sur le parc, parmi les plus belles réalisations qui respectent la charte, on ne voit pas qu’il y a eu des travaux dessus ou alors difficilement». De nombreux artisans sont donc déjà sensibilisés à la conservation du patrimoine et aux usages pour l’entretenir. Le parc et la chambre se mettent au service de l’artisan : «On leur remet un book et des éléments de communication, ils bénéficieront de la force de communication du parc» déclare Jérémie Choukroune. «Ils sont marqués à vie et dans les deux ans un audit sera réalisé pour vérifier qu’ils continuent à respecter les bonnes pratiques» assure Caroline Salvin, chargée du développement économique à la chambre des métiers. Selon elle, l’accueil de ces réhabilitations au sein du département est bien accueilli par la population : «On organise des visites de chantiers, on sent que les gens sont mobilisés, intéressés, mais on souhaite aussi que les collectivités jouent le jeu».

Dans la continuité de ce projet, la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot, présidée par Serge Crabié, anticipe le futur en formant des jeunes : «Il y a là-bas un patrimoine exceptionnel et pour ce faire, on a mis en place un baccalauréat professionnel spécialité «aménagement et finition du bâtiment», un baccalauréat qui correspond bien à ce secteur géographique et qui est dans la continuité de cette charte».

À terme l’objectif est de former des artisans et des entreprises en phase avec un patrimoine rare afin que les traditions architecturales perdurent. Et qui sait, peut-être seront-ils, eux aussi, les prochains acteurs d’une nouvelle charte des savoir-faire pour le PNR ?

Dans le cadre du partenariat entre le PNR et la chambre de métiers, la Dépêche publiera plusieurs portraits d’artisans participant à ce projet.

Lexique extrait de la charte