Ces secteurs qui embauchent mais qui rencontrent des difficultés à recruter dans le Lot

Vendredi 12 mai 2023, la préfète du Lot Mireille Larrède est allée à la rencontre de l’entreprise Sellen Propreté à Cahors en compagnie du directeur territorial de Pôle Emploi Lot/Tarn-et-Garonne Olivier Jalbert, et de Jean-Marc Toullieu, responsable de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DETSPP) pour partager les dernières données sur l’emploi dans le Lotet le résultat du prévisionnel des besoins en main-d’œuvre des entreprises pour 2023.

15000 demandeurs d’emplois dans le Lot

Le département du Lot comptait 15 812 demandeurs d’emploi inscrits fin mars 2023, avec un taux de chômage de 7,4 %, légèrement en dessous de celui de l’Occitanie de l’ordre de 8,7 % (contre 7,2 % en moyenne française). Les demandeurs d’emploi sont surtout des seniors (33 %), souvent des employés qualifiés (de l’ordre de 43 %) et sont majoritairement des femmes. Et pourtant, malgré 12 600 offres à l’année chez Pôle Emploi, plusieurs secteurs rencontrent de réelles difficultés à recruter.

Le secteur des services (hors intérim), qui comprend notamment les services aux entreprises, est celui qui propose une grande majorité des postes à pourvoir dans le Lot : 58 %.

17 % des offres concernent ensuite le secteur intérimaire, 10 % des offres l’industrie, même chiffre pour le commerce, 5 % touchent le BTP et seulement 1% des offres d’emploi concerne l’agriculture (mais les agriculteurs se tournent rarement vers Pôle Emploi pour recruter).

Les secteurs de métiers les plus recherchés par les employeurs concernent tout d’abord l’hôtellerie-restauration (16%), suivi des services à la personne, de l’industrie et du BTP (13% chacun) ainsi que le domaine de la santé (9%).

Et c’est une situation qui ne devrait pas s’arrêter dans les prochains mois.

Les besoins en main-d’œuvre dans le Lot

Le rapport prévisionnel des besoins en mains-d’œuvre des entreprises dans le Lot en 2023, issu d’une étude auprès de plus de 1 700 entreprises, fait état de besoins très contrastés. Les entreprises comptent 8 840 projets de recrutement, en baisse de 2,1 % (soit 190 postes) par rapport à l’année 2022, dont 41 % d’emplois saisonniers. Ce sont les entreprises de moins de 10 salariés qui prévoient le plus d’embaucher (61 %) comme l’année dernière. De leur côté, les grosses structures de plus de 200 salariés sont plus nombreuses que l’an dernier à vouloir recruter de nouveaux collaborateurs, tandis que les entreprises moyennes (de 50 à 100 salariés) affichent le moins de perspectives d’embauches.

Le saisonnier reste important dans le Lot, et les principaux métiers recherchés sont d’abord dans la vente et le commerce, suivi de l’hôtellerie restauration et enfin du secteur médico-social (pour des remplacements).

Les nouvelles embauches prévues concernent majoritairement les services aux entreprises (+ 44 %). Le commerce, l’agriculture (dont l’agroalimentaire) et l’industrie devraient toutefois moins embaucher en 2023 qu’en 2022.

Ces projets de recrutement répondent d’abord à un surcroit d’activité (46 %) avant le remplacement des départs (32 %) et de nouvelles activités (13 %).

Reste que les entreprises ayant répondu à l’étude estiment pour 60 % d’entre elles qu’il sera difficile de trouver un candidat et les employeurs trouvent qu’il est de plus en plus difficile de recruter, en raison d’une pénurie de candidats ou de candidates aux profils inadéquats.

Des pistes pour aider à recruter

En effet, aujourd’hui les entreprises favorisent le savoir-être aux compétences directes, préférant embaucher un collaborateur avec un bon état d’esprit qui pourra ensuite être formé. C’est ce que précisait Christophe Sellen, responsable de l’entreprise Sellen Propreté, qui n’hésite pas à proposer des contrat en alternance ou des formations en interne ou dans des centres. Ce dernier expliquait également comment il adaptait son offre afin de conserver ses salariés ou d’en recruter de nouveau. Il soulignait toutefois que dans un département rural comme le Lot, le manque de mobilité restait un des freins principaux au retour à l’emploi.

Pour aider les entreprises à recruter, elles peuvent rejoindre des clubs d’entreprises comme le Club des Entreprises S’engagent ou Lot Terre de Saison pour le recrutement des saisonniers dans le Lot, ou encore participer à des événements, plusieurs sont notamment réalisés par Pôle Emploi, pour faire se rencontrer recruteur et demandeurs d’emploi et surtout mettre ces derniers en situation afin qu’ils découvrent les métiers.

Marie-Cécile Itier Actulot.fr

Légende photo : Christophe Sellen témoigne des problématiques de recrutement des entreprises lotoises à Jean-Marc Toullieu de la DETSPP du Lot, la préfète Mireille Larrède et le directeur territorial 46-82 de Pôle Emploi Olivier Jalbert.

Crédit photo : ©MCI