Carte scolaire : aucune suppression de poste dans le Lot

La carte scolaire 2020 est tombée en plein confinement. Si l’effectif d’élèves diminue, celui des enseignants se stabilise. Pour le DASEN du Lot, Xavier Papillon, c’est « un soutien exceptionnel à l’école en milieu rural ».

Chaque année, l’annonce de la dotation pour la rentrée scolaire est attendue avec impatience. Pour la rentrée 2020, dans le premier degré de l’enseignement public, l’effectif des élèves diminue de 0,75 % : ils devraient être 11 235 à prendre le chemin de l’école en septembre. Si cette baisse aurait pu entraîner le retrait de 5 emplois, tout en maintenant le taux d’encadrement actuel, il a néanmoins été décidé de ne supprimer aucun poste dans le Lot. Le taux d’encadrement sera donc à la rentrée de 6,24 professeurs pour 100 élèves, soit le plus fort taux de l’académie. Xavier Papillon, le Directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) du Lot revient sur ces annonces.

Comment expliquer ce revirement de situation ?
Il y a un aspect de continuité très net : le soutien en faveur de l’école primaire qui se poursuit et le soutien à l’école en milieu rural. Nous en avions déjà bénéficié dans nos dotations précédentes, mais là il y a une intensification liée sans doute au contexte actuel de crise sanitaire qui appelle au renforcement de la cohésion.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
Nous recevons un soutien exceptionnel dans les deux sens du terme : il est important mais aussi ponctuel. C’est une très bonne nouvelle qui permettra, dans le cadre des instances réglementaires d’envisager de ne pas fermer d’écoles ou de classes, voire d’étudier la possibilité d’ouvertures pour des écoles qui seraient en tension en termes d’effectif.

Certaines classes pourraient-elles être fermées en vue d’en ouvrir là où les besoins sont plus importants ?
Maintenant tout le travail qu’on va conduire avec les instances paritaires c’est de voir comment on organise la rentrée et j’attends de connaître les avis des instances, représentées par des représentants de personnels mais aussi par des représentants de syndicats, pour arrêter ma décision. Certains effectivement vont me solliciter pour que je ferme des classes pour en ouvrir d’autres. Mais, selon moi, ce n’est pas la tendance actuelle : les élus ne sont pas sur cette voie.

La crise sanitaire risque de creuser les inégalités entre les élèves : certains auront besoin de soutien scolaire. Cela va alourdir la charge de travail des professeurs…
La dotation va nous permettre d’avoir un nombre d’élèves par classe très intéressant. Dans chaque circonscription, nous avons un pool de 8 personnes-ressources en moyenne pouvant venir en appui des écoles. L’école est en ordre de marche, en tout cas elle est confrontée à l’hétérogénéité dans les classes et donc à des dispositifs de différenciation et d’aide et de soutien aux élèves.

Certains syndicats dénoncent une déconnexion entre le temps politique et le temps pédagogique (voir encadré). Que leur répondez-vous ?
Annoncer des mesures de cartes scolaires alors que les élections municipales n’étaient pas passées, avec les anciennes équipes encore à la manœuvre et non les nouvelles, aurait été très compliqué. Il me semble que, du point de vue des élus en tout cas, la mesure avait fait consensus.

L’Unsa Education réagit

Si le choix de ne pas supprimer de postes réjouit l’Unsa Education, le syndicat dénonce cependant les conditions et la temporalité dans lesquelles ont été annoncées les dotations. « Sans le report des opérations de carte scolaire après les élections municipales, tout aurait pu être traité dans des conditions ordinaires, au mois de février […]. Le décalage de ces opérations aboutit aujourd’hui à devoir gérer ce sujet pendant une période aussi inédite qu’imprévisible », déplore l’Unsa dans un communiqué, soulignant « une déconnexion entre le temps politique et le temps pédagogique ».

Caroline Peyronel La Dépêche

Rentrée de septembre: 1248 postes en plus pour l’école primaire

Par Le Figaro avec AFP Publié le 8 avril 2020

A la rentrée de septembre, le ministère de l’Éducation a obtenu la création de 1248 postes supplémentaires dans le premier degré, une réponse à l’impact négatif qu’auront les fermetures d’écoles sur de nombreux élèves, a appris l’AFP mercredi.À lire aussi : Entre 5 et 8% des élèves «perdus» par leurs professeurs selon Jean-Michel Blanquer

Initialement, 440 emplois devaient être créés dans le premier degré pour la rentrée prochaine. «On crée 1248 postes en plus, sans en supprimer ailleurs», a indiqué à l’AFP l’entourage du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Ces créations sont «clairement liées au contexte du coronavirus», précise-t-on. «Les élèves auront en effet subi plusieurs semaines ou mois de confinement et on ne peut pas encore en mesurer l’impact», souligne-t-on. Le ministre a déjà clairement souligné le risque que la situation actuelle de fermeture des écoles «creuse les inégalités».

Par ces créations de postes, le ministère veut ainsi améliorer le taux d’encadrement par élève et créer «du consensus avec les communes». Mardi, Jean-Michel Blanquer a rappelé à l’Assemblée nationale l’engagement pris de ne pas fermer de classe en zone rurale sans l’accord des maires. Et en milieu urbain, le solde entre ouverture et fermeture devra nécessairement se traduire par «une amélioration du taux d’encadrement», a-t-il dit.

Avec ces créations de postes, «nous confirmons la priorité donnée à l’école primaire et à la lutte contre les inégalités», souligne son entourage. «C’est un effort considérable de la Nation». Dans le détail, l’académie d’Amiens, qui devait perdre 40 postes, en regagne par exemple 64 (et gagne donc 20 postes au total). Celle de Rennes, qui en perdait 41, en gagnera 30. L’académie de Créteil qui compte une très forte proportion d’écoles défavorisées ne gagne, elle, «que» 24 postes pour un total de 225 postes, car elle était déjà «bien dotée», selon le ministère. Les syndicats saluent un «réajustement qui va faire du bien aux écoles», à l’instar du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Dans un communiqué, une intersyndicale (FSU, FNEC FP-FO, CGT Educ’action, SNALC, Sud Education et FAEN) juge toutefois la dotation «insuffisante pour couvrir tous les besoins», et regrette qu’elle se limite au premier degré. Dans le second degré, 440 emplois devaient être supprimés à la rentrée, ce qui ne change pas.