Des origines d’une superstition

Aussi improbable que cela puisse paraître, c’est tout simplement parce qu’il suit le nombre 12 que le nombre 13 porte malchance. Et ce depuis l’Antiquité.

Le 12 est en effet considéré comme un nombre parfait : les 12 divinités de l’Olympe, les 12 constellations du zodiaque ou encore les 12 travaux d’Hercule sont autant de situations qui confèrent au nombre une dimension parfaite et sacrée, une symbolique de la complétude. S’y ajoutent les 12 mois de l’année, les 12 heures du jour et 12 heures de la nuit… Autant d’occurrences de ce chiffre qui en font un marqueur important. Et puisque 13 suit 12 de 1 seulement, il est au-delà de la complétude : il est jugé peu fiable et opposé au divin, et par extension maléfique.

La superstition vis-à-vis du nombre 13 trouve ses origines dans la religion chrétienne : il est lié à la Cène, lorsque les douze Apôtres se réunissent autour de Jésus. Judas, le traître, porte le nombre d’apôtres à treize. Dès lors le nombre maudit est associé aux affres de Jésus. Depuis la superstition s’est ancrée dans la croyance populaire : être 13 convives à table signifierait que l’un d’entre eux va mourir dans l’année.

Les faits divers liés au nombre 13 n’ont rien fait pour cesser d’alimenter la triskaïdékaphobie générale. Au rang des plus célèbres, les mésaventures de la mission Apollo 13. Quand, en 1970, les réservoirs d’oxygène de la fusée explosent, la malédiction du nombre 13 ne tarde pas à être évoquée dans les médias : la 13ème mission Apollo avait en effet décollé à 13 h 13 depuis la plateforme 39 (13×3)… ce qui n’empêchera pas l’équipage de rentrer sain et sauf.

De la triskaïdékaphobie à la paraskevidékatriaphobie

Finalement, la paraskevidékatriaphobie est un peu l’extension de la triskaïdékaphobie. Si le vendredi 13 est également un mauvais présage, c’est parce qu’il a lui aussi sont lot d’associations malheureuses. Le vendredi est – encore une fois – associé à la Cène : le dernier souper, selon le calendrier hébraïque, eut lieu la veille du vendredi, jour où Jésus est crucifié.

Une autre justification de cette superstition prend sa source au vendredi 13 octobre 1307, lorsque le roi Philippe le Bel fait arrêter et torturer les templiers afin qu’ils admettent des crimes dont ils ne sont pas responsables : ceux qui cèdent sont condamnés au bûcher. La saga de Maurice Druon, Les Rois maudits, contribue à populariser cet événement. Il met notamment en scène la légende selon laquelle Jacques de Molay, grand maître de l’ordre des Templiers condamné au bûcher à l’issue d’un injuste procès, lance une malédiction :

« Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! » (Les Rois Maudits)

Un nombre porte-bonheur ? 

Dans l’ancien Mexique, les mois lunaires étaient divisés en 13 jours de lune noire, 13 jours de pleine lune et 13 jours de nouvelle-lune dans d’autres mondes. On imaginait 13 paradis, et comme corollaire, 13 divinités« . Le nombre 13 revêtait une importance particulière chez les Mayas ; il était au centre de leur calendrier.

Il a également une signification particulière pour les juifs : La Cabale le considère comme un nombre de chance,

D’un endroit à un autre, d’un contexte à un autre surtout, les superstitions varient. Ainsi, en Chine, c’est le chiffre 4 qui est associé au malheur et le 8 au bonheur. Ne reste plus qu’à piocher à droite et à gauche, pour faire de n’importe quel numéro son chiffre fétiche.

source franceculture