Braquage au bureau de tabac de Gourdon

La gérante d’un bureau de tabac de Gourdon a été victime du braquage samedi à Gourdon qui a conduit à l’interpellation des deux jeunes dimanche à Cahors par le GIGN. Elle et son compagnon témoignent.

En cinquante ans de métier, c’est la première fois qu’elle se retrouve au cœur d’un braquage. Samedi dernier, il est 18h20 quand Françoise qui tient un bureau de tabac de Gourdon, vend des cigarettes à une cliente habituelle. « Elle me présentait ses vœux, c’était une conversation ordinaire », raconte la gérante. Françoise sait ce qu’elle veut, comme d’habitude : un paquet de JPS. Elle l’attrape et le pose sur le comptoir. Mais cette fois-ci, la cliente et par ailleurs voisine du commerce, choisit des King’s. Elle donne son billet de 10 euros à la gérante qui le pose en évidence sur le comptoir et deux hommes rentrent dans la boutique.

« L’un des deux portait un bonnet en laine avec un pompon noir, l’autre une cagoule de type passe-montagne, seuls ses yeux dépassaient», explique Stéphane, le propriétaire et compagnon de Françoise.  Les deux braqueurs portent des masques chirurgicaux, « après tout c’est obligatoire», pense Françoise sur le moment. « J’allais leur demander d’attendre à l’extérieur car le commerce est limité à deux personnes mais je n’ai pas eu le temps car le plus grand des deux a sorti un fusil à cadencier, il a appuyé son coude sur le comptoir des jeux à gratter et m’a pointé sans me quitter des yeux, il surveillait tous mes faits et gestes », raconte Françoise. Elle et la cliente restent de marbre.

Le deuxième braqueur s’avance et lance : « la caisse». La gérante bloblotte : « Je lui réponds que ça ne sert à rien qu’elle est vide car on prend surtout les cartes bleues». Pourtant, Françoise a toujours conseillé à ses employés de donner la caisse sans faire de résistance. Oui mais voilà. Sur le coup, elle n’y croit pas. « J’ai pensé que c’était une farce et une arme factice». Elle finit par accepter. L’un des deux jeunes la vide en un rien de temps : « Il a sorti les petits casiers remplis de pièces, a ramassé les billets en vrac et a soulevé la caisse, il a trouvé une enveloppe avec de vieux tickets qu’il a aussi glissée dans sa sacoche en bandoulière», se souvient Stéphane.

700 euros dans la sacoche

Il vient de remplir son sac de 700 euros. Le braqueur attrape ensuite, sur la pointe des pieds, car bloqué par le fauteuil de Françoise, une dizaine de paquets de cigarette. Puis , les deux escrocs s’éloignent, prenant soin d’ouvrir la porte avec les gants pour ne pas laisser de trace. « Ça s’est passé tellement rapidement, près d’une minute, qu’une fois qu’ils ont été sortis, j’ai regardé la cliente, hébétée, on n’en était toujours pas revenu», glisse Françoise. « Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur, ils ne m’ont pas bousculé, ils n’étaient pas agressifs, même pas malpolis», se rassure Françoise. La cliente appelle la gendarmerie, les constatations commencent.

Les deux caméras de surveillance permettent aux enquêteurs, déjà sur la piste de ces braqueurs, de les identifier très rapidement. Si vite qu’ils seront interpellés par le GIGN, moins de 24 heures après, à l’hôtel Deltour à Cahors. Les deux braqueurs n’en étaient pas à leur premier fait d’armes : avant Gourdon, ils sont soupçonnés d’avoir braqué un tabac de Moissac et d’Escalquens en décembre. Ils ont été déférés à Montauban.
Leur arrestation est un soulagement pour Stéphane et Françoise qui ouvrent et ferment leur bureau de tabac sans la boule au ventre.

Manon Adoue La Dépêche